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Corruption au Sénégal : Tir en rafale du Forum civil sur le coude du chef du l’Etat et sur les autorités impliquées (Déclaration)

Mercredi 1 Février 2023

Birahime Seck, Coordonnateur du Forum civil Sénégal
Birahime Seck, Coordonnateur du Forum civil Sénégal
« Les résultats de l’indice de perception de la corruption 2022, publiés partout dans le monde, par Transparency International, représenté au Sénégal par le Forum Civil, montrent que le Sénégal reste dangereusement dans la zone rouge avec une note de 43/100. Le Sénégal avait obtenu cette même note l’année dernière. Après le recul, il renoue avec la stagnation.
 
Cette note de 43/100 n’est pas en soi une surprise car, depuis le départ de Madame Nafy Ngom Keita de l’OFNAC, le Sénégal a perdu plus de 6 ans dans la lutte efficace contre la Corruption. De plus, aucune réforme, allant dans le sens de promouvoir l’indépendance de la Justice, n’a été faite sans compter l’opacité constatée dans la régulation et la gestion des marchés publics.
 
Le Sénégal est dans un immobilisme chronique en matière de lutte institutionnelle contre la corruption, exacerbée par les dossiers mis sous le coude par Monsieur le Président de la République, Macky Sall. Cet immobilisme chronique se manifeste aussi au niveau de la prévention, par l’absence de loi sur l’accès à l’information, par l’absence de textes sur l’encadrement des financements de campagnes électorales et le financement des partis politiques, par l’obsolescence des textes sur la déclaration de patrimoine et par le fait que le Sénégal s’éternise sur la liste grise en matière de lutte contre le blanchiment de capitaux.
 
L’adoption d´une stratégie nationale de lutte contre la corruption en 2020 n’a pas été, jusque-là, d'un grand apport dans la lutte contre la corruption en termes d´efficacité et de mise en œuvre.
 
Le Forum Civil réitère ses recommandations formulées depuis plusieurs années :
 
Au Président de la République :
** de prendre des mesures pour faire cesser l’impunité dans la mauvaise gestion des ressources publiques (Ex. Rapport de la Cour des Comptes sur la riposte contre Covid19) ;
** de s’abstenir de maintenir sous le Coude des dossiers qui lui sont transmis par les Corps de Contrôle;
** de donner suite aux recommandations du Comité de Concertation et de Modernisation de la Justice ;
** d’exhorter les autorités habilitées à faire la lumière sur l’octroi des licences de pêches ;
** D’ajuster le dispositif juridique de prévention et de lutte contre la corruption, notamment par l’adoption de lois sur l’accès à l’information, sur la prévention des conflits d’intérêts, sur le financement des partis politiques, en particulier une loi sur l’encadrement des financements de campagnes électorales mais aussi l’adoption d’un nouveau dispositif sur la déclaration de patrimoine ;
** d’accorder des ressources conséquentes à la CENTIF et à l’OFNAC pour la mise en œuvre effective de la Stratégie nationale de lutte contre le blanchiment de Capitaux et de la Stratégie nationale de lutte contre la Corruption ;
** de prendre les dispositions pour la concrétisation de l’idée de mise en place d’un Parquet National Financier (PNF) ;
 
Au Ministre de l’Economie, du Plan et de la Coopération :
** d’être transparent dans la négociation et la conclusion des conventions de financement en les publiant.
 
A l’Assemblée nationale :
** d’user de ses pouvoirs constitutionnels et législatifs pour éclairer les Sénégalais sur les financements et réalisations des projets suivants : l’Autoroute Thiès-Touba, l’Autoroute Dakar-Diamniadio, le Pôle Industriel de Diamniadio, la réfection du Building Administratif, l’Autoroute Mbour-Kaolack, le Centre International de Diamniadio, l’UNIDAK2 de Diamniadio, l’attribution du Port de Bargny Sindou, les concessions de NECOTRANS, la gestion opaque du King Fahd PALACE, la nature et le contenu des contrats relatifs au Train Express Régional (TER) et au Bus Rapid Transit (BRT) etc.
 
Aux Corps de contrôle :
** A l’OFNAC d’être moins passif et de s’attaquer à la grande corruption ;
** A la Cour des Comptes et à l’IGE3 de publier, à échéance, leurs rapports d’audit et de contrôle ;
** A la CREI, de sortir de sa léthargie actuelle et de traiter les dossiers en souffrance.
 
Au Procureur de la République :
** de rendre compte au peuple sénégalais du traitement de tous les dossiers transmis par les corps de contrôle. »
 
Fait à Dakar, le 31 janvier 2023
 
 
 
 
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1.Posté par Me François JURAIN le 05/02/2023 11:15
Vous pourriez aussi rajouter, dans vos doléances: changer la couleur du soleil, de jaune qu'il soit bleu, multiplier les petits pains chez les boulangers, et garnir les pirogues des pêcheurs des poissons les plus riches et opulents de la côte...

La corruption est un cancer qui ronge les cinquante quatre pays d’Afrique, et qui fait que l'Afrique, tant que durera ce système, ne sera jamais prise au sérieux, et restera aphone sur le plan international et à l'échelle du monde.

Ce qui fait, que même si le SENEGAL est une calamité sur le plan de la corruption, ce pays n'est finalement pas trop mal placé dans le classement Africain, ce qui laisse à penser légitimement "qu'est-ce que ça doit être ailleurs".

