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Gestion « FORCE COVID-19 » - Le cri de cœur d’une médecin de garde dépitée

Jeudi 15 Décembre 2022

 
En réalité, j’évite de cogiter sur ce rapport de la Cour des Comptes qui me rappelle de mauvais souvenirs. Ce cynisme collectif organisé me fend le cœur. J’en ai l’estomac acide. Et je trouve que ces irresponsables ne méritent pas notre colère.
Je pense à tous ces collègues morts de COVID… 😭
 
Des jeunes, très jeunes, sans époux ni enfants… Des pères et mères de famille… Des femmes enceintes, tombées sur le champ de bataille, emportées - avec leur enfant- par le coronavirus…
 
Je pense à ces personnels soignants, cas contacts, qui ont perdu des proches, parents, frères, sœurs, conjoints… à qui ils ont filé le virus chopé à l’hôpital. Parfois sans protection adéquate et par amour pour leur travail, par amour pour l’Humain dont ils se sont fait le sacerdoce de sauver la vie quel qu’en soit le prix.
 
Je me souviens encore d’une infirmière, célibataire, qui, dans les moments de doute lié aux flambées ou chaque fois qu’on nous annonçait le décès d’un collègue covidé, aimait bien détendre l’atmosphère en ces termes : « Man moom nama fi 2e vague bi bàyyi rekk ndax ma mana am jëkkër au moins gis sama doom… Ce serait injuste que je meure sans réaliser ce rêve… ». On en riait, mais c’était profond. Pour vous dire à quel point le sacrifice était énorme !
 
« Cette infirmière célibataire… »
 
Pendant que ces Jàmbaar hypothéquaient leur avenir en se tuant à la tâche avec très peu de moyens, d’autres se chargeaient exclusivement de se remplir les poches. De se réveiller le matin, au décours d’une nuit on ne peut plus paisible, et aller calmement encaisser 100 millions de nos francs. Des gens qui n’ont jamais vu un malade de COVID, qui s’en débarrassaient dès le moindre signe suspect; des peureux qui prétendaient être en télétravail pour éviter le moindre contact avec le coronavirus. Ils craignent la mort, un microorganisme, mais ils ne craignent point leur Seigneur. Aucune sensibilité pour ces êtres mortels qui soignent leurs familles malades.
 
Au début de la pandémie, quand le monde entier se protégeait du virus, dans un pays, nous peinions à nous trouver UN masque 😷FFP2. Pendant des mois, nous avons travaillé avec les banals masques chirurgicaux. Nous nous exposions ainsi et exposions nos familles respectives que nous retrouvions après chaque garde. Les équipements ÉPI, n’en parlons même pas. Nous ne les voyions qu’à la télévision. Ailleurs, où la santé est une priorité, les soignants reconnus et respectés.
 
« Y a pas d’argent… »
 
« Xaalis amul », nous disait-on. Il a fallu un jour menacer de tout arrêter, pour qu’on nous donne enfin le matériel nécessaire, en nombre très, très limité. Et jamais nous n’étions totalement équipés. Foo jaar am lu manquer, te « liñ la jox dankay sàkkanal, bariwul », c’est aussi ce qu’on nous disait. Sinon chacun se protégeait à ses frais. Oui oui. Vous avez bien lu. Certains d’entre nous étaient devenus fidèles clients des pharmacies.
 
Pendant que d’aucuns, tranquillement confinés, se partageaient les centaines de milliards du contribuable et en faisaient même bénéficier aux entreprises étrangères et autres sociétés de jeux de hasard (mon œil), les TRAVAILLEURS de la… #santé, alertaient sur un non paiement de leurs indemnités de motivation : la modique somme de 50 000F CFA.
 
