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La Covid-19 emporte le Président Hissein Habré, comme le craignait son épouse

Mardi 24 Août 2021

Après plusieurs alertes de sa famille et de ses avocats, l’ancien président tchadien est finalement après avoir contracté le coronavirus. Avec cette disparition, c’est une page de l’histoire mouvementée du Tchad qui se tourne, dans la foulée de la disparition en avril dernier de son successeur Idriss Déby Itno.
 
L’ancien président du Tchad Hissein Habré est décédé ce mardi 24 août à Dakar après avoir longtemps lutté contre la Covid-19, indiquent des médias en ligne sénégalais dont E-media et APS. Agé de 79 ans, il était interné et soigné dans « un hôpital public sénégalais qui dispose d’un plateau technique de qualité à même de traiter un cas aussi sérieux », soulignait ainsi son épouse Fatimé Raymonde Habré dans un communiqué qui semble avoir été rédigé avant la disparition de l’ex chef d’Etat. Dans ledit document, elle confirmait la contamination au coronavirus à laquelle son mari était victime, comme le journal Le Quotidien l’a rapporté dans son édition d’aujourd’hui.
 
L’état de santé « préoccupant » de Hissein Habré avait été soulevé à plusieurs reprises par ses avocats et sa famille pour demander son évacuation hors de son lieu de détention. Au début de ce mois d’août, Mme Habré avait saisi les organisations de droits de l’Homme pour exprimer « (son) angoisse quotidienne face aux risques du Covid-19 pour le Président (Habré) mais aussi pour moi-même. Je suis quotidiennement sur la route de cette prison, confrontée sans cesse à un environnement que je ne peux rendre plus sécure tellement les besoins sont constants. » En réponse, l’«Association des victimes des crimes du régime de Hissein Habré», avait écrit : « oui à la vaccination, non à la sortie de prison de Hissein Habré, condamné pour crimes contre l’humanité. »
 
En 2017, l’ex-homme fort du Tchad avait été condamné en appel à la prison à vie pour crimes de guerre, crimes contre l’humanité et crimes de torture par les Chambres africaines extraordinaires (CAE), un tribunal spécial (ad hoc) mis en place par l’Union africaine pour répondre aux plaintes contre l’ancien dirigeant tchadien.  
 
Arrivé au pouvoir en 1982, le Président Hissein Habré a dirigé le Tchad jusqu’en décembre 1990 avant d’être renversé par un mouvement politico-militaire conduit par son ennemi de toujours, le Président Idriss Déby Itno. Il avait alors trouvé refuge au Sénégal à la suite de tractations entre la France de François Mitterrand et le Président sénégalais de l’époque, Abdou Diouf.
 
Le décès du Président Habré marque une étape importante dans l’histoire mouvementée du Tchad, d’autant plus que son successeur, Idriss Déby Itno, est lui aussi mort entre le 17 et le 20 avril derniers alors qu’il était allé à la rencontre des rebelles du Front pour l’alternance et la concorde au Tchad (FACT) dans le Kanem, une province occidentale qui fait face au Niger.
 
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1.Posté par Me François JURAIN le 24/08/2021 16:34
Oui, "comme le craignait son épouse" HABRE est mort. Combien de milliers de femmes tchadiennes ont craint pour la mort de leur mari, de par les mains rouges de sang de Monsieur HABRE? Combien de femmes tchadiennes ont vu leur fils, leur mari, leur père, disparaitre à jamais sans savoir ce qu'il en est advenu, sur ordre de Monsieur HABRE? Il est difficile de ne pas penser à toutes ces femmes, à toutes ces victimes qui ont été tuées, violées, meurtrîtes à jamais dans leur chair et dans leur sang, par la seule faute et responsabilité de Monsieur HABRE;
Cet homme toute sa vie a été un monstre, un boucher sanguinaire, qui a joué avec la vie de son peuple comme d'autres jouent aux cartes, il na jamais manifesté le moindre sentiment de compassion à l'égard de ses victimes. Sa femme, complice, puisqu'elle jouit largement des largesse du magot amassé malhonnêtement par cet homme indigne, va sûrement comme elle en a l'habitude, alerter la terre entière, pour attaquer l'Etat sénégalais d'avoir fait mourir son mari. Si telle était la vérité, l'Etat sénégalais fera face à ses responsabilités, mais si l'Etat sénégalais décidait de se défendre, comme il en a le droit, il peut prendre exemple, si l'on peut dire, sur les vociférations, les dénis, et les fuites de la famille HABRE.
HABRE est mort. On ne critique jamais une dépouille, quoi que l'homme ait fait dans sa vie, en bien ou en mal. Et finalement, la plus grande marque de respect que l'on pourrait accorder à la dépouille de Monsieur HABRE, c'est de considérer sa mort comme un non évènement, en espérant que toutes ses victimes accueilleront cette nouvelle comme un soulagement.
Me François JURAIN

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