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La dépouille de l'ex-président dos Santos est arrivée en Angola

Dimanche 21 Août 2022

La dépouille de l'ancien président angolais Jose Eduardo dos Santos, décédé en Espagne le mois dernier, qui a fait l'objet d'un conflit familial pendant plusieurs semaines, a été rapatriée samedi à Luanda. 
 
Un avion en provenance de Barcelone, en Espagne, avec le corps de l'ancien président à bord a atterri dans la capitale angolaise dans la soirée, ont constaté des journalistes de l'AFP. 
Une vingtaine de personnes étaient présentes à l'aéroport pour accueillir le cercueil de M. dos Santos. 
 
Plusieurs enfants du défunt président et sa veuve Ana Paula dos Santos étaient également présents. Des badauds ont applaudi au passage du cercueil recouvert d'un drapeau angolais.
"Nous les Angolais, sommes fiers d'accueillir les restes du président dos Santos et qu'il puisse avoir des funérailles dignes", a dit à l'AFP Telma Pilartes. 
 
Ils étaient plusieurs à descendre dans la rue pour regarder passer le convoi. Certains applaudissaient, d'autres lançaient "Ze du!", le surnom du président défunt, selon des images publiées sur les réseaux sociaux. 
 
Un avocat de la veuve de M. dos Santos avait confirmé samedi que le corps de l'ex-chef d'Etat avait quitté Barcelone et était en route pour la capitale angolaise.
 
"Vendredi, nous avons tout préparé, le corps a été embaumé, tous les papiers ont été faits, et donc ce matin (samedi) le corps part pour l'Angola", a déclaré à l'AFP Josep Riba Ciurana, avocat de la veuve de l'ex-président, Ana Paulo dos Santos.
 
Jose Eduardo dos Santos, qui avait dirigé l'Angola sans partage de 1979 à 2017, est décédé le 8 juillet, à l'âge de 79 ans, dans une clinique de Barcelone où il avait été hospitalisé après un arrêt cardiaque le 23 juin.
 
Depuis, une querelle opposait sa veuve et le gouvernement angolais d'une part, qui voulaient rapatrier le corps et lui offrir des funérailles nationales, et certains de ses enfants qui s'y opposaient, dont sa fille "Tchizé" dos Santos, 44 ans, née du premier mariage de l'ancien président.
 
Celle-ci voulait des funérailles familiales en Espagne, où il vivait depuis 2019, accusant l'actuel gouvernement angolais de vouloir politiser l'enterrement de son père avant les élections prévues le 24 août.
 
- "Surpris" -
 
Mais un tribunal espagnol avait finalement décidé de remettre le corps de l'ancien dirigeant à sa veuve, Ana Paulo dos Santos, pour être rapatrié et inhumé en Angola. La fille du président défunt avait fait appel jeudi de cette décision, ce qui ne semble pas avoir suspendu le rapatriement.
 
"Nous sommes les premiers à être surpris", a dit à l'AFP l'avocate de "Tchizé", Carmen Varela, ajoutant que sa cliente avait appris la nouvelle à la télévision.
 
Le rapatriement du corps intervient quelques jours seulement avant l'élection présidentielle prévue mercredi et pourrait favoriser le président sortant Joao Lourenço. 
 
Ce dernier, favori selon les derniers sondages, a tenu samedi un rassemblement de campagne à Luanda devant des milliers de sympathisants du Mouvement populaire de libération de l'Angola (MPLA), parti au pouvoir depuis l'indépendance en 1975.
 
Dans un message posté samedi sur Instagram, "Tchizé" a accusé le président Lourenço d'utiliser le corps de son père comme instrument de campagne, qualifiant son rapatriement de "honte mondiale". 
 
Le règne du président défunt, qui a duré près de 40 ans, a été marqué par des affaires de corruption impliquant sa famille.
 
A son départ en 2017, M. dos Santos avait transmis le pouvoir à M. Lourenço, l'ancien ministre de la Défense. Mais M. Lourenço avait lancé dès son arrivée au pouvoir une vaste campagne contre la corruption ciblant la famille de son prédécesseur.
 
La campagne avait notamment visé une soeur de "Tchizé", Isabel, la fille aînée, surnommée "la Princesse" et considérée comme la femme la plus riche d'Afrique, mais aujourd'hui traquée par les juges.
 
"Tu m'as accompagnée jusqu'à l'autel et (...) je ne vais pas pouvoir t'emmener dans ta dernière demeure", a déploré sur Instagram Isabel dos Santos à propos du décès de son père. (AFP)
 
 
 
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