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Incident d’audience au procès: Quand l’avocat Ousseynou Fall défie ouvertement le juge Lamotte

Vendredi 9 Février 2018

Ce qui s’est passé hier au tribunal pouvait finir par le pire. Sitôt finie l’audition du maire de Dakar par Me Samuel Kamga, Me Ousseynou Fall s’est approché du micro de la défense et s’est adressé au président Lamotte.
 
«Monsieur le président, je vous demande respectueusement et solennellement de faire une observation ; et je vous demanderais de ne pas m’interrompre.» Sans hésiter, le juge lui refuse la parole et lui dit : «Maître, c’est le moment des interrogatoires.»
 
Alors Me Fall explose: «Je vous respecte, monsieur le président, vous le savez bien. Mais vous ne nous dicterez pas notre conduite dans ce procès.» En même temps, il décoche une flèche au procureur sagement assis à l’autre bout de la salle. «Si vous avez un comportement inapproprié à l’égard de notre client (ndlr: Khalifa Sall), il y aura une réponse appropriée.»
 
Surpris, le juge Lamotte interpelle Me François Sarr, le coordonateur des avocats de la défense. «Trop c’est trop! Si ça doit continuer ainsi, je prendrais mes responsabilités.» Mais c’est Me Fall qui lui réponde: «Prenez-les, vos responsabilités!»
 
Excédé, le président du tribunal revient à la charge: «je ne voudrais pas en venir à des mesures extrêmes…» En face, Ousseynou Fall rétorque: «Nous ne sommes pas des fonctionnaires ni des juges. Nous sommes des avocats. J’ai trente cinq ans de carrière derrière mois…» Lamotte se radicalise: «Me Ousseynou Fall ne prendra plus la parole dans ce procès. La séance est suspendue.» Il était 11h05.
 
Lamotte et ses assesseurs quittent la salle 4 du tribunal qui se transforme vite en un vaste lieu de discussions sectorielles, de même que le procureur. Ils semblent avoir été rejoints par des avocats en vue d’une conciliation. Les prévenus retournent en salle d’attente sous les salutations des militants et responsables politiques affiliés à Khalifa Sall.  
 
Après plus d’une demi-heure d’attente, le tribunal revient. Le procureur demande la parole et implore la compréhension du président afin que le procès se poursuive avec tous les avocats de la défense. Il est suivi en cela et félicité par Me Konaté, ainsi que par l’agent judiciaire de l’Etat, Félix Antoine Diome dans un court discours qui a fini par emporter la clémence de Malick Lamotte. «Monsieur le président, vous respectez, c’est nous respecter nous-mêmes.
 
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