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France : LFI dénonce l'expulsion des sans-abri pour les JO de Paris

Jeudi 11 Janvier 2024

Les députées de La France Insoumise (LFI), Aurélie Trouvé et Mathilde Panot, ont exprimé leurs préoccupations et proposé des solutions face à l'augmentation de la pauvreté et du sans-abrisme en France.

 

En réponse à une question d'Anadolu ce mardi 9 janvier 2024, la députée de Seine-Saint-Denis Aurélie Trouvé a d'abord évoqué la question de la pauvreté en général dans le pays, avant de dénoncer l'expulsion des sans-abris, notamment en Seine-Saint-Denis, à l'approche des Jeux olympiques 2024 de Paris.

 

Pour sa part, Mathide Panot a tenu à rappeler l'engagement pris par le chef d'État "Emmanuel Macron qui avait promis en 2017 que d'ici à deux ans, il n'y aurait plus aucune personne qui dormirait à la rue", la cheffe de file des députés Insoumis faisant état d'une "explosion" du nombre d'enfants dans cette situation.

 

- Sans abris expulsés pour les JO

 

Lors de la conférence de presse LFI, ce mardi à l'Assemblée nationale, Anadolu a interrogé Aurélie Trouvé, députée Insoumise de Seine-Saint-Denis, et Mathilde Panot, présidente du groupe LFI dans l'hémicycle, sur la situation des personnes sans-abris qui dorment encore dans les bouches du métro parisien et dans les rues de la capitale, alors que le Plan grand froid a été activé cette semaine par les préfectures de Paris et l'Île-de-France.

 

"D'abord, je voudrais réagir déjà sur la question de la pauvreté, de manière plus générale," a déclaré Trouvé, soulignant l'importance des mesures étudiées et approuvées par des économistes associés à La France Insoumise et à l'Institut de la Boétie, afin de combattre la pauvreté qui continue de s'accroître en France, notamment dans un contexte inflationniste.

 

Évoquant le Plan grand froid et la question du logement, Trouvé a rappelé l'engagement de LFI : "Nous portons évidemment à nouveau la réquisition des logements vacants. Nous portons évidemment le plafonnement des prix de loyers plus largement, qui permet aussi de combattre le mal-logement et le sans logement", a-t-elle estimé.

 

La députée a ensuite mis en lumière la nécessité d'agir face à la crise du logement, soulignant la détérioration de la situation des hébergements d'urgence, notamment en Seine-Saint-Denis, elle-même déjà aggravée par les températures froides et l'expulsion des sans-abris, notamment en Seine-Saint-Denis, à l'approche des Jeux olympiques 2024 de Paris.

 

"Les sans domicile fixe sont expulsés des hôtels pour pouvoir garder toutes les chambres pour les Jeux olympiques", a déploré Trouvé, se basant sur les témoignages d'associations locales d'aide sociale. La députée a fait état d'une situation d'extrême urgence qui se dégrade, alors que de plus en plus de femmes et d'enfants dorment dans la rue.

 

En mai 2023, le ministre du Logement Olivier Klein avait confirmé que "de nombreux hôteliers [de Paris] ne souhaitent en effet plus accueillir des sans-abri, car ils attendent un afflux de clientèle lors du Mondial de rugby et des JO. Le ministre avait ajouté qu'en conséquence de cette décision des hôteliers, le gouvernement a demandé aux préfets de créer des "sas d’accueil temporaires régionaux" dans toutes les régions, à l’exception des Hauts-de-France et de la Corse, afin de "désengorger les centres d’hébergement" d’Île-de-France.

 

- Les engagements de Macron

 

En réponse à la question d'Anadolu ce mardi 9 janvier, Mathilde Panot, présidente du groupe LFI à l'Assemblée nationale, a également abordé le problème du sans-abrisme en France, en particulier parmi les enfants. "Rappelons qu'Emmanuel Macron avait promis en 2017 que d'ici à deux ans, il n'y aurait plus aucune personne qui dormirait à la rue. Or, nous avons un nombre notamment d'enfants qui dorment à la rue qui est en train d'exploser," a-t-elle mentionné, critiquant les promesses non tenues et l'insuffisance des politiques actuelles.

 

Dans un communiqué publié mardi 9 janvier, les députées LFI ont réitéré leur appel à des actions concrètes pour résoudre les crises du pouvoir d'achat et du logement. Elles ont souligné que des mesures comme la réquisition des logements vacants et le plafonnement des loyers sont essentiels pour lutter contre la pauvreté et le sans-abrisme. Le communiqué met en évidence la nécessité d'une approche holistique et efficace pour adresser ces problématiques urgentes.

 

Toujours le 9 janvier, une femme a été retrouvée morte sous sa couverture dans la rue à Carpentras (Vaucluse). Le même jour, le corps inanimé d’un homme de 69 ans a été découvert dans une cave où il s’était réfugié pour tenter d'échapper au froid, à Boulogne, dans la région parisienne.

 

Dans un article publié ce mercredi, L'Humanité rapporte que malgré les alertes répétées des associations sur le fait que "vivre à la rue tue", les dispositifs mis en place par les autorités françaises restent bien en deçà des besoins, alors que la Fondation abbé Pierre, dans son dernier rapport annuel publié en février 2023, estime à 330 000, dont un nombre croissant d’enfants, le nombre de personnes sans domicile fixe en France. [AA]

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