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Kenya: un haut responsable de la Commission électorale assassiné

Mardi 1 Août 2017

Kenya: un haut responsable de la Commission électorale assassiné
Nairobi - Un responsable chargé de superviser le système informatique de la Commission électorale kényane (IEBC) a été retrouvé mort assassiné, moins d'une semaine avant les élections générales du 8 août, a annoncé lundi le président de cette commission.

Le corps de Chris Msando a été identifié à la morgue de la capitale Nairobi, a indiqué à la presse le président de l'IEBC, Wafula Chebukati.

"Il n'y a aucun doute: il a été torturé et assassiné. La seule question dans notre esprit est: Qui (l'a tué) et pourquoi a-t-il été tué quelques jours avant les élections?", a-t-il ajouté.

Numéro deux du service informatique de l'IEBC, M. Msando était chargé de superviser le système électronique d'identification des électeurs et de comptage des voix, considéré comme essentiel pour éviter un éventuel trucage du scrutin.

Tous les yeux sont tournés vers ce système électronique, qui avait failli lors de l'élection de 2013, ce qui avait poussé l'opposition à contester devant la Cour suprême, en vain, la victoire dès le premier tour d'Uhuru Kenyatta.

Avant le scrutin du 8 août, l'opposition n'a cessé de mettre en garde contre de possibles fraudes. La commission électorale assure de son côté que la reconnaissance biométrique des 19,6 millions d'inscrits garantira la régularité de l'élection.

Une source proche de l'IEBC a affirmé à l'AFP que M. Msando avait aidé à corriger certaines failles dans ce système informatique qui auraient pu permettre de manipuler le décompte des voix.

M. Msando devait également mener lundi un exercice de test du système électronique de vote, qui a été repoussé à mercredi après l'annonce de sa mort.

Tout en demandant à ce que la protection de ses membres soit assurée, l'IEBC a réclamé une enquête "rapide et minutieuse". "Ce que nous voulons, c'est la justice. La justice pour Chris, la Justice pour l'IEBC et la Justice pour le pays", a indiqué la Commission dans un communiqué.

Elle s'est également dite consciente de l'inquiétude suscitée par ce décès en vue de l'élection et a assuré être préparée à tout événement imprévu, y compris "la possible absence de personnels clés".

M. Msando avait disparu au cours du week-end. L'IEBC avait d'abord fait savoir qu'il avait été aperçu pour la dernière fois vendredi soir et avait envoyé samedi matin un texto à un collègue suggérant "qu'il était conscient et parfaitement informé de son itinéraire du jour".

Un employé de la morgue a expliqué que son corps avait été amené samedi par la police, en compagnie de celui d'une femme. Les deux corps, qui étaient nus et portaient des traces de torture, avaient été jetés dans une forêt à Kiambu, en dehors de Nairobi.

Les raisons pour lesquelles il a fallu presque 48 heures pour identifier le corps de M. Msando ne sont pas claires.

La section kényane de l'ONG International Commission of Jurists (ICJ) a affirmé dans un communiqué que M. Msando avait rapporté à la police avant son décès avoir été l'objet de "menaces de mort", mais que celle-ci ne lui avait pas accordé de protection rapprochée.

Il a été inscrit par la police comme "personne inconnue" à la morgue, ce qui "apparaît être une procédure standard pour la plupart des exécutions extra-judiciaires", a également observé l'ONG.

La coalition d'opposition Nasa a condamné un "meurtre odieux" et s'est dite "profondément inquiète" de ses possibles implications.

Human Rights Watch a appelé les autorités à enquêter sur ce meurtre, notant qu'il intervenait alors que l'IEBC "était sur le point de vérifier ses systèmes, à une semaine des élections".

L'IEBC est en charge de l'organisation des élections du 8 août, où doivent être désignés le président et les gouverneurs, députés, sénateurs, élus locaux et représentantes des femmes à l'assemblée.

La présidentielle, réédition du duel de 2013, s'annonce serrée entre le sortant Uhuru Kenyatta et son rival Raila Odinga.
 
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