Li xaalis COVID di bari bari, li séddoo biy yaatu yaatu, ñi doon faj COVID teguñuko bët. Ceux-là qui passaient 16 heures voire 24 heures d’affilée dans un service, courant entre cas suspects et cas confirmés de cette maladie mortelle, et d’autres qui faisaient également des ravages au même moment… Ceux-là qui se déplaçaient, mangeaient et se soignaient à leurs frais, pour pouvoir prendre en charge les patients… Ceux-là qui se cotisaient pour un scanner ou un traitement… Ceux-là qui mourraient d’inquiétude à la recherche de place pour un « cas grave »… Ceux-là qui se voyaient insulter et menacer quand un test COVID post-mortem devait être fait…
Au contraire, da ñu leen ameel xaalis, ñu continuer di liggéey nimu waree, ba mujj fàtte bor bi.
 
« Soldats partis, les armes à la main »
 
Je parie que s’il n’y avait pas ce rapport, nous ne nous serions pas souvenu de ces pénibles et tristes épisodes de notre pratique médicale.
 
Alors, vous qui vous êtes partagés ces fonds, sachez que vous avez bouffé l’argent de vos compatriotes morts sur le terrain, pour leur patrie, pour leurs compatriotes, pour vous et vos proches. Ñi dee, seen xaalis mi ngi ci seen ndodd. Car vous leur disiez que xaalis amul, ñuy muñ, di liggéey, di jël ay risques, ba feebar bi ngeen doon daw ray leen. Ameel ngeen leen bor bu rëy. Te loolu du fii ngeen koy fayee, vous répondrez devant Dieu. Àq boobu, bu ngeen ko àttanee rekk dem leen…
 
Pensez pieuse à nos morts de COVID-19. Respects et hommages. Vous êtes des soldats partis les armes à la main. Vous avez dignement servi, jusqu’à la mort. Et votre vie aurait pu être sauvée, vous seriez peut-être encore parmi nous, si chaque maillon de la chaîne avait correctement fait son travail…
Reposez en paix.
MFS.
 
