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Le coronavirus fait chuter les actions et monter les valeurs refuges

Lundi 27 Janvier 2020

Les Bourses européennes ont subi lundi leur plus forte baisse depuis près de trois mois, la perspective de voir l’épidémie de coronavirus peser sur l’activité économique en Chine, voire ailleurs dans le monde, ayant détourné les investisseurs des actifs à risque et favorisé les prises de bénéfice après les récents plus hauts des actions.
 
À Paris, le CAC 40 affiche en clôture un recul de 2,68% (161,24 points) à 5.863,02 points, sa pire performance depuis le 2 octobre. A Londres, le FTSE 100 a perdu 2,32% et à Francfort, le Dax a reculé de 2,74%.
 
L’indice EuroStoxx 50 a cédé 2,68%, le FTSEurofirst 300 2,25% et le Stoxx 600 2,26%, sa plus mauvaise clôture depuis le 13 décembre.
 
Selon le dernier bilan en date publié par Pékin, l’épidémie de coronavirus a fait 81 morts et 2.835 cas ont été dénombrés sur le sol chinois. Les autorités sanitaires chinoises multiplient les mesures pour tenter d’enrayer la propagation du virus, notamment via des restrictions de circulation et de sortie du territoire.
 
Dix autres pays sont touchés, dont la France et les Etat-Unis, sans aucun décès pour l’instant.
Si le risque d’une pandémie mondiale semble limité, les investisseurs redoutent l’impact économique et financier de la maladie comme des mesures prises pour la contenir, ce qui incite nombre d’entre eux à opter pour des prises de bénéfice sur les actifs à risque, à commencer par ceux considérés comme exposés de près ou de loin au marché chinois.
 
“Il est certain qu’il y aura un impact économique, particulièrement parce que cela se produit au moment d’une fête importante pour la consommation (en Chine)”, explique Guy Le Bas, responsable de la stratégie obligataire de Janney Montgomery Scott. “Il est trop tôt pour évaluer sa nature et son éventuelle extension à d’autres économies mais la dynamique de croissance de la Chine est très importante pour l’économie mondiale.”
 
L’indice mondial MSCI perdait plus de 1,5% au moment de la clôture européenne, au plus bas depuis trois semaines.
 
VALEURS
 
En Europe, le repli général a surtout pénalisé les secteurs exposés au marché chinois et ceux qui avaient profité à plein de la hausse des derniers mois: l’indice Stoxx des matières premières a chuté de 4,27%, celui des hautes technologies de 3,39% et celui de l’automobile de 3,01%.
 
Le secteur du transport aérien a lui aussi souffert: Air France-KLM (-5,79%), IAG (-5,48%) et Easyjet (-4,92%) figurent parmi les plus fortes baisses du Stoxx 600 et Lufthansa (-4,33%) n’a guère fait mieux.
 
Parmi les valeurs du luxe, elles aussi exposées à la Chine, Hermès a cédé 4,42%, Kering 3,92% et LVMH 3,47%.
 
Parmi les rares hausses du jour à Paris (trois seulement sur l’ensemble de l’indice large SBF 120), Altran a gagné 0,96% après l’annonce du succès de l’offre publique d’achat de Capgemini (-1,39%).
 
A WALL STREET
 
Au moment de la clôture en Europe, Wall Street évoluait elle aussi en territoire négatif, le Dow Jones cédant 1,42%, le Standard & Poor’s 500 1,42% et le Nasdaq Composite 1,9%.
Le secteur de l’énergie et celui des hautes technologies perdaient plus de 2%.
 
L’indice de volatilité du CBOE, surnommé “l’indice de la peur” à Wall Street, évoluait au plus haut depuis le 10 octobre.
 
LES INDICATEURS DU JOUR
 
En Europe, l’indice Ifo du climat des affaires en Allemagne accuse en janvier un repli inattendu à 95,9 contre 96,3 en décembre alors que les économistes interrogés par Reuters l’attendaient en hausse à 97,0.
 
Aux Etats-Unis, les ventes de logements neufs ont baissé en décembre pour le troisième mois d’affilée selon les chiffres du département du Commerce.
 
CHANGES
 
Le mouvement de repli sur les valeurs refuges favorise le franc suisse et surtout le yen, qui s’apprécie de 0,3% face au dollar et à l’euro.
 
Le billet vert est quant à lui en hausse face à la monnaie unique européenne, qui revient sous 1,1015.
 
A l’opposé, le yuan chinois est tombé à son plus bas niveau depuis le début du mois.
 
TAUX
 
L’aversion marquée au risque se traduit une fois de plus par une baisse des rendements des emprunts d’Etat: celui du Bund allemand à dix ans, référence pour la zone euro, a fini la journée à -0,384%, en baisse de plus de cinq points de base, et sur le marché américain, celui des Treasuries à dix ans abandonne sept points à 1,6097% après être tombé à 1,604%, son plus bas niveau depuis le 10 octobre.
 
PÉTROLE
 
Le prix du baril de pétrole brut chute de plus de 2%, à 58,89 dollars pour le Brent, revenu sous 60 dollars pour la première fois en près de trois mois, et à 52,69 dollars pour le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI).
 
Plusieurs grands pays producteurs, dont l’Arabie saoudite et les Emirats arabes unis, ont assuré que l’Opep pouvait s’adapter à l’évolution de la demande, ce qui pourrait se traduire par une prolongation des mesures d’encadrement de la production.
 
MÉTAUX
 
Les cours des métaux de base exposés au risque de ralentissement de l’activité en Chine sont en net repli: celui du cuivre baisse de près de 3%, celui du nickel de plus de 2,6%.
 
L’or bénéficie au contraire de son statut de valeur refuge: il gagne 0,72% à 1.581,61 dollars l’once et certains analystes n’excluent pas un retour à plus de 1.600 dollars. (REUTERS)
 
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