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GAMBIE : Un militaire accuse Jammeh d’avoir ordonné l’assassinat du journaliste Deyda Hydara

Lundi 22 Juillet 2019

Un militaire gambien a accusé lundi l'ancien président Yahya Jammeh d'avoir ordonné l'assassinat en décembre 2004 à Banjul du journaliste Deyda Hydara, correspondant de l'AFP, et reconnu avoir participé à son assassinat, lors d'une audition publique devant la Commission vérité et réconciliation (TRRC).
 
Deyda Hydara, journaliste critique envers le régime de Yahya Jammeh, alors au pouvoir, a été tué par balle le 16 décembre 2004 à Banjul. Cofondateur du journal privé gambien The Point, il était aussi correspondant de l'Agence France-Presse (AFP) et de Reporters sans frontières (RSF) en Gambie.
 
«Nous avons tiré, moi, Alieu Jeng et Sana Manjang», a affirmé devant la TRRC le lieutenant Malick Jatta, en détention depuis le 8 février 2017. Alieu Jeng, un autre militaire, est également en détention, tandis que le troisième, Sana Manjang, serait en fuite en Guinée-Bissau. Le lendemain, le commandant du groupe, le capitaine Tumbul Tamba, «qui n'a pas tiré parce que c'est lui qui donnait les ordres», lui a remis une «enveloppe contenant des dollars».
 
«Oui Monsieur, votre excellence»
 
«Il nous a dit qu'il s'agissait d'un geste d'appréciation de la part du grand homme », a-t-il affirmé. Interrogé par un membre de la Commission sur qui était ce «grand homme», le militaire a affirmé qu'il s'agissait du «président», arrivé au pouvoir par un putsch sans effusion de sang en 1994 dans ce petit pays anglophone d'Afrique de l'Ouest.
 
Le capitaine Tumbul «a parlé au président pendant l'opération», il lui disait «Oui Monsieur, votre excellence», a dit Malick Jatta. En outre, «Tumbul n'avait pas d'autres moyens de se procurer des dollars pour couvrir quelque chose».
 
Les défenseurs des droits de l'Homme accusent le régime Jammeh d'actes systématiques de torture contre des opposants et des journalistes, d'exécutions extra-judiciaires, détentions arbitraires et disparitions forcées.
 
En exil
 
En 2017, des ONG et des associations de victimes, dont la fille de Solo Sandeng, opposant mort en détention en avril 2016, et le fils de Deyda Hydara, ont lancé la campagne internationale «Jammeh2Justice», pour traduire en justice l'ex-président, tout en prévenant que ce serait une entreprise de longue haleine.
 
Yahya Jammeh s'était fait élire une première fois en 1996 puis réélire sans interruption jusqu'à sa défaite en décembre 2016 face à l'opposant Adama Barrow. Après six semaines d'une crise à rebondissements provoquée par son refus de céder le pouvoir, il a finalement dû quitter le pays le 21 janvier 2017 à la suite de l'intervention militaire d'une force régionale majoritairement composée de troupes du Sénégal voisin et d'une ultime médiation guinéo-mauritanienne.
 
Instituée par une loi en décembre 2017 et composée de 11 membres, la TRRC, qui enquête sur les crimes présumés commis pendant les 22 ans du régime de Yahya Jammeh, en exil en Guinée Equatoriale, a débuté ses auditions en janvier 2019. (afp/nxp)
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1.Posté par Mané Moussa le 23/07/2019 12:23
Il est dommage que l’on puisse tuer délibérément dans le but de recevoir de l’argent ou d’exécuter un ordre d’un supérieur alors que l’on n’est pas guerre, même si cet ordre venait d’un supérieur !

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