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L'Elysée somme Benalla de s'expliquer sur ses activités

Jeudi 27 Décembre 2018


PARIS (Reuters) - L'Elysée a confirmé jeudi avoir demandé à Alexandre Benalla des explications sur "d'éventuelles missions personnelles et privées" qu'il aurait menées quand il travaillait pour la présidence, Mediapart affirmant pour sa part que l'ex-chargé de mission continuait de voyager avec un passeport diplomatique.

Selon le quotidien Le Monde, qui a révélé cette demande d'explication, le directeur de cabinet d'Emmanuel Macron a écrit le 22 décembre à Alexandre Benalla, licencié en juillet par l'Elysée, pour solliciter "toutes informations pertinentes" sur les activités de "consultant" dont il se prévaut désormais.

"Nous ne pourrions laisser sans réaction l’existence de relations d’affaires en France ou à l’étranger avec des intérêts privés, tout à fait incompatibles avec vos fonctions (...) et que vous n’avez jamais révélées", souligne Patrick Strzoda.

La présidence de la République a confirmé à Reuters la date du courrier et la véracité des extraits publiés par Le Monde.

L'envoi de cette missive intervient après un voyage d'Alexandre Benalla au Tchad, quelques semaines avant celui d'Emmanuel Macron, qui a suscité une controverse sur l'éventuelle persistance d'un lien entre lui et la présidence.

Le journal en ligne Mediapart écrit quant à lui qu'Alexandre Benalla "voyage depuis plusieurs mois avec un passeport diplomatique", qu'il a utilisé "ces dernières semaines pour entrer dans différents pays africains ainsi qu’en Israël".

LE QUAI D'ORSAY ENVISAGE DES POURSUITES

Le ministère des Affaires étrangères a annoncé avoir a demandé à Alexandre Benalla "par lettre recommandée du 26 juillet 2018, de restituer les deux passeports diplomatiques en sa possession", émis les 20 septembre 2017 et 24 mai 2018.

Il s'était en outre engagé le 23 mai 2018 à restituer ces documents à la fin des fonctions qui en justifiaient l’attribution, ajoute le ministère dans son communiqué.

"Toute utilisation depuis lors de ces passeports aurait été faite en dépit des engagements pris par l’intéressé", poursuit le ministère, précisant qu'"à la vue des informations de presse tendant à indiquer que M. Benalla aurait continué à utiliser ces documents, le ministère de l’Europe et des Affaires étrangères examine les suites à donner, y compris judiciaires".

Dans son courrier, Patrick Strzoda ajoute que "s’agissant de vos activités personnelles actuelles, nous vous demandons de veiller qu’elles soient conduites dans le strict respect des obligations de secret et des devoirs déontologiques liés à l’exercice de vos fonctions passées au sein du cabinet".

Il signifie en outre à Alexandre Benalla l'interdiction de se "prévaloir d’une quelconque recommandation ou appui tacite de la présidence".

Plusieurs responsables de l'opposition de droite et de gauche ont manifesté leur trouble après le voyage à N'Djamena début décembre de l'ancien homme de confiance d'Emmanuel Macron, mis en examen pour "violences", notamment, en marge de la manifestation du 1er-Mai à Paris.

La Lettre du continent, consacrée à l'actualité en Afrique de l'Ouest, et Le Monde avaient révélé ce déplacement, intervenu avant la visite officielle d'Emmanuel Macron les 22 et 23 décembre.

L'Elysée avait réagi en indiquant qu'Alexandre Benalla n'était "pas un émissaire officiel ou officieux de la présidence de la République".

Alexandre Benalla a répliqué, via plusieurs médias, dénonçant une volonté présumée de l'entourage d'Emmanuel Macron de le "salir" en "sous-entendant" qu'il aurait pu se "prévaloir d'une fonction, d'un titre, ou d'un pouvoir aux fins de démarchages professionnels".

"Aujourd'hui, je fais du consulting. J’ai fait une dizaine de pays en Afrique", explique-t-il dans Le Monde daté du 28 décembre.

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