Connectez-vous

Loi de finances 2023 – Le Président Sall concocte un «budget de solutions» à plus de 6400 milliards FCFA pour faire face aux dégâts sociaux du contexte

Jeudi 6 Octobre 2022

Le Sénégal compte surtout sur les revenus de l'exploitation d'hydrocarbures pour remonter à un haut niveau de croissance économique.
Le Sénégal compte surtout sur les revenus de l'exploitation d'hydrocarbures pour remonter à un haut niveau de croissance économique.
 
En conseil des ministres de ce mercredi 5 octobre, le projet de loi de finances pour l’année 2023 a été projeté à plus de 6400 milliards de francs CFA. Une orientation dont s’est félicité le président de la république, selon le communiqué rendu public par le porte-parole du gouvernement. Il est supérieur de 1250 milliards de francs CFA à celui de l'année 2022 encore en cours.

‘’Cette amélioration budgétaire est portée par une croissance projetée à 10,1% à la faveur du début d’exploitation des hydrocarbures à travers les projets Grande Tortue-Ahmeyin (GTA) et Sangomar’’, indique ledit communiqué.

Au cours de cette séance hebdomadaire, Macky Sall a instruit le gouvernement de mettre en œuvre « un budget de solutions » qui devra tenir compte d’un contexte marqué par la hausse vertigineuse des prix des produits essentiels aux populations et le renchérissement du dollar qui alourdit les importations de biens à tous les niveaux, impactant de fait les prix à la consommation pour les ménages.
 
Cette orientation présage ainsi une prise en compte des difficultés sociales auxquelles sont confrontées les populations depuis bien longtemps, en particulier avec l’invasion de l’Ukraine par la Russie et le déclenchement de la guerre en février 2022.

A cet égard, le chef de l’Etat souligne que la loi de finances 2023 aura pour mission « d’assurer la protection des consommateurs et des ménages et la poursuite des projets majeurs du Plan Sénégal émergent ».
 
Cette ambition présidentielle passera par deux moyens : « la consolidation de notre souveraineté budgétaire avec un taux de couverture des dépenses publiques sur ressources interne de l’ordre de 83% » et « le renforcement de la solidarité nationale et des politiques d’inclusion sociale ».

Le mobilisation de ce budget record reste pourtant un défi immense. Les difficultés auxquelles sont confrontées la plupart des entreprises locales et beaucoup d'autres, étrangères, ne favorisent pas en principe une mise en oeuvre effective et surtout heureuse de la pression fiscale.

Les projections réduites des taux de croissance par les institutions internationales comme le FMI et la Banque mondiale qui pourraient survenir dans les prochains mois et les tensions résultant de la poursuite de la guerre russo-ukrainienne, sans oublier la décision de l'OPEP+ de réduire les quantités de pétrole sur le marché international, pourraient compliquer les ambitions du gouvernement sénégalais.

Mais à ce niveau, le Sénégal semble davantage compter sur les premiers dividendes de l'exploitation d'hydrocarbures du site de GTA-Sangomar. D'où ce taux de croissance démentiel espéré à 10,1%. 

Pour le président de la république, ce budget dit de solutions arrive à un point charnière, une année pré-électorale qui va précéder le scrutin crucial de février 2024 pour lequel il a déjà annoncé à plusieurs reprises qu’il ne se porterait pas candidat. Mais la plupart de ses adversaires politiques l’accusent de préparer en sous-main une troisième candidature qui, pour eux, violerait son serment de respecter la Constitution qu’il a fait voter en mars 2016 pour limiter les mandats présidentiels à deux de suite.
 
Nombre de lectures : 134 fois


1.Posté par Me François JURAIN le 06/10/2022 18:43
Une croissance à 10,1%, pourquoi pas 20% ou 30%! Le Sénégalais moyen lui, il pose depuis longtemps la même question: la croissance, ça se mange avec quoi? du riz ou du poisson! Car enfin, ce délirant budget qui ne repose que sur des chiffres fantaisistes, semble faire table rase de la dette, à la limite de l'abyssal, puisque le taux d'endettement avoisine les 80% du PIB; Quant au remboursement de la dette, il est considéré comme "quantité négligeable", en oubliant même que la majeure partie de la dette est libellée en dollars, et que cette monnaie a pris presque 20% en quelques mois! Alors, bon courage pour le prochain ou la prochaine Président(e), puisqu'il est bien clair et bien compris de tous que Monsieur Macky SALL a, à plusieurs reprises, manifesté son désir de respecter la constitution (merci) et qu'en conséquence, il ne pourrait pas briguer un troisième mandat en 2024! Quand au pétrole et au gaz, il ne faudrait quand même pas se faire trop d'illusion: toutes les études qui ont été faites, arrivent au même résultat, à savoir que l'incidence sur le Pib sera de 2% maximum.
Mais entre un budget qui sera effectivement mis au service de la population pour alléger leur fardeau journalier, et un budget qui servira les intérêts d'un seul homme, en vue de la prochaine échéance électorale, le choix a été vite fait.
Dommage...la suite au prochain numéro.
Me François Jurain

Nouveau commentaire :












Inscription à la newsletter