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Corruption politique: Mamadou Ndoye Mendoza révèle la méthode Macky Sall

Dimanche 24 Septembre 2017

Continuité ! C’est ainsi et ainsi seulement que l’on peut qualifier les confirmations apportées par Mamadou Ndoye Mendoza, ex-secrétaire général de la Ligue démocratique (LD), à l'entretien de la corruption organisée à partir de la présidence de la République au «bénéfice» de certains partis politiques alliés du chef de l’Etat.
 
Dans l’émission hebdomadaire «Objection» animée par notre (excellent) confrère Baye Oumar Guèye sur la radio Sud-Fm, l’ancien ministre «jallarbiste» sous Abdou Diouf a expliqué en gros comment fonctionne le «système Macky» en termes de corruption politique.
 
«Lorsque j’ai été élu secrétaire général de la Ligue démocratique, Macky Sall m’a reçu et m’a fait deux propositions : ‘’soit je te nomme ministre conseiller, où alors je te remets la somme mensuelle de quatre millions.’’ J’ai refusé le poste de ministre conseiller et j’ai pris les quatre millions qui, chaque mois, étaient versés directement dans les caisses du parti.»
 
L’ex leader de la LD est absolument fautif du comportement qu’il a accepté et assumé dans cette pratique évidente de corruption politique. Il est d’autant plus coupable et indéfendable que, dans la suite de ses propos, il a dénoncé avec vigueur ce qu’il appelle «l’hégémonie de l’idéologie alimentaire dans la classe politique.»
 
Mais le grand responsable de ces dérives corruptrices est incontestablement Macky Sall. Elu Président de la République sur ses engagements à réinstaurer sobriété et vertu, il a déjà considérablement amplifié la perversion des mœurs politiques sénégalaises.
 
Deux éléments essentiels peuvent être tirés de cet énième épisode concernant l’argent du Palais versé aux formations politiques qui soutiennent le Président Sall.
 
D’une part, pour la première fois, on constate que c’est un (ex) chef de parti qui en fait la révélation publique (croyant peut-être bien faire et rendre service à une évolution positive). Sous le régime d’Abdoulaye Wade, le même phénomène de corruption avait opposé Landing Savané à Mamadou Diop Decroix au d’And-Jëf/Pads avant de finir par la cassure du parti en deux devant un tribunal dakarois. Ici également, il était question d’une enveloppe mensuelle de 30 millions de francs Cfa généreusement versés dans les caisses du parti (ex) maoïste.
 
D’autre part, dans ces genres de pratiques totalement occultes, il est curieux – pour dire le moins – que ce soit le Président de la République lui-même qui en discute avec ses alliés. En règle générale, cette tâche peu noble et grandement indécente est exécutée par des sous-fifres hommes de confiance qui ont par ailleurs la charge des basses besognes du régime. Comment un Président de la République qui comprend l’immensité de sa fonction et le prestige qui s’y attache peut-il descendre plus bas que le ras des pâquerettes ? Mystère !
 
En finançant ses alliés politiques de la sorte, au mépris de toutes les règles éthiques et comptables simplement parce que la loi lui octroie plusieurs dizaines de milliards de franc Cfa qu’il n’est nullement tenu de justifier, Macky Sall ne fait que confirmer un fait : il est un grave accident de notre histoire politique.
 
Après, il pourra toujours nous entretenir de ses ambitions de moderniser la vie et le système politiques sénégalais. Les Sénégalais, y compris ses partisans, savent à quoi s’en tenir face à ses discours.
 
Abdoulaye Wade avait ses milliards et ses sacs de riz à distribuer à And-Jëf/Pads et aux autres chefs de parti qui le soutenaient contre vents et marées. Macky Sall, en bon mauvais élève de son maître, tient aussi sa clique. Pour ce qui concerne la Ligue démocratique, le montant de la corruption se chiffrerait à environ 300 millions de francs Cfa uniquement sur les cinq premières années de la coalition Benno Bokk Yaakaar (BBY).

Il faudra voir donc ce que sont les émoluments versés éventuellement au Parti socialiste (PS), à l’Alliance des forces de progrès (AFP), au Parti de l’Indépendance et du travail (PIT) et à tous les autres qui tourbillonnent autour du «fromage» installé à l’intérieur du Palais de l’avenue…Léopold Sedar Senghor. Avis aux transhumants qui hésitent encore à sauter le pas…
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
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