PARIS (Reuters) - Le premier tour de la primaire à gauche, qui a placé Benoît Hamon position de favori dans la course à l'investiture socialiste pour l'élection présidentielle, fait le jeu d'Emmanuel Macron plus que celui de Jean-Luc Mélenchon.
Mais candidat de l'aile gauche du PS l'emporte le 29 janvier, l'ex-ministre de l'Economie devra gérer un probable afflux de soutiens en provenance du PS, au risque de mettre en cause l'image "ni droite ni gauche" qui fait son succès.
Le déroulement de cette consultation "renforce une polarisation de la gauche à l'extérieur du Parti socialiste" entre ces deux outsiders, estime le politologue Jérôme Sainte-Marie, président de la société de conseil PollingVox.
Jean-Luc Mélenchon ne dit pas autre chose dans un billet publié lundi sur internet : "D’ici quelques jours, l’hémorragie vers Macron va s’amplifier. D’autres viendront vers nous. Ce n’est pas du débauchage, c’est de la clarification", écrit-il.
Le candidat de la "France insoumise" veut croire que cette clarification sera "le propulseur le plus puissant pour arriver au deuxième tour" de la présidentielle, début mai.
Mais si Benoît Hamon, représentant de l'aile gauche du PS, bat l'ex-Premier ministre Manuel Valls, c'est Emmanuel Macron, installé dans le statut de troisième homme de la présidentielle, qui en profitera le plus, estiment les analystes.
Benoît Hamon est crédité à ce stade dans les sondages sur les intentions de vote de moins de voix au premier tour de la présidentielle que Manuel Valls (7% à 8% contre 9% à 10%).
A priori autant de suffrages gagnés pour Emmanuel Macron, qui peut espérer rallier l'essentiel des électeurs potentiels de l'ancien Premier ministre, le 23 avril.
PAS UN "SECOND CHOIX"
"Si Hamon l'emporte, il y aura une grande déperdition vers Macron. Ce sera un big bang", admet un ministre.
Pour Jérôme Sainte-Marie, cet afflux peut cependant se transformer en "victoire à la Pyrrhus" pour Emmanuel Macron en en faisant de facto le candidat de la gauche.
"Il sera la voiture-balai de tous les hiérarques socialistes et sera rattrapé par le vieux monde politique", explique cet analyste. "Ça risque d'abîmer son image et surtout de bloquer d'éventuels ralliements et votes de droite en sa faveur."
Un risque dont semble conscients l'ancien ministre de l'Economie. Il a ainsi pris les devants et fixé, dès avant le premier tour de la primaire, les règles qui présideront à la désignation de ses candidats aux élections législatives.
Il a également averti qu'il ne conclurait aucun accord d'appareil pour constituer sa majorité.
"Les personnes, élues ou pas, qui souhaitent nous rejoindre doivent le faire sur la base d'une adhésion à notre démarche, notre projet et notre candidat", souligne le secrétaire général d'"En Marche !", Richard Ferrand.
"Un engagement avant le second tour de la primaire serait un acte de conviction. Après, ça n'aura pas le même sens ni la même portée et nous y serons forcément moins sensibles. Nous ne sommes pas un second choix", ajoute ce député socialiste.
La primaire de la gauche pose d'autres problèmes à Jean-Luc Mélenchon. Si elle est remportée par Benoît Hamon, c'est un rival sur une ligne proche de la sienne mais plus jeune qui entrera en lice. "Pour Mélenchon s'est plus embêtant", souligne Jérôme Sainte-Marie. "Beaucoup de gens peuvent se dire qu'ils peuvent avoir le même programme avec Hamon sans les risques."
LE PARI DE MÉLENCHON
Il n'exclut cependant pas une éventuelle désaffection des électeurs potentiels de Benoît Hamon s'il se maintient sous 10% d'intentions de votes : "Le vrai problème que peut avoir Hamon, c'est les gens qui vont se dire : à quoi sert le vote Hamon ?"
Un pari que semble faire Jean-Luc Mélenchon, dont l'entourage veut croire que le candidat de la "France insoumise" bénéficiera d'un effet "vote utile" en sa faveur.
"Cette primaire est une primaire de perdants", explique à Reuters son porte-parole, Alexis Corbière. "Logiquement, beaucoup de gens attachés au combat social et écologique se retrouveront dans la candidature de Jean-Luc Mélenchon."
Le candidat d'"En Marche !" et celui de la "France insoumise" avaient en commun lundi une volonté d'éviter les déclarations triomphalistes.
L'heure était plutôt, de leur côté, à ironiser sur les difficultés du PS pour rendre public le chiffre de la participation à cette consultation, près de deux fois moindre que celui de la primaire socialiste de 2011. Et à se féliciter d'avoir refusé le jeu de la primaire.
"Faible dynamique, faible participation, pas de leadership et absence de cohérence de la ligne politique", résume le porte-parole du premier, Benjamin Griveaux.