 
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1.Posté par Me François JURAIN le 16/12/2022 10:52
émouvant témoignage, vibrant hommage à tous ceux qui sont mort par la faute et l'arrogance de ces voyous de la république qui n'ont pas hésité une seule seconde à se rendre coupables de crimes enves leurs concitoyens, au seul motif de se batir une fortune personnelle, avec l'argent destiné à sauver des vies. Pour de l'argent, beaucoup d'argent, énormément d'argent, ces voyous de la république n'ont pas hésiter à contribuer à la mort de plusieurs dizaines, voire centaines de leurs concitoyens. Ce sont des assassins, puisque la préméditation est avérée.
L'on peut comprendre la rage que peut provoquer de tels comportement, auprès des soldats de la dernière heure, qui ont donné leur vie pour essayer d'ensauver d'autres: ils ont le sentiment d'avoir manqué à leur tache, parce qu'ils ont été privés de moyens leur permettant de faire ce qu'ils ont choisi de leur vie: sauver les malades. Noble tache, honneur à tous ceux qui savent donner un sens aussi profond à leur vie. Et tout ca pour un salaire de misère, mais parce que pour ces gens là, l'honneur, les valeurs morales, le respect de l'autre, passent avant tout.
Et lorsque ces valeureux guerriers(es) ont eu confirmation de ce qu'ils pressentaient déjà, à savoir qu'une petite équipe de voyous de la république avait fait main basse sur les fonds destinés à sauver des vies, il est aisé de comprendre au delà de leur douleur, la rage qu'ils peuvent ressentir, en s'apercevant, preuve à l'appui, que ces voyous n'ont pas hésité une seule seconde, à voler l'argent destiné à sauver des vies humaines, des vies de frères et soeurs sénégalais, pour se batir une fortune personnelle que leurs capacités intellectuelles et/ou professionnelles, ne leur permettraient jamais d'obtenir! De tels comportements fait froid dans le dos, car ces voyous de la république n’hésitent pas à commettre des crimes, à empêcher de sauver des vies humaines, uniquement pour se bâtir une fortune personnelle, avec le fruit de leur larcin: ce sont des assassins, car en volant cet argent, ils savaient obligatoirement que des personnes allaient mourir, par privation de matériel impossible à acheter à cause du détournement de fonds dont ils se sont rendus coupables. En droit pnal, leur responsabilité est pleine et entière, ce sont des assassins qui, de par leurs agissements, ont entrainé la mort de certaines personnes, le tout avec préméditation et répétition dans le temps.
On peut comprendre la rage de ces valeureux soignant(es), et on ne peut que la partager.
La cour des comptes n'a pas pouvoir de traduire elle même en justice ces coupables qui ont signé de leur main leurs crimes: la procédure est respectée, et elle ne peut que "recommander" au ministre de la justice, de faire engager les poursuites contre ces criminels.
Mais en quoi cette rage fort compréhensible va t elle se muer, lorsque ces valeureux soignant(es) apprendront que, bien évidemment, la "recommandation" de la Cour des Comptes restera lettre morte, et que le ministre de la justice, qui a surtout pour mission de garder les sots, n'engaera aucune poursuite: tout au plus, un lampiste, si l'on aperçois qu'il appartient ou fréquente le PASTEF , et encore....Car il faut quand même se poser la question de savoir, et l'on en a la preuve tous les jours, si le SENEGAL n'est pas devenu une véritable succursale de CORLEONE, siège sicilien de la mafia calabraise: Un parrain, qui assure la protection de ses caporaux, qui ont pour mission de se livrer à toutes les exactions possibles, vols, détournements de fonds, exactions diverses et variées, et en toute impunité, puisque le Parrain a su acquérir ou acheter tous les pouvoirs nécessaires à cet effet. C'est ainsi que l'on retrouve dans le gouvernements, des voyous de la République, cités dans de nombreux dossiers de détournement de fonds divers et variés, et qui, non seulement ne seront jamais jugés puisque le "Procureur"(honte à lui) a bloqué tous leurs dossiers, mais qui plus est, protégés par un Président félon qui non seulement ne fait rien pour que la vérité éclate au grand jour, mais au contraire, les félicitent en leur octroyant une promotion avec des avantages augmentés! A croire que ce Président trouverait un quelconque avantage dans les méfaits perpétrés par ces voyous de la République!!! Qui se souvient du scandale du CROUS, dont le dossier a été archivé? du PRODAC, qui a suivi le même sort? du dossier de l’affermage des eaux, dans lequel est cité le beau frère du Président? Lequel est également cité ans une nébuleuse affaire des fonds COVID en son temps; de BOUGAZELLI?. Bien sur, cela ne fait pas encore de ces gens là des coupables, puisqu'ils n'ont pas été jugés. Mais pour qu'il le soient, encore faudrait il que leur dossier ne soit pas bloqué par un Procureur qui a préféré l'argent du pouvoir au respect du serment qu'il a prêté, et par un Président félon qui ne se cache pas de protéger sa famille et ses amis en mettant leur dossier sous son coude, et en empêchant l'enfermement de criminels qui auraient la chance (?) de faire partie de L'APR, de sa famille, ou de ses amis!
Alors, oui, la râge, Mesdames les soignants, vous pouvez l'avoir. Mais la haine aussi, car voilà en onze années, ce qu'est devenu le SENEGAL, sous la seule responsabilité d'un seul homme, sans aucune valeur morale ou intellectuelle, uniquement mû par sa soif de pouvoir et son amour immodéré de l'argent.
triste senegal, mais le temps fera son œuvre, et les aiguilles de l'horloge tournent vite: il faut croire à un renouveau, il faut croire à la justice de ce pays, composée pour la plupart d'hommes et de femmes bien formés, soucieux d'une vraie justice, il faut croire à l'existence d'une élite, prête à gouverner ce pays dans le respect des valeurs essentielles de la vie, qui ont pour devise: SERVIR, et NON PAS SE SERVIR. Le pire a été commis pendant ces douze années passées, il faut garder espoir que les années suivantes apporteront le changement indispensable au pays, mais ne jamais oublier qu'une catastrophe arrive toujours au moment où l'on s'y attend le moins. Le passé n'a d'intérêt que si il sert de socle pour bâtir un avenir meilleur: A bon entendeur, salut!
Me François JURAIN

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