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«Dossier Assane Diouf» : Amnesty demande au Sénégal de faire comme les Etats démocratiques

Mercredi 30 Août 2017

Au cœur d’une certaine actualité sur l’axe internet qui va du Sénégal aux Etats-Unis en traversant bien des foyers de la diaspora, le «phénomène» Assane Diouf, du nom de ce Sénégalais en situation irrégulière sur le territoire américain est entré peut-être dans une phase d’évaporation.
 
Le susnommé, après quelques semaines de sorties médiatiques pour le moins violentes, est arrivé hier à Dakar, nous dit-on, en compagnie d’une vingtaine d’autres compatriotes en provenance des Usa. Après quelques petites heures de repos, il serait en train d’être auditionné dans les locaux de la Brigade des affaires générales (BAG).
 
Si la plupart d’entre eux vont être relâchés par les autorités sénégalaises s’ils ne sont pas poursuivis pour des délits graves, Assane Diouf devrait être l’objet d’un traitement plus spécial en raison justement du contenu de ses prestations polémiques sur sa chaîne télé internet, avec des propos pour le moins outranciers contre plusieurs autorités religieuses et politiques, du marabout au Président de la République. D’où la volonté du gouvernement sénégalais de le confronter à la justice sénégalaise.  
 
A cet effet, Amnesty International Sénégal sonne l’alerte. Sur sa page Facebook, Seydi Gassama, directeur exécutif de l’organe local de défense des droits humains, écrit : «pour le cas Assane Diouf, nous rappelons à l’Etat du Sénégal ses obligations en vertu du droit international et de la loi sénégalaise : pas de mauvais traitements et un procès équitable.» Un rappel qui trouve sa substance dans la vingtaine de personnes décédées dans les commissariats de police et brigades de gendarmeries à l’occasion d’enquêtes judiciaires.
 
Dans la foulée, Gassama réitère le souhait d’Amnesty International et de plusieurs organisations de défense des droits de l’Homme de supprimer le délit d’offense au Chef de l’Etat, une disposition «qui date d’un autre temps, et qui n’existe plus dans la plupart des Etats démocratiques.»
 
Concernant le délit d’offense au Chef de l’Etat, Seydi Gassama suggère que le Président de la République puisse «porter plainte, en cas de diffamation et d’injures publiques, devant les juridictions compétentes.» En outre, «pour ce type de délits, il y a lieu de supprimer les peines privatives de liberté et de ne retenir que les amendes dont le paiement peut être suffisamment dissuasif pour ceux qui seraient tentés de commettre ces délits», souligne le responsable d’Amnesty Sénégal.
 
On rappelle que le Président Emmanuel Macron a porté plainte il y a deux semaines devant la justice française contre un photographe de presse pour «harcèlement et tentative d’atteinte à la vie privée.» (impact)
 
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