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La Cédéao garde la pression sur le Mali mais ignore le jugement de la Cour de justice de l’Uemoa sur la suspension des sanctions

Samedi 26 Mars 2022

Photo d'archives
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La Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (Cédéao) a maintenu vendredi la pression sur la junte au pouvoir au Mali, où les sanctions restent en place, et en Guinée et au Burkina Faso menacés de nouvelles sanctions. La Cédéao «invite les autorités de transition (du Mali) à adhérer au calendrier de 12 à 16 mois de transition recommandé» pour la durée de la transition avant le retour des civils au pouvoir.
 
Elle maintient les lourdes sanctions économiques infligées au pays le 9 janvier 2022 lorsque la junte a affiché son intention de se maintenir plusieurs années à la tête du pays, annonçant qu’elle n’organiserait pas d’élections fin février comme prévu initialement. La Cédéao avait ordonné en janvier la fermeture des frontières avec le Mali au sein de l’espace sous-régional et la suspension des échanges autres que de produits de première nécessité.
 
Toutefois, les chefs d’Etat de la Cédéao n’ont pas encore réagi à la suspension des sanctions infligées au Mali le 9 janvier 2022. Ce jugement a été ordonné par la Cour de justice de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) et publié le jeudi 24 mars 2022.
 
Par ailleurs, l’organisation ouest-africaine a décidé vendredi de sanctionner la Guinée si elle ne présentait pas de «calendrier acceptable pour la transition» avant fin avril 2022, et le Burkina Faso s’il ne libérait pas l’ancien président Roch Marc Christian Kaboré d’ici au 31 mars 2022, selon le communiqué final de la réunion des chefs d’État de la Cédéao.
 
Vive inquiétude
 
L’organisation précise qu’en cas de non-respect de ses demandes, elle imposera des sanctions contre les membres du gouvernement et du Conseil national de transition (CNT). Les autorités de transition du Burkina écoperont elles aussi de «sanctions individuelles» si elles n’obtempèrent pas.
 
En septembre, peu après le coup d’État en Guinée et la destitution du président Alpha Condé, la Cédéao avait déjà décidé le gel des avoirs financiers des membres de la junte et des membres de leurs familles. Le Mali, le Burkina Faso et la Guinée, pays en proie à des crises politiques mais aussi sécuritaires pour les deux premiers, ont tous trois été le théâtre de coups d’État militaires depuis août 2020. Le Mali a même vécu deux putschs.
 
Ces sanctions sont maintenues malgré l’approche du ramadan et l’espoir d’un geste d’apaisement qui aurait joué sur les échanges et les prix à la veille d’une période de consommation accrue. La décision de l’Uémoa représentait un rare succès de la junte.
 
L’impact potentiel de ces sanctions sur un pays pauvre et enclavé a suscité une vive inquiétude, mais aussi un large ressentiment, au-delà du Mali, contre les organisations régionales. (AFP)
 
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