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L'action massive des banques centrales rassure

Jeudi 19 Mars 2020

Les Bourses européennes ont terminé en hausse jeudi une séance hésitante, le soulagement ayant fini par l’emporter après les dernières interventions massives des banques centrales visant à endiguer les répercussions économiques de l’épidémie due au coronavirus.
 
À Paris, le CAC 40 a fini sur une progression de 2,68% à 3.855,5 points. Le Footsie britannique a pris 1,4% et le Dax allemand a gagné 2%.
 
L’indice EuroStoxx 50 a avancé de 2,86%, le FTSEurofirst 300 de 3,29% et le Stoxx 600 de 2,91%.
 
Les places européennes terminent ainsi la séance comme elles l’avaient commencé, c’est-à-dire en hausse, après avoir fait tout au long de la journée le yo-yo, tiraillées entre les inquiétudes sur la propagation du coronavirus et un certain soulagement face à l’arsenal de mesures déployées par les banques centrales.
 
La Banque centrale européenne (BCE) a décidé de muscler son plan d’achats d’obligations en lançant un programme supplémentaire de 750 milliards d’euros à l’issue d’une réunion imprévue mercredi soir.
 
De son côté, la Réserve fédérale (Fed) a annoncé un troisième programme d’urgence en deux jours, destiné cette fois à préserver les fonds de placement sur le marché monétaire, et elle a autorisé plusieurs de ses homologues à accéder au dollar.
 
La Banque d’Angleterre (BoE) n’est pas en reste puisqu’elle a abaissé son taux directeur à 0,1% et annoncé de nouveaux achats d’obligations, là aussi au cours d’une réunion d’urgence, ce qui a fini de dissiper la nervosité des marchés boursiers.
 
“En fin de compte, rien de tout cela n’arrêtera malheureusement une récession britannique, qui, comme dans la plupart des pays développés, semble désormais inévitable. Mais il y a de l’espoir que toutes ces mesures puissent favoriser une reprise plus rapide et plus fluide une fois que l’activité économique reprendra”, commentent les analystes d’ING.
 
VALEURS
 
Une majorité de secteurs ont terminé en hausse, y compris celui des transports et des loisirs (+2,32%) qui accusait pourtant à la mi-séance la plus forte baisse du jour. Lufthansa a repris 8,62% et Air France-KLM 7,04%.
 
Unibail-Rodamco Westfield (+18,22%) a signé la plus forte progression du CAC 40, devant Vinci (+9,89%) et Airbus (+9,51%).
 
CNP Assurances a gagné 11,36% après avoir annoncé le maintien de son dividende pour 2020.
 
A WALL STREET
 
Wall Street a effacé les pertes enregistrées à l’ouverture et vers 17h20 GMT, les trois indices de références gagnaient entre 0,70% et 2,49%.
 
LES INDICATEURS DU JOUR
 
Nouvelles illustrations de l’impact du coronavirus sur l’économie réelle, l’activité économique dans le nord-est des Etats-Unis s’est fortement contractée en mars selon l’indice “Philly Fed” et les inscriptions hebdomadaires au chômage ont augmenté nettement plus que prévu.
 
En Europe, la déception macroéconomique est venue de l’enquête de l’institut Ifo, qui traduit une forte baisse du moral des entrepreneurs allemands en mars, à son plus bas niveau depuis 2009.
 
“De toute évidence, nous nous dirigeons vers une période où les données économiques vont être absolument horribles et durant laquelle il n’y aura pas beaucoup d’appétit pour le risque”, a déclaré Tom Simons chez Jefferies.
 
TAUX
 
Les rendements des obligations d’État de la zone euro ont reculé au lendemain des annonces de la BCE, qui a notamment laissé entendre qu’elle ne tolérerait pas une poursuite du creusement des “spreads”.
 
Le mouvement a été particulièrement marqué sur le rendement italien à dix ans qui a chuté à 1,521% après avoir fini la séance mercredi à 2,3%.
 
De son côté, le rendement du Bund allemand à dix ans a terminé sur une note quasiment stable à -0,22% après être retombé en début de séance à -0,384%.
 
CHANGES
 
Le dollar continue de monter contre les principales devises, porté par la fuite ininterrompue des investisseurs vers les actifs les plus liquides. Il prend environ 1,3% contre un panier de six devises internationales et près de 2% contre le yen.
 
Avec le renchérissement du dollar, l’euro est revenu sous 1,0660, au plus bas depuis  avril 2017.
 
PÉTROLE
 
Après leur plongeon la veille, les cours du brut remontent fortement.
 
Le baril de Brent regagne 12,66% à 28,03 dollars après être tombé mercredi à son plus bas niveau depuis fin 2003. Le baril de brut léger américain s’envole de 22,97% à 25,05 dollars.
 
Des analystes estiment toutefois que ce rebond devrait être de courte durée. Pour Andrew Lipow, chez Lipow Oil Associates, “certains intervenants, après la raclée de mercredi, anticipent des baisses de production mais celles-ci ne seront pas suffisantes pour compenser la baisse de la demande que le marché va subir en avril et en mai”. (Reuters)
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