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L'ONU vote l'envoi d'une mission d'enquête internationale à Gaza

Vendredi 18 Mai 2018

Genève - Le Conseil des Droits de l'Homme de l'ONU a adopté vendredi une résolution pour envoyer une équipe internationale spécialisée dans les crimes de guerre enquêter sur les événements à Gaza.

Seuls deux des membres du Conseil, les Etats-Unis et l'Australie, ont voté contre la résolution, adoptée par 29 des 47 membres, 14 s'abstenant, parmi lesquels la Suisse, l'Allemagne et le Royaume-Uni.

La résolution adoptée appelle à "envoyer de toute urgence une commission internationale indépendante", le niveau le plus élevé d'enquête prévu par le Conseil.

L'équipe doit "enquêter sur les violations et mauvais traitements présumés (...) dans le contexte des assauts militaires menés lors des grandes manifestations civiles qui ont commencé le 30 mars 2018", y compris ceux qui "pourraient relever de crimes de guerre".

Le ministère israélien des Affaires étrangères a réagi aussitôt, rejettant ce vote d'un "organe à majorité automatique anti-israélienne dominé par l'hypocrisie et l'absurdité".

"Israël rejette complètement la décision du Conseil des droits de l'Homme, qui prouve une fois de plus qu'il s'agit d'un organe à majorité automatique anti-israélienne dominé par l'hypocrisie et l'absurdité", a affirmé le ministère dans un communiqué.

Dans un communiqué à New York, l'ambassadrice américaine à l'ONU, Nikki Haley, a aussi dénoncé l'ouverture d'une enquête "sur la légitime défense d'un pays démocratique à sa propre frontière contre des attaques terroristes". "C'est un nouveau jour de honte pour les droits de l'homme", a ajouté la diplomate qui dénonce régulièrement l'approche biaisée selon elle du Conseil des droits de l'homme de l'ONU à l'égard d'Israël.

Quelques 60 Palestiniens sont morts lundi sous les balles israéliennes alors qu'ils manifestaient dans la bande de Gaza contre le transfert de l'ambassade américaine de Tel-Aviv à Jérusalem. Il s'agit de la journée la plus meurtrière du conflit israélo-palestinien depuis 2014.

Depuis le 30 mars, les Palestiniens manifestent le long de la frontière avec Israël pour le droit des réfugiés à revenir sur les terres de 1948, date de la création d'Israël. La mobilisation vise aussi le blocus israélien de la bande de Gaza. Elle a été amplifiée lundi par le transfert de l'ambassade américaine à Jérusalem, qui ulcère les Palestiniens.

Israël n'a cessé de proclamer que cette protestation massive était orchestrée par le Hamas, mouvement islamiste qui dirige la bande de Gaza et auquel il a livré trois guerres depuis 2008.

En ouvrant la session extraordinaire du Conseil vendredi, le Haut-Commissaire aux droits de l'homme de l'ONU, Zeid Ra'ad Al Hussein a jugé "totalement disproportionnée" la réponse d'Israël aux manifestations palestiniennes.

"Les morts résultent d'un usage illégal de la force", a-t-il affirmé, soutenant "les appels de nombreux Etats et observateurs en faveur d'une enquête qui soit internationale, indépendante et impartiale".

Selon lui, les actes des manifestants palestiniens ne semblaient "pas constituer une menace imminente de mort ou de blessure mortelle pouvant justifier l'usage d'une force meurtrière".

En réponse, Aviva Raz Shechter, la représentante permanente d'Israël au Palais des Nations, siège de l'ONU à Genève, a déploré qu'"une fois de plus", le Conseil des droits de l'homme verse dans "une obsession anti-Israël" et se laisse duper par "l'utilisation cynique que fait le Hamas de son propre peuple".
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