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Dialogue national : entre décret manquant et budget bloqué, l’attentisme calculé de Macky Sall

Dimanche 20 Décembre 2020

Famara Ibrahima Sagna aux côtés du Président Macky Sall
Famara Ibrahima Sagna aux côtés du Président Macky Sall
Alors que les supputations vont bon train concernant l’avenir du dialogue national initié par le Président de la République, des éléments factuels demeurent prégnants. Comme le décret attendu pour proroger la présence de Famara Ibrahima Sagna à la tête du Comité de pilotage du dialogue national (CPDN). Macky Sall voudrait-il pousser l’ancien ministère de l’Intérieur à quitter son poste pour y placer un homme plus malléable et plus accommodant ? C’est une des questions que se posent certains acteurs impliqués dans ces mini-assises nationales.
 
L’attitude attentiste du chef de l’Etat est mise en lien avec l’évolution récente des alliances politiques autour de la mouvance présidentielle. L’arrivée d’Idrissa Seck (Rewmi) et du Parti des libéraux démocrates (PLD) d’Oumar Sarr et Cie dans le pouvoir semble avoir donné une marge de manœuvre inattendue au Président Sall dans sa stratégie de gestion des points de contentieux avec l’opposition, et notamment au plan électoral. Le projet de suppression de villes dont Dakar, érigé en préalable par le ministre des Collectivités territoriales avant toute tenue des élections locales, entre dans ce cadre.
 
Budget divisé par 2
 
Par ailleurs, Famara Ibrahima Sagna a dû également compter avec des moyens jamais honorés au niveau de ce qu’ils devaient être. Selon nos informations, le budget initial établi pour la prise en charge trimestrielle des activités du Comité de pilotage du dialogue national était de 203,200 millions de francs CFA. Or, seule une avance de 100 millions de francs CFA a été versée dans le compte bancaire ouvert pour le comité à la Société générale Sénégal.
 
Entre rémunération de ses agents, dépenses en produits de consommation, achats de matériels divers et de fournitures de bureau, frais de restauration, location de matériel, etc., le CPDN aura dépensé près de 95 millions de francs CFA à la date du 31 juillet 2020. « Le montant du solde résiduel » qui s’est élevé à un peu plus de 5 millions de francs CFA devrait être reversé au Trésor public.
 
Dans le rapport d’activités établi en date du 31 juillet dernier, le CPDN regrette qu’«une telle expérience du Dialogue national (n’ait) pas été poussée jusqu’à son terme, du fait de sa suspension due à l’apparition dans notre pays de la crise sanitaire causée par le coronavirus, ainsi que de l’expiration du délai de trois mois imparti (au comité). Si cette suspension ne l’a pas entièrement remise en cause, elle l’aura néanmoins freinée dans son élan initial. 
 
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