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Côte d’Azur : des évacuations de populations en raison d’un « très virulent » incendie de forêt

Mardi 17 Août 2021

Des milliers de touristes évacués, des pans de forêts méditerranéennes calcinés : des centaines de pompiers luttent sans relâche mardi, à terre et dans les airs, contre un violent incendie qui ravage l’arrière-pays de Saint-Tropez, sur la Côte d’Azur.
 

 
Sur la route qui traverse le massif des Maures, une zone de forêt et de garrigue du sud-est prisée des touristes, des lignes électriques sont au sol, des poteaux sont brûlés, comme des vignes par endroit, a constaté une équipe de l’AFP.
 
Au cœur de la Réserve naturelle de la Plaine des Maures, où le feu s’est déclaré lundi en fin d’après-midi, sur la commune de Gonfaron, des pompiers tentent de récupérer après une nuit passée à lutter contre les flammes. Dans les airs, le ballet des bombardiers d’eau est incessant.
 
« Des milliers de personnes ont été évacuées à titre préventif, mais il n’y a aucune victime », a précisé mardi matin à l’AFP une porte-parole des pompiers du département du Var. À Bormes-les-Mimosas, près de 1300 personnes, en majorité des vacanciers d’un camping voisin, ont été accueillies dans un gymnase de ce village proche du fort de Brégançon, la résidence d’été du président Emmanuel Macron.  
 
Leur évacuation préventive, dans la nuit, s’est déroulée dans le calme, ont-ils témoigné auprès de l’AFP.
 
D’autres ont cependant passé une nuit difficile, après avoir préféré fuir, comme trois familles parties précipitamment lundi soir de leur camping de la Môle : « On a d’abord commencé par sentir la fumée, vers 19 h (13 h HAE), puis on a vu les flammes sur la colline. Quand on a vu ça, on a décidé de partir », explique Cindy Thinesse, interrogée par l’AFP à Cogolin.
 
« Papiers, doudous »
 
« On a eu très peur », confirme son amie Céline Lopez : « On a pris le minimum, papiers, doudous, coussins, et on a fui. On est allés à l’inverse du feu et on a tenté de dormir dans notre voiture ».
 
Si des milliers d’hectares ont déjà été parcourus par l’incendie, la ville de Saint-Tropez elle-même « n’est pas du tout touchée par les feux », a souligné sa mairie.
 
« Le feu n’est toujours pas maîtrisé à l’heure actuelle », ont reconnu les pompiers, dont environ 900 sont mobilisés.  
Emmanuel Macron se rendra quant à lui mardi après-midi sur place, au Luc.
 
Les dégâts sur l’environnement sont importants : « La réserve naturelle de la plaine des Maures a été dévastée pour moitié. C’est une catastrophe, car c’est l’un des derniers spots abritant la tortue d’Hermann », une espèce protégée, a expliqué à l’AFP Concha Agero, la directrice adjointe de l’Office français de la biodiversité, espérant que ces animaux auront pu s’enfouir sous terre. Les reptiles ont de leur côté moins de possibilités de se protéger.
 
Lutte difficile
 
« L’incendie est très vaste, c’est une lutte très difficile », a insisté la commandante Delphine Vienco auprès de l’AFP, notant « les conditions défavorables, avec un vent fort et de fortes températures », même si l’alerte canicule a désormais été levée sur le département.  
 
Les pompiers ont réussi à éviter que le feu ne touche la Garde-Freinet, à une vingtaine de kilomètres de Saint-Tropez, malgré une vitesse de propagation exceptionnellement rapide de 4 km/h dans la nuit.
 
« Ce matin (mardi), le vent est bien tombé, cela n’a rien à voir avec hier soir », dit le maire de cette ville de 2000 habitants, joint par l’AFP. « Maintenant, le but va être de faire le tour des hameaux isolés et de faire le bilan exact des dégâts ».
 
L’année dernière, un incendie avait ravagé 1000 hectares dans une zone touristique à Martigues, à l’ouest de Marseille, causant l’évacuation de près de 3000 vacanciers.
 
Selon la base de données Prométhée, environ 2340 hectares ont brûlé dans la zone méditerranéenne (quatre régions concernées) en France en 2021, contre 7698 en 2020. (AFP)
 
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