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Le clan Faye-Sall au cœur des scandales politiques et économiques du Sénégal

Lundi 16 Avril 2018

«Les tyrans ont une grande connaissance des hommes. Ce ne sont pas des idiots. Ils savent exactement comment on manipule les peuples. Ils avancent jusqu’au bout, jusqu’au moment où la situation leur échappe.» Emil CIORAN
 
Inexorablement, Macky Sall poursuit son projet d’asservissement des Sénégalais, de confiscation des libertés, et de dépeçage de l’économie sénégalaise. Sans coup férir. Envers et Contre Tout. Après avoir érigé la mauvaise gouvernance en véritable mode de fonctionnement, vidé le code des marchés publics de sa substance afin d’organiser la captation des deniers publics par des réseaux affairistes (qui gravitent autour du pouvoir) et réservé des pans entiers de l’économie à son clan, l’un des plus grands coups portés contre le Sénégal est le choix de Macky Sall de placer son frère Aliou Sall à la tête de la Caisse des Dépôts et consignations. Cet acte de népotisme ouvertement assumé traduit le mépris total de Macky Sall à l’endroit des Sénégalais et constitue une violation manifeste des règles de bienséance qui régissent le fonctionnement d’un régime démocratique.
 
La nomination du frère du Président, Aliou Sall comme Directeur de la Caisse des Dépôts et Consignations en 2017 (un an avant le scrutin présidentiel), est d’une extrême gravité puisque cet Etablissement Public à caractère spécial est chargé de recueillir l’ensemble des cautions déposées par des candidats à une élection présidentielle et de délivrer le précieux sésame (attestation signée par Aliou Sall himself) sans lequel aucune candidature aux présidentielles ne peut être validée.
 
L’immixtion directe et officielle du frère du Président dans le processus électoral, révèle une interférence jusque-là, jamais connue dans l’histoire politique du Sénégal, et doit être combattue avec la plus grande vigueur par tous les démocrates. Il s’y ajoute que de par sa position à la tête de la CDC, Aliou Sall dispose d’un trésor de guerre inestimable (des centaines de milliards de F CFA) qu’il ne se privera nullement d’injecter dans le scrutin présidentiel pour appuyer son frère, Macky Sall, Président de la République (CF article 14 de la Loi n° 2006-03 du 4 février 2006 portant création de la Caisse des Dépôts et Consignations qui permet au Directeur de la CDC de faire appel aux comptables du trésor ou de l’Administration pour effectuer des opérations de recettes et de dépenses…..). Une sérieuse entorse au principe d’égalité entre candidats.
 
L’existence d’une situation inouïe de conflits d’intérêts, prouve le mélange des genres par les 2 frères SALL, unis par des intérêts convergents (Macky Sall œuvrant pour sa réélection en 2019, et Aliou Sall agissant pour préserver sa mainmise sur l’économie du pays). A la veille d’un scrutin présidentiel capital pour le devenir des Sénégalais, Aliou Sall doit être démis de ses fonctions de Directeur de la CDC, dans les meilleurs délais, et céder sa place à une personnalité de la société civile, offrant toutes les garanties d’indépendance et de neutralité vis-à-vis du pouvoir exécutif.

La mise en place d’un scrutin libre, sincère et démocratique en 2019, exige qu’Aliou Sall soit mis à l’écart de la Caisse des Dépôts et Consignations. Libre à Macky Sall, s’il le souhaite de nommer son frère comme Conseiller (encore que le pouvoir de nomination prévu par l’article 20 de la Constitution n’est pas une prime au laxisme) ! Dans le cas d’espèce, ce dont il s’agit, c’est de priver le frère du Président de tout pouvoir institutionnel lui permettant d’agir ou d’intervenir, de quelque façon que ce soit dans les joutes présidentielles. Nous dénions vigoureusement à Aliou Sall cet attribut.
 
Dans le clan FAYE-SALL, le beau-frère du Président, Mansour Faye n’est pas en reste. Tout le monde se souvient que lors des élections locales de 2014, le résultat du scrutin a été inversé à Saint Louis (grâce à un impressionnant déploiement des forces de l’ordre avant la proclamation des résultats) pour permettre à un des piliers du clan, de devenir le Maire de Saint Louis.

