Connectez-vous

Julia Kristeva dément avoir été agent bulgare sous l'ère communiste

Jeudi 29 Mars 2018

SOFIA/PARIS (Reuters) - La psychanalyste, linguiste et femme de lettres française Julia Kristeva, qui est d'origine bulgare, dément avoir collaboré avec les services secrets bulgares sous l'ère communiste, comme l'en accuse une commission d'Etat en Bulgarie.

Julia Kristeva a estimé dans un communiqué que cette allégation était "non seulement grotesque et fausse" mais qu'elle "constitu(ait) une atteinte à (son) honneur et à (sa) considération" et "port(ait) préjudice à (son) travail".

La commission bulgare identifiant les personnes ayant travaillé pour les services secrets à l'époque communiste a déclaré mercredi que Julia Kristeva, arrivée en France en 1965, avait entamé sa collaboration avec les services de renseignement de son pays natal en 1971, sous le nom de code "Sabrina".

Elle aurait travaillé alors pour le premier département de l'Agence de sûreté de l'Etat, chargé de collecter des renseignements dans les médias et les milieux artistiques.

Les documents rendus publics à Sofia ne disent pas combien de temps a duré cette collaboration ni si elle a entraîné une quelconque rémunération. La commission dit avoir basé ses conclusions sur deux volumes d'archives déclassifiées.

Julia Kristeva a fait savoir qu'elle avait donné instruction à son avocat d'entamer des poursuites pour diffamation contre toute publication reprenant l'information à son compte.
Interrogée par l'Obs, Julia Kristeva a ajouté: "Quelqu'un veut me nuire. On ne sait pas ce qu'il y a dans le dossier."

L'Obs explique si ces informations ont resurgi aujourd'hui, c'est parce que Julia Kristeva a récemment voulu travailler pour une revue bulgare et que la Commission aux Archives vérifie systématiquement le passé de tout journaliste né avant 1976.

Aujourd'hui âgée de 76 ans, Julia Kristeva a écrit plus de trente livres et a travaillé avec des intellectuels français comme Jacques Derrida, Jacques Lacan ou Roland Barthes. Elle a beaucoup oeuvré à promouvoir la cause de la liberté des femmes dans le monde. Elle est mariée à l'écrivain Philippe Sollers.

Au plus fort du pouvoir communiste en Bulgarie et jusqu'en 1989, les services secrets bulgares entretenaient un réseau de 100.000 agents et informateurs, en étroite collaboration avec le KGB soviétique.
Nombre de lectures : 139 fois

Nouveau commentaire :












Inscription à la newsletter