Connectez-vous

France - Un enseignant poignardé à mort dans un lycée, alerte « urgence attentat »

Vendredi 13 Octobre 2023

Sur les lieux de l'attaque qui a couté la vie à un enseignant
Sur les lieux de l'attaque qui a couté la vie à un enseignant

Un homme armé d’un couteau et criant « Allah Akbar », fiché pour radicalisme et sous surveillance du renseignement français, a tué vendredi un enseignant et blessé trois personnes dans un collège-lycée d’Arras, dans le nord de la France.

 

Le gouvernement a placé dans la soirée le territoire en alerte « urgence attentat », la France craignant une importation du conflit entre Israël et le Hamas.

 

L’assaillant, interpellé par la police peu après les faits, s’appelle Mohammed Mogouchkov. Originaire du Caucase russe, il est âgé d’une vingtaine d’années, selon des sources policières. Selon l’une d’elles, il est de nationalité russe, arrivé en France en 2008.

 

Fiché pour sa dangerosité potentielle pour la sûreté de l’État, il était sous la surveillance des services de renseignements français (DGSI) et avait été contrôlé jeudi, a indiqué à l’AFP une source du renseignement.  

 

Il « était sous écoute et faisait l’objet de surveillances physiques », « depuis cet été », a précisé la même source, ajoutant que « ses conversations téléphoniques n’avaient pas mis en évidence, ces derniers jours, d’éléments permettant d’annoncer un passage à l’acte ».

 

L’un de ses frères avait « été interpellé à l’été 2019 par la DGSI dans le cadre d’un projet d’attentat déjoué puis de faits d’apologie et est écroué », selon cette source.

 

L’enseignant tué a reçu un coup de couteau à la gorge ainsi qu’au thorax, toujours selon la police.

 

Le président Emmanuel Macron, s’exprimant dans la cour de l’établissement où l’attaque a eu lieu, a appelé les Français à rester « unis » et à « faire bloc » face à « la barbarie du terrorisme islamiste ».

 

La première ministre Élisabeth Borne « a décidé de rehausser la posture Vigipirate au niveau urgence attentat », le niveau le plus élevé de ce dispositif de sécurité, ont indiqué ses services après une réunion de sécurité, dans la soirée, à l’Élysée autour du président Macron.   

 

« Il y a un lien entre ce qu’il s’est passé sans doute dans le Proche-Orient et le passage à l’acte » de l’assaillant, a par ailleurs déclaré à la télévision le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin.  

 

En France, « il n’y a pas de menace caractérisée, il y a une atmosphère extrêmement négative notamment du fait de l’appel à des passages à l’acte », a-t-il ajouté.

 

Parmi les blessés figurent un agent de sécurité qui a été atteint de plusieurs coups de couteau, et un enseignant. Selon une source proche du dossier, l’agent de sécurité est « très gravement blessé, entre la vie et la mort ».

Aucun lycéen n’a été blessé.

 

Trois ans après Samuel Paty

 

Emmanuel Macron, qui s’est recueilli devant le corps de l’enseignant tué, a précisé qu’il s’était interposé et avait « sans doute sauvé lui-même beaucoup de vies ».  

 

Le chef de l’État a, par ailleurs, précisé qu’une autre « tentative d’attentat », « dans une autre région », avait été déjouée, référence, selon le ministère de l’Intérieur, à l’arrestation pour port d’arme prohibé dans les Yvelines, en région parisienne, d’un homme connu pour « radicalisation » à la sortie d’une salle de prière.

 

L’attaque d’Arras survient trois ans presque jour pour jour après l’assassinat de Samuel Paty, un enseignant de 47 ans décapité le 16 octobre 2020 près de son collège en région parisienne, une dizaine de jours après avoir montré à ses élèves des caricatures de Mahomet lors de cours sur la liberté d’expression. À l’époque, l’assaillant de 18 ans, un réfugié russe d’origine tchétchène, avait été tué par la police.

 

Le frère de Mohammed Mogouchkov, âgé de 17 ans, a été arrêté à proximité d’un autre établissement, sans être en possession d’une arme. Plusieurs membres de la famille ont été interpellés pour les besoins de l’enquête.

 

Un total de huit personnes étaient en garde à vue vendredi soir dans l’enquête sur l’attaque, a indiqué une source policière. Le parquet national antiterroriste a annoncé avoir ouvert une enquête.

 

Un large périmètre de sécurité a été mis en place autour de l’établissement, où les élèves et le personnel ont été confinés.

 

Un enseignant de philosophie ayant assisté à l’attaque a décrit un mouvement de panique au moment de l’intercours, quand les élèves du collège se sont retrouvés face à un homme armé.

 

« On s’est barricadés »

 

« Il a agressé un personnel de la cantine, j’ai voulu descendre pour intervenir, il s’est tourné vers moi, m’a poursuivi et m’a demandé si j’étais professeur d’histoire-géographie », a-t-il ajouté.

 

« On s’est barricadés, puis la police est arrivée et l’a immobilisé ».

 

Selon lui, la victime est un professeur de français du collège, une information confirmée à l’AFP par la secrétaire générale du Snes-FSU, un syndicat d’enseignants.

 

Deux autres syndicats ont affirmé à l’AFP que l’assaillant était « un ancien élève ».

 

Des vidéos circulant sur les réseaux sociaux montraient un jeune homme, pantalon noir et veste grise, se battre avec plusieurs adultes dans la cour de l’établissement, visiblement avec une arme à la main, avant de se diriger vers la porte d’entrée.

 

« Effroi », « déflagration », « épouvantable » : des enseignants français contactés par l’AFP se sont dits « sous le choc ».

 

Le gouvernement a demandé de renforcer immédiatement la sécurité de tous les établissements scolaires.

 

Depuis l’attaque qui a fait 12 morts en janvier 2015 au siège parisien de l’hebdomadaire satirique Charlie Hebdo, une vague d’attentats djihadistes a fait plus de 260 morts en France.

 

Ce nouvel épisode violent survient alors que la guerre fait rage en Israël, faisant craindre à l’exécutif une importation du conflit en France.

 

Jeudi soir, le président Macron a appelé les Français à rester « unis » et a promis d’être « impitoyable avec tous les porteurs de haine ». La France a recensé plus d’une centaine d’actes antisémites depuis samedi. [AFP]

 

 

 

 

 

 

 

 

Nombre de lectures : 242 fois











Inscription à la newsletter