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Deux ex-agents secrets français condamnés pour trahison

Samedi 11 Juillet 2020

Une vue du siège de la DGSE à Paris
Une vue du siège de la DGSE à Paris
Deux ex-agents secrets français qui étaient jugés aux assises pour avoir trahi au profit de la Chine ont été condamnés vendredi à Paris à 8 et 12 ans de prison. Le procès s’est tenu à huis clos.
 
Les deux hommes sont des anciens agents de la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE), le service d’espionnage français. Ils étaient jugés devant la cour d'assises de Paris pour «livraison d’information à une puissance étrangère», «atteinte aux intérêts fondamentaux de la Nation» et «intelligence avec une puissance étrangère».
 
Pierre-Marie H., 69 ans, ancien fonctionnaire civil de défense, a été condamné à 12 ans de détention criminelle. Le parquet général avait requis contre lui la peine maximale encourue, 15 ans.
 
Henri M., 73 ans, un militaire de carrière qui a passé une partie de sa vie en Chine, a pour sa part été condamné à 8 ans d’emprisonnement. Le parquet général avait requis 10 ans d’emprisonnement contre lui.
 
L’épouse de Pierre-Marie H., qui comparaissait pour «recel de bien provenant d’intelligence avec une puissance étrangère de nature à porter atteinte aux intérêts fondamentaux de la nation», a elle écopé de 4 ans d’emprisonnement dont 2 ans avec sursis. La cour d'assises, composée uniquement de magistrats professionnels, a prononcé à l’égard de tous les trois la peine complémentaire de privation de droits civiques pendant 10 ans.
 
«Empêcher la divulgation d’informations»
 
Les informations sont rares. C’est une affaire de «pénétration par une puissance étrangère des renseignements français», a déclaré l’avocate générale lundi, avant de demander le huis clos.
 
Demande acceptée: «Il paraît nécessaire non seulement de protéger les personnes amenées à témoigner et d’empêcher la divulgation d’informations touchant à la défense nationale», a expliqué le président de la cour. Les anciens agents ont été mis en examen et placés en détention provisoire en décembre 2017, alors qu’ils étaient déjà à la retraite.
 
Vingt ans plus tôt, Henri M. avait été nommé représentant officiel de la DGSE à Pékin, puis rappelé en France dès début 1998, après avoir entamé une liaison avec l’interprète chinoise de l’ambassadeur. Il a pris sa retraite quelques années plus tard et est retourné en Chine en 2003, où il a épousé l’ex-interprète.
 
Pierre-Marie H. s’est fait arrêter à l’aéroport de Zurich, en Suisse, avec de l’argent liquide après avoir rencontré un contact chinois sur une île de l'océan Indien. Lui n’a jamais été en poste à l’étranger. (ATS/NXP)
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