Mais malheureusement, je crains que cela ne va pas s'arrêter de si tôt: je me demande s’il ne faut pas rechercher la prospérité de ce fléau dans les veilles traditions africaines... Honnêtement je n'en sais rien, c'est une simple idée, mais pourquoi un Président d'un Etat Africain a presque l'obligation de respecter une tradition, celle de voler, voler et voler encore!
Pourquoi faut-il qu’un Président d’un quelconque pays africain doit-il "obligatoirement" amasser une fortune colossale, bourrer ses coffres d'or et de diamants, comme on le voit actuellement, acquérir de somptueux immeubles urbi et orbi, tout ça bien sûr avec l'argent du peuple, de son peuple qui l'a mis à la place où il est mais en tant que "locataire, et non de propriétaire!

Bon, chaparder un peu, admettons, mais voler et se livrer à un pillage en règle de toutes les ressources naturelles du pays, comme on le voit ici, par exemple (et ce pays n'est pas le pire, apprend-on), là, j'avoue que les bras m'en tombent.

C’est pourquoi quand des pays comme la Mauritanie, la Guinée, le Burkina Faso, qui traquent les anciens dirigeants qui ont volé, et organisent de grands procès aux allures de show médiatique, même si cela cache d'autres intentions, cela ne peut être que bénéfique, et faire peur aux autres dirigeants voyous, surtout ceux qui sont à proximité de ces pays. La soif de justice des peuples africains qui ont trop subi, trop supporté, est immense, et se répand comme de l'huile! Enfin, une lueur d'espoir pour tous ces peuples opprimés, volés, floués, trompés, non pas par des puissances étrangères coloniales, mais par des Africains, leurs frères, ceux qui ont su gagner leur confiance à coup de mensonges et de trahison, avec un seul but en tête, s'enrichir sur le dos de ceux qu'ils avaient pour mission d'aider à sortir d'une misère chronique. En fait, le pire des crimes contre l'humanité qui puisse exister.

Mais ce cancer peut être soigné, et d'une façon assez simple.
Au SENEGAL, nous sommes rentré dans une période pré-électorale, ou tous les candidats, quels qu'ils soient, vont venir nous chanter sur un air de déjà vu et entendu: "je veux lutter contre la corruption, je serai intraitable, etc.", tout le monde connait les paroles de cette chanson, et bien évidemment plus personne n'y croit, surtout maintenant, avec à la tête de l'OFNAC, par exemple, un ex procureur félon dont on connait les prouesses et l'agilité à venir au secours de son patron, de sa famille et de son clan!

Donc, je lance un défi à tous les candidats, je dis bien tous, sans exception, y compris les deux marionnettistes qui occupent tout l'espace médiatique avec une histoire de petites culottes et de lapsus, afin de ne pas parler des vrais problèmes, ceux qui fâchent:

Messieurs les candidats, quel est celui d'entre vous qui aura le courage de s'engager, d'une manière absolue, quitte à démissionner dans le cas contraire, à prendre les engagements suivants:

- Renoncer à son immunité que lui confère sa fonction, pour tous les crimes et délits financiers auxquels il serait mêlé?
- Modifier le code Pénal, et faire prendre une disposition qui punira de dix ans, PEINE PLANCHER, minimum, toute personne détentrice de l'autorité publique, qui sera mêlée, directement ou indirectement, à un crime ou délit financier, avec évidemment, obligation de rembourser toutes les sommes détournées ou volées, assortie d'une amende du double de ces sommes, et confiscation de la totalité de ses biens: même peine, pour recel et complicité, pour toutes les personnes qui auront profité de ces sommes acquises illégalement.

Ces quelques mesures, ne peuvent trouver leur application, bien évidemment que dans le cadre d'une refonte de la justice:
** Démission du Président de la République, et de son ministre de la justice, de l'UMS;
** Instauration d'un véritable Parquet National indépendant,
** Mise en ligne, sans censure notamment Présidentielle, de tous les rapports des organes de contrôle.

En échange de cette liberté et indépendance de la magistrature, cette institution devra accepter une certaine responsabilité et s'il était décelé la moindre connivence d'un magistrat avec un pouvoir quelconque, il devra être immédiatement radié de la magistrature A VIE, et ne plus pouvoir occuper le moindre poste dans la fonction publique.

Voila des mesures on ne peut plus simples à prendre, et qui redonnerait confiance au peuple sénégalais, dans ses politiques, et dans sa justice.

Bien sur, il reste encore beaucoup à faire (à dire vrai, tout) dans le fonctionnement de la vie politique: financement des partis politiques, limitation et justification des fonds pendant les campagnes électorales, financement de ces partis, etc.Tout cela devra être fait rapidement, et sans délai, dès la mise en place de la magistrature suprême.

Le candidat qui s'engagera, en mettant son mandat dans la balance, et ce d'une manière solennelle envers son peuple, emportera tous les suffrages.

Pour les autres, et bien cela voudra simplement dire que s'ils briguent le suffrage universel, c'est simplement pour faire la même chose que son prédécesseur: c'est-à-dire la même chose en pire!

Bon, vous me direz que l'on a déjà entendu presque ça, le 03 Avril 2012, et l'on a vu ce que cela à donné! Jamais un Président dans toute l'histoire du Sénégal, n'avait osé trahir son peuple de cette manière! C'est pourquoi l'obligation de démission en cas de non respect de ses engagements doit être inscrite dans la constitution! Comme on dit: "chat échaudé craint l'eau tiède!"

Tiens, j'ai l'impression que la liste des candidats s'est bizarrement raccourcie, d'un coup! Bizarre, bizarre!
Me François JURAIN


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