Le premier ministre britannique Keir Starmer s’apprête à conclure ces prochains jours un nouvel « accord » multisectoriel avec l’UE visant à resserrer les liens avec les Européens cinq ans après le Brexit, a annoncé Downing Street, avant un sommet inédit lundi à Londres.
Cet accord, dont les contours restent flous, doit permettre de stimuler les échanges commerciaux en réduisant les formalités administratives nées du Brexit, ou de renforcer la sécurité par plus de coopération entre Royaume-Uni et UE, selon Downing Street.
M. Starmer, qui œuvre à resserrer les liens avec le bloc des 27 depuis le début de son mandat en juillet, a promis de conclure « cette semaine » ce « nouvel accord qui servira l’intérêt national » du Royaume-Uni, a annoncé le bureau du travailliste samedi dans un communiqué.
Ce alors que la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen, le président du Conseil européen Antonio Costa et la cheffe de la diplomatie Kaja Kallas sont attendus lundi à Londres pour le premier sommet bilatéral entre Royaume-Uni et UE depuis le divorce acrimonieux du Brexit en 2020.
Lundi, « nous ferons un nouveau pas en avant et offriront encore plus d’avantages au Royaume-Uni grâce à un partenariat renforcé avec l’Union européenne. Ce sera bon pour nos emplois, bon pour nos factures et nos frontières », a défendu M. Starmer dans ce communiqué.
Les négociations se poursuivent d’ici à la formalisation de cet accord, avec des tensions sur des sujets sensibles comme les quotas de pêche ou la mobilité des jeunes.
Le communiqué de Downing Street ne dit pas clairement si les dirigeants vont annoncer, comme attendu, un accord de partenariat sur la défense et la sécurité.
Les deux parties ont intérêt à un rapprochement dans la défense, au moment où l’Europe lance un effort de réarmement face à la menace russe, et où la confiance dans l’engagement sécuritaire américain en Europe s’émousse sous la présidence de Donald Trump.
Downing Street indique simplement vouloir éviter que « la sûreté et la sécurité soient compromises par un manque de coopération entre pays voisins confrontés aux mêmes défis mondiaux ».
« Lignes rouges »
Ce partenariat doit acter un rapprochement avec Bruxelles, et tourner la page des crispations qui ont empoisonné les relations entre l’UE et les précédents gouvernements conservateurs.
Les Britanniques « méritent mieux que l’accord conclu par le gouvernement précédent », mais des « lignes rouges » seront toutefois respectées, a prévenu Downing Street, sans plus de détails.
Keir Starmer a écarté la possibilité d’un retour dans le marché unique ou dans l’union douanière, mais il a laissé entendre que le Royaume-Uni était prêt à un alignement dynamique sur les normes de l’UE pour les produits alimentaires et agricoles, afin de faciliter les échanges commerciaux.
Et si la liberté de circulation est une autre « ligne rouge », M. Starmer semble être prêt à une autre concession sur un programme de mobilité réciproque des jeunes pour étudier et travailler au Royaume-Uni et dans l’UE, réclamé par Bruxelles.
« La mobilité des jeunes n’est pas la liberté de circulation », a-t-il ainsi souligné samedi dans une interview au Times.
Outre ce programme, certains pays de l’UE ont mis dans la balance d’autres demandes, comme la reconduction de l’accès des pêcheurs européens aux eaux britanniques.
Keir Starmer et Ursula von der Leyen se sont parlé vendredi en Albanie en marge du sommet de la Communauté politique européenne (CPE) pour tenter d’aplanir certains blocages.
« En cette période de grande incertitude et de volatilité, le Royaume-Uni ne réagira pas en se repliant sur lui-même, mais en prenant fièrement sa place sur la scène mondiale, en renforçant ses alliances et en concluant des accords », a défendu M. Starmer.
Après la conclusion d’accords commerciaux avec l’Inde et les États-Unis ces deux dernières semaines, ce nouveau partenariat montre que le Royaume-Uni est « un pays avec lequel les gens veulent à nouveau faire des affaires », s’est félicité Downing Street.
Sur le volet commercial, cet accord devrait simplifier certaines formalités administratives ou contrôles liés aux exportations avec l’UE, « partenaire commercial le plus proche », pour améliorer les prix et la disponibilité des produits dans les supermarchés britanniques. [AFP]






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