Le chef du renseignement militaire ukrainien (GUR) Kirill Boudanov s’est interrogé samedi sur l’absence d’images des corps des soldats ukrainiens tués lors du récent écrasement d’un avion militaire, que Moscou impute à Kyiv.
La Russie accuse l’Ukraine d’avoir abattu mercredi un avion de transport militaire dans une région russe frontalière, tuant selon Moscou 65 prisonniers de guerre ukrainiens qui allaient être échangés ce jour-là.
Si l’Ukraine n’a ni confirmé ni infirmé son implication, elle a exprimé des doutes sur la présence de prisonniers ukrainiens à bord.
« Il y a un certain nombre d’éléments qui ne sont pas clairs », a déclaré Kirill Boudanov lors d’une interview à la télévision d’État ukrainienne.
« Tout d’abord, ils n’ont pas montré de champs couverts de cadavres et de restes », a-t-il détaillé.
« Si cela s’est passé comme le prétend la Russie, pourquoi la Russie continue-t-elle à cacher les corps ? », a-t-il interrogé.
Le comité d’enquête russe a publié trois vidéos de ce qu’il présente comme étant le site de l’accident. L’une d’elles montre un gros plan flou d’un cadavre. Une autre montre une équipe de médecins légistes en train de sceller un sac mortuaire.
La troisième est une séquence granuleuse censée montrer des véhicules transportant les prisonniers vers l’avion avant son décollage, mais la qualité est trop médiocre pour qu’on puisse la vérifier.
« Il n’y a pas de cadavres. Il n’y a rien », a commenté M. Boudanov.
Kyiv a confirmé qu’un échange de prisonniers devait avoir lieu le même jour, mais a assuré que Moscou n’avait pas demandé de cessez-le-feu aérien temporaire près de la frontière, comme elle l’avait fait précédemment lorsque des prisonniers de guerre étaient transférés par avion en vue d’un échange.
M. Poutine a déclaré vendredi qu’il était « flagrant » que les forces ukrainiennes avaient abattu l’avion et que les services de renseignement de l’armée de Kyiv « savaient » que l’appareil transportait 65 militaires ukrainiens.
Le président Volodymyr Zelensky a lui demandé l’ouverture d’une enquête internationale. [AFP]
PRÉSIDENTIELLE 2024
FRANCE