Celui qui cumule les casquettes de Maire et Ministre de l’Hydraulique est davantage célébré pour son incompétence notoire et son exploit de ramener le Sénégal à l’âge de la pierre (persistance des pénuries d’eau à Dakar et sa périphérie). Quant à la fondation « Servir le Sénégal » déclarée d’utilité publique, son fonctionnement pour le moins opaque interpelle tous les Sénégalais. D’où tire-t-elle ses subventions et quelles en sont les contreparties ? Qui en sont les bénéficiaires ? Qui contrôle les activités de cette fondation ? Mystère et boule de gomme. La galaxie FAYE-SALL c’est une kyrielle de flagorneurs, de courtisans, et de distributeurs de billets automatiques, au service exclusif de la défense des intérêts du clan.
 
En 2012, les Sénégalais se mobilisaient pour contrecarrer une dévolution monarchique du pouvoir (du père au fils). En 2018, les Sénégalais ont affaire à la galaxie FAYE-SALL, un clan dont la boulimie est sans limite, et qui, telle une pieuvre, étale ses tentacules partout, avec une mainmise totale sur tous les leviers administratifs, politiques et économiques du Sénégal. Ne nous y trompons pas : le projet de loi sur le parrainage citoyen et le projet de révision de l’article L57 du code électoral (ajout de la mention “ELECTEUR”) ne sont que la face visible d’une stratégie globale pour le forcing électoral qui se prépare en Février 2019. 
 
S’agissant des multiples entraves mis en place par le régime pour le bon déroulement du scrutin présidentiel à venir, l’un des plus grands dangers réside dans l’édition des bulletins de vote des candidats. En effet, la tentation est grande d’éditer des bulletins suffisants pour le candidat Macky Sall et de produire, volontairement, en nombre limité les bulletins des adversaires du Président, prétendants à la magistrature suprême.
 
Cette technique vieille comme le monde est utilisée par certains régimes impopulaires, adeptes de fraudes, lors de scrutins présidentiels. Elle permet mécaniquement, le jour J (jour du vote) au Président sortant de se retrouver avec un nombre global de voix supérieur à celui de ses concurrents, en toute « légalité », du fait d’un dysfonctionnement volontaire parfaitement planifié dans les centres de vote. A ce niveau, le bulletin unique adopté par de nombreux pays africains (Côte d’Ivoire, Kenya, Libéria, Congo Brazzaville) et plébiscité par tous les démocrates y compris, l’ex-Ministre, Aminata Touré, membre de l’APR (à moins d’un revirement à 180 degrés), constitue par excellence l’outil permettant de parer à ce type de fraude (le principe d’égalité est garanti, puisque tous figurent dans le même bulletin). Il y a lieu de se demander pourquoi le bulletin unique qui permet de réduire en pièce l’achat de conscience, de réaliser un gain de temps, et des économies substantielles pour le budget national n’a pas les faveurs du régime qui clame sous tous les cieux une transparence, dont elle ne veut jamais.
 
En réalité, le « parrainage citoyen » entre dans le cadre d’une stratégie globale de conservation du pouvoir, murie, planifiée et dont l’exécution est en train de se dérouler sous nos yeux. De la rétention illégale des cartes d’électeurs de millions de Sénégalais à la nomination d’Aliou Sall à la tête de la CDC, en passant par le parrainage citoyen, Macky Sall et ses conseillers comptent une nouvelle fois se défaire de la vigilance des Sénégalais, et rééditer le coup parfait. Par surprise. La forte opposition au parrainage contrecarre le plan d’un passage en douceur, mais ne modifie pas l’axe nodal du projet de Macky Sall qui peut se résumer en ces termes : « Que vous le vouliez ou non, j’ai décidé de rempiler en 2019 ». D’où sa détermination vaille que vaille à faire adopter ses 2 projets de lois.
 