"En tous cas, rien ne pourra effacer la réalité : le déclin du PS est irréversible", assène le second dans son blog.
Mais candidat de l'aile gauche du PS l'emporte le 29 janvier, l'ex-ministre de l'Economie devra gérer un probable afflux de soutiens en provenance du PS, au risque de mettre en cause l'image "ni droite ni gauche" qui fait son succès.
Le déroulement de cette consultation "renforce une polarisation de la gauche à l'extérieur du Parti socialiste" entre ces deux outsiders, estime le politologue Jérôme Sainte-Marie, président de la société de conseil PollingVox.
Jean-Luc Mélenchon ne dit pas autre chose dans un billet publié lundi sur internet : "D’ici quelques jours, l’hémorragie vers Macron va s’amplifier. D’autres viendront vers nous. Ce n’est pas du débauchage, c’est de la clarification", écrit-il.
Le candidat de la "France insoumise" veut croire que cette clarification sera "le propulseur le plus puissant pour arriver au deuxième tour" de la présidentielle, début mai.
Mais si Benoît Hamon, représentant de l'aile gauche du PS, bat l'ex-Premier ministre Manuel Valls, c'est Emmanuel Macron, installé dans le statut de troisième homme de la présidentielle, qui en profitera le plus, estiment les analystes.
Benoît Hamon est crédité à ce stade dans les sondages sur les intentions de vote de moins de voix au premier tour de la présidentielle que Manuel Valls (7% à 8% contre 9% à 10%).
A priori autant de suffrages gagnés pour Emmanuel Macron, qui peut espérer rallier l'essentiel des électeurs potentiels de l'ancien Premier ministre, le 23 avril.
PAS UN "SECOND CHOIX"
"Si Hamon l'emporte, il y aura une grande déperdition vers Macron. Ce sera un big bang", admet un ministre.
Pour Jérôme Sainte-Marie, cet afflux peut cependant se transformer en "victoire à la Pyrrhus" pour Emmanuel Macron en en faisant de facto le candidat de la gauche.
"Il sera la voiture-balai de tous les hiérarques socialistes et sera rattrapé par le vieux monde politique", explique cet analyste. "Ça risque d'abîmer son image et surtout de bloquer d'éventuels ralliements et votes de droite en sa faveur."
Un risque dont semble conscients l'ancien ministre de l'Economie. Il a ainsi pris les devants et fixé, dès avant le premier tour de la primaire, les règles qui présideront à la désignation de ses candidats aux élections législatives.
Il a également averti qu'il ne conclurait aucun accord d'appareil pour constituer sa majorité.
"Les personnes, élues ou pas, qui souhaitent nous rejoindre doivent le faire sur la base d'une adhésion à notre démarche, notre projet et notre candidat", souligne le secrétaire général d'"En Marche !", Richard Ferrand.
"Un engagement avant le second tour de la primaire serait un acte de conviction. Après, ça n'aura pas le même sens ni la même portée et nous y serons forcément moins sensibles. Nous ne sommes pas un second choix", ajoute ce député socialiste.
La primaire de la gauche pose d'autres problèmes à Jean-Luc Mélenchon. Si elle est remportée par Benoît Hamon, c'est un rival sur une ligne proche de la sienne mais plus jeune qui entrera en lice. "Pour Mélenchon s'est plus embêtant", souligne Jérôme Sainte-Marie. "Beaucoup de gens peuvent se dire qu'ils peuvent avoir le même programme avec Hamon sans les risques."
LE PARI DE MÉLENCHON
Il n'exclut cependant pas une éventuelle désaffection des électeurs potentiels de Benoît Hamon s'il se maintient sous 10% d'intentions de votes : "Le vrai problème que peut avoir Hamon, c'est les gens qui vont se dire : à quoi sert le vote Hamon ?"
Un pari que semble faire Jean-Luc Mélenchon, dont l'entourage veut croire que le candidat de la "France insoumise" bénéficiera d'un effet "vote utile" en sa faveur.
"Cette primaire est une primaire de perdants", explique à Reuters son porte-parole, Alexis Corbière. "Logiquement, beaucoup de gens attachés au combat social et écologique se retrouveront dans la candidature de Jean-Luc Mélenchon."
Le candidat d'"En Marche !" et celui de la "France insoumise" avaient en commun lundi une volonté d'éviter les déclarations triomphalistes.
L'heure était plutôt, de leur côté, à ironiser sur les difficultés du PS pour rendre public le chiffre de la participation à cette consultation, près de deux fois moindre que celui de la primaire socialiste de 2011. Et à se féliciter d'avoir refusé le jeu de la primaire.
"Faible dynamique, faible participation, pas de leadership et absence de cohérence de la ligne politique", résume le porte-parole du premier, Benjamin Griveaux.
"En tous cas, rien ne pourra effacer la réalité : le déclin du PS est irréversible", assène le second dans son blog.