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Macky Sall, le goût de la répression sans cause

Samedi 21 Décembre 2019

Un jour, on se rappellera du pire président de la République que le Sénégal n’ait jamais connu en soixante ans d’indépendance. On se souviendra vaguement qu’il avait pour nom «Macky Sall», qu’il était sorti des flancs d’un prédécesseur autrement plus charismatique et ayant pour nom «Abdoulaye Wade». On se souviendra que ce pire président, à l’issue d’un montage grotesque au sein de l’assemblée nationale, avait pu passer pour un héros de la bonne gouvernance attaché au principe de la reddition des comptes, dans la crise qui l’opposa alors à son ex-mentor, Wade. On n’oubliera pas pour autant que c’est lui qui aura popularisé le concept d’«émergence» dans le discours politique et public au Sénégal.
 
Huit ans plus tard, on a fini de découvrir l’ampleur du faux phénomène qu’était cet emballage inconsistant qu’une puissance coloniale en déclin et désireuse de revenir aux affaires dans notre pays se fit fort de vendre à l’électorat national, avec le succès que l’on sait. Un mandat de sept ans et un an plus tard, nous continuons de constater que ce président de la République est une véritable catastrophe pour la démocratie sénégalaise, un frein dangereux à l’expression libre et responsable des libertés publiques et individuelles, une obstruction essentielle dans la préservation de la stabilité du pays. En misant sur une répression systématique des envies légitimes de jouissance démocratique qui peuvent animer des citoyens sénégalais, Macky Sall ne déshonore pas seulement son statut de chef d’Etat gardien de la Constitution, il trahit froidement son serment post-élection.
 
Pour la première fois dans l’histoire jeune de ce pays, nous sommes en présence d’un homme qui a fait de la corruption des élites et de l’administration publique une politique fondamentale de survie pour lui-même, pour sa famille et ses proches, pour son régime. Dans un environnement en crise absolue à tous les étages avec une prédominance inquiétante de la pauvreté de masse, son jeu favori basé sur la force d’attraction des moyens financiers et judiciaires de l’Etat est comme un jeu d’enfant pour lui. L’exercice est d’un cynisme sans nom.
 
La répression féroce qui s’est abattue ce vendredi sur les manifestants décidés à dénoncer sans arrêt la hausse incompréhensible du prix de l’électricité le 1er décembre dernier est quand même porteuse de signes prometteurs sur le chemin d’une démocratie libérée de ses fossoyeurs. Partout dans le monde en effet, l’usage illégitime de la violence d’Etat  contre des citoyens aux mains nues a constitué le début de la fin ou, à tout le moins, le temps des difficultés sans issue autre que le clash avec le peuple.
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