Compte tenu de la fébrilité du régime, il est fort à parier, que Dakar sera en quasi état de siège la veille du 19 avril 2018, Macky Sall ayant prévu d’instaurer une nouvelle épreuve de force contre le peuple.
 
Curieux paradoxe pour un régime auréolé de 65% en 2012, qui entonne partout, un bilan élogieux, mais qui, pour faire voter 2 projets de lois décriés à l’Assemblée Nationale en 2018, est désormais contraint d’appeler à la rescousse, les forces de « l’Ordre » ! La preuve que Macky Sall a perdu la main et la confiance des Sénégalais.
 
Seybani SOUGOU – E-mail :sougouparis@yahoo.fr
 
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1.Posté par Me François JURAIN le 17/04/2018 12:03
Si vous le permettez, petites précisions:
1°) les 65% de 2012 n'étaient en rien un plébiscite pour le candidat Macky SALL, mais une désapprobation majeure de la lignée WADE.
2°) C'est la rue qui a placé le candidat Macky SALL là ou il est, sur la foi de ses affirmations: éradication totale de la corruption (il a même créé l'OFNAC!), bonne gouvernance, transparence ect...(relire le discours du 04 avril 2012: l'exact contraire de tout ce qui a été fait.
3°) Nous ne sommes plus en démocratie, ici, mais en dictature: donc, le peuple à beau dire et beau faire, le chef, c'est lui!
4°) L'opposition est en partie responsable de cette situation: 300 partis politiques dans un pays de 13/15 millions d'habitants, c'est tout simplement ridicule et un ticket offert à l'homme en place, qui lui, a les moyens (l'argent des sénégalais) d'organiser sa "machine à voter". Si tous ces apprentis candidats n'ont pas la sagesse et l'intelligence de se regrouper derrière un chef qui peut faire une certaine unanimité, au lieu de nourrir des ambitions personnelles qui ne profitent qu'à eux même, il ne faut pas qu'ils s'étonnent qu'un opportuniste plus intelligent et fin manœuvrier prenne la place, et instaure une dictature pour la garder.
5°)Il existe et c'est heureux, dans ce pays une élite honnête, intelligente, et capable: à titre d'exemple, Monsieur Bathilly nous en a donné encore la preuve il n'y a pas très longtemps: où est l'action de ces hommes, qui devrait suivre les discours: c'est un devoir moral pour eux, d'agir et de sortir le pays de cette dictature: ne se promènent ils pas dans les rues de DAKAR, pour voir que la misère, au augmenté dans des proportions sidérales depuis quelques mois?
6°) Au lieu de se focaliser sur 2019, qui a mon sens est une affaire déjà pliée, pour toutes les raisons évoquées plus haut, il conviendrait de porter la plus grande attention sur 2024: ce que la rue a fait, elle le défera. Malheureusement, ce sea une guerre civile, car désormais, le sénégal est coupé en deux: d'un côté les courtisans et mangeurs de mil, qui feront tout pour sauver la dictature dont ils profitent, de l'autre le peuple laborieux, honnête, courageux et généreux.qui maintenant, n'a plus rien à perdre tant on leur a tout pris!
7°) Les finances du pays sont à l'agonie, par suite d'un endettement exorbitant, dont les seuls emprunts servent à rembourser les dettes antérieures; cela s'appelle de la cavalerie. Le FMI, inquiet de ne pas être remboursé, sort des rapports de complaisance, afin de ne pas alerter les nouveaux prêteurs, qui serviront de gogos de service: quand tous les voleurs devront ils rendre des comptes? Le procureur n'est pas intéressé par ce qui se passe à la SAR,? le port? Le coud? Le gonflement subit, dans des proportions scandaleuses, du patrimoine FAYE-SALL, dès l'installation au pouvoir? jamais les finances d'un pays n'ont été aussi pillées, volées, détournées, au seul bénéfice d'un homme et son pouvoir. Les prédécesseurs, père et fils, étaient des petits enfants à côté! c'est peu dire!!!
Dommage, car le peuple sénégalais mérite mieux, beaucoup mieux: mais il faudrait qu'il se réveille, car il y a urgence...rapidement, très rapidement, il sera trop tard.
Me François JURAIN

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