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Hunter Biden plaide non coupable de fraude fiscale

Vendredi 12 Janvier 2024

Le fils du président américain Joe Biden, Hunter, a plaidé jeudi à Los Angeles non coupable de fraude fiscale, dans une affaire embarrassante pour le locataire de la Maison-Blanche, qui se prépare à affronter de nouveau Donald Trump.

 

Hunter Biden, 53 ans, hommes d’affaires aujourd’hui reconverti dans la peinture, qui dit avoir surmonté ses dépendances aux drogues et à l’alcool, est l’une des cibles privilégiées des adversaires républicains de son père, qui le considèrent comme le talon d’Achille du président démocrate.

 

Inculpé en décembre pour s’être soustrait par un « stratagème » à l’obligation de payer 1,4 million de dollars en impôts dus pour la période fiscale allant de 2016 à 2019, selon l’accusation, il a plaidé jeudi non coupable de l’ensemble des neuf chefs d’accusation lors d’une brève audience.

 

Interrogé par le juge Mark Scarsi sur sa ligne de défense, Hunter Biden, qui portait un costume et une cravate bleu marine, a simplement répondu : « non coupable ».

 

Il reste en liberté, sous contrôle judiciaire : il a notamment l’interdiction de posséder une arme, de boire de l’alcool ou de consommer des drogues.  

 

Sa prochaine comparution a été fixée au 27 mars, et le juge vise un début du procès au 20 juin.  

 

Il risque jusqu’à 17 ans de prison dans cette affaire où il est soupçonné d’avoir « dépensé des millions de dollars dans un style de vie extravagant au lieu de payer ses impôts », selon l’acte d’accusation, qui mentionne sa consommation de drogues, ainsi que des paiements pour s’offrir la compagnie d’« escortes », des voitures et des vêtements de luxe.

 

« Cruel »

 

Cette comparution à Los Angeles se déroulait au lendemain d’une audition parlementaire qui a viré à la foire d’empoigne à Washington, lorsque Hunter Biden s’y est invité à l’improviste pour protester contre l’attitude des républicains, qui ont lancé en septembre une enquête en destitution contre le président.

 

Ces derniers accusent Joe Biden, sans en avoir jusqu’à présent apporté la preuve, de corruption et d’avoir bénéficié des affaires controversées de son fils en Ukraine et en Chine, lorsqu’il était vice-président de Barack Obama (2009-2017).

 

« Permettez-moi de le dire aussi clairement que possible, mon père n’a jamais été impliqué financièrement dans mes affaires », avait assuré Hunter Biden le 13 décembre, le ton grave, devant le Congrès.

 

Mercredi, deux commissions dominées par la majorité républicaine à la Chambre des représentants ont recommandé qu’il soit reconnu coupable d’obstruction aux prérogatives d’enquête du Congrès pour avoir refusé de participer à une audition à huis clos sur ses intérêts financiers à l’étranger. Lui réclame une audition publique.

 

Pendant l’une des auditions, une des élues républicaines a traité Hunter Biden de « lâche », montrant des photos scabreuses de lui, tandis qu’une autre l’a qualifié d’« incarnation du privilège blanc ».

 

« Ce qu’ils sont en train de faire à Hunter est cruel », a réagi jeudi Jill Biden, l’épouse du président américain, lors d’une entrevue à la chaîne MSNBC.

 

« Ingérence »

 

Outre les poursuites judiciaires pour fraude fiscale, Hunter Biden est également inculpé dans un autre dossier dans le Delaware (est), pour détention illégale d’arme à feu. Il pourrait donc potentiellement être jugé deux fois en 2024, pendant que son père est en campagne pour sa réélection.

 

Il était parvenu en juin à un accord de plaider coupable couvrant à la fois des accusations de fraude fiscale et celles d’acquisition illégale d’arme à feu, qui lui aurait probablement permis d’éviter la prison et un procès gênant pour lui et son père.
 

Mais cet accord a été annulé à la suite de doutes émis en juillet par une juge sur sa validité.

 

Jeudi à Los Angeles, l’avocat de Hunter Biden, Abbe Lowell, a estimé que cet accord était toujours valide. Face au juge, il a également argué que le Congrès américain avait exercé une « ingérence » sur l’accusation. Un point qu’il compte soulever pour tenter de faire annuler les poursuites.

Le conseil avait déjà laissé entrevoir cette stratégie en décembre.

 

« Sur la base des faits et de la loi, si le nom de famille de Hunter était autre que Biden, les poursuites dans le Delaware, et maintenant en Californie, n’auraient pas été engagées », avait-il déclaré. [AFP]

 
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