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En Ethiopie, les tensions avec la communauté humanitaire s’exacerbent

Dimanche 10 Octobre 2021

La communauté humanitaire en Ethiopie peine à encaisser l’onde de choc provoquée par l’expulsion de sept responsables onusiens, dimanche 3 octobre. « C’est une claque magistrale », lance le responsable d’une organisation présente à Addis-Abeba, la capitale éthiopienne. Accusés d’ingérence dans les affaires internes du pays, les hauts responsables de l’Unicef, du Haut-Commissariat aux droits de l’homme, et du Bureau de la coordination des affaires humanitaires, ont été déclarés persona non grata. Une décision extrêmement rare à une telle échelle.
 
Cette sentence illustre le gouffre qui s’est creusé entre les humanitaires et les autorités d’Addis-Abeba depuis le début de la guerre du Tigré, en novembre 2020. Dès les premiers mois du conflit, le gouvernement d’Abiy Ahmed avait accusé sans preuves des ONG de livrer des armes aux rebelles de la province du nord. En août, les activités des organisations telles que Médecins sans frontières ou le Norwegian Refugee Council ont été suspendues.
 
Cette fois, les autorités éthiopiennes reprochent aux responsables des agences onusiennes de détourner de l’aide et du matériel de communication au profit des rebelles, mais également de politiser la crise humanitaire. Celle-ci ne fait pourtant que s’accroître. Au Tigré, plus de 400 000 personnes ont « franchi le seuil de la famine », selon les dernières estimations de l’ONU, et 5,2 millions d’individus ont besoin d’assistance. Et le conflit déborde désormais sur les deux régions voisines, Afar et Amhara. (Le Monde)
 
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