Des milliers d’Israéliens ont manifesté samedi dans plusieurs villes, exigeant un échange de prisonniers avec les factions de la résistance palestinienne afin d’obtenir la libération de leurs proches détenus à Gaza.
Selon la radio de l’armée israélienne, le principal rassemblement s’est tenu sur la place des Otages à Tel-Aviv, en présence des familles des captifs. Des milliers d’autres personnes ont rejoint des manifestations à Jérusalem, Haïfa et dans d’autres villes.
À Kfar Saba, dans le centre d’Israël, des manifestants ont bloqué une route principale pour faire pression sur le gouvernement du Premier ministre Benyamin Netanyahu afin d’obtenir un accord, rapporte le journal Yedioth Ahronoth.
Israël estime que 48 de ses ressortissants sont actuellement détenus à Gaza, dont 20 sont supposés être vivants. Parallèlement, plus de 11 000 Palestiniens sont emprisonnés en Israël, beaucoup souffrant de torture, de privation de nourriture et de négligence médicale, avec plusieurs décès signalés, selon des rapports des médias et des organisations de défense des droits humains palestiniens et israéliens.
Plus tôt samedi, les familles des captifs israéliens ont accusé Netanyahu de sacrifier la vie de leurs proches pour préserver son pouvoir politique.
Mardi, l’armée israélienne a annoncé le lancement d’une vaste opération terrestre à Gaza, mobilisant des troupes régulières et réservistes de trois divisions.
L’offensive, nommée « Chariots de Gédéon 2 », a commencé le 11 août dans le quartier de Zeitoun, au sud-est de Gaza, et a impliqué des démolitions de maisons à l’aide de robots explosifs, des tirs d’artillerie, des coups de feu aléatoires et des déplacements forcés.
Des témoins ont indiqué à Anadolu que de lourds véhicules israéliens, dont des chars, ont progressé vers de nouvelles zones de la ville de Gaza, au nord-ouest, mercredi soir.
Le chef d’état-major israélien, Eyal Zamir, a qualifié mardi l’offensive à Gaza de « vitale » pour récupérer les captifs, malgré les avertissements selon lesquels de telles escalades mettaient leur vie en danger.
Samedi, la branche armée du Hamas, les brigades al-Qassam, a publié une « photo d’adieu » montrant 47 captifs israéliens, imputant leur sort à la position de Netanyahu et de Zamir.
L’image était accompagnée d’une légende en arabe et en hébreu : « En raison de l’intransigeance de Netanyahu et de la soumission de Zamir, voici une photo d’adieu au début de l’opération à Gaza. »
Le Hamas a publié cette photo sur son site officiel, soulignant que le destin des captifs dépendait des décisions politiques de la direction israélienne.
Le Hamas a réitéré sa disponibilité à conclure un accord global avec Israël pour libérer tous les captifs israéliens en échange de prisonniers palestiniens, mettre fin à la guerre sur Gaza et assurer le retrait complet des forces israéliennes.
Cependant, Netanyahu a rejeté à plusieurs reprises ces propositions, insistant sur des arrangements partiels qui lui permettraient de retarder et d’imposer de nouvelles conditions à chaque étape des négociations.
Le 9 septembre, Israël a frappé un complexe résidentiel à Doha, tuant cinq dirigeants du Hamas alors qu’ils discutaient d’une proposition américaine pour mettre fin à la guerre à Gaza, où plus de 65 200 Palestiniens ont été tués depuis octobre 2023.
En novembre dernier, la Cour pénale internationale a émis des mandats d’arrêt contre Netanyahu et son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité à Gaza.
Israël fait également face à une affaire de génocide devant la Cour internationale de Justice pour sa guerre contre l’enclave. [AA]







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