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Corée du Nord: Trump reçoit le bras droit de Kim dans le Bureau ovale

Vendredi 1 Juin 2018

Donald Trump a reçu jeudi à la Maison Blanche le bras droit de Kim Jong Un, porteur d'une lettre personnelle du dirigeant nord-coréen, dans une nouvelle manifestation de la détente spectaculaire en vue d'un possible sommet historique entre les deux pays ennemis.

Le général Kim Yong Chol, en première ligne côté nord-coréen pour la préparation de ce tête-à-tête inédit prévu, s'il a lieu, le 12 juin à Singapour, est arrivé peu après 13H00 (17H00 GMT). Il a été accueilli par le secrétaire général de la présidence américaine, John Kelly, et les responsables du dossier nord-coréen au département d'Etat et à la CIA, Mark Lambert et Andrew Kim.

Geste emblématique de l'importance donnée à sa venue par Washington, il a ensuite été introduit dans le Bureau ovale pour y rencontrer le président des Etats-Unis, avec la missive scellée de l'héritier de la dynastie des Kim qui règne depuis plus de 70 ans sur le nord de la péninsule coréenne.

Le négociateur en chef de Pyongyang, qui est le plus haut dirigeant nord-coréen à se rendre aux Etats-Unis depuis dix-huit ans, devait aussi y retrouver, pour la troisième fois en trois jours, le secrétaire d'Etat Mike Pompeo, après leurs discussions de mercredi et jeudi à New-York qui ont permis, selon les Américains, de faire de "réels progrès" vers la tenue du sommet.

Cette missive fait suite à la lettre ouverte de Donald Trump à Kim Jong Un, dans laquelle il annulait, la semaine dernière, la rencontre de Singapour en dénonçant "l'hostilité" de Pyongyang, tout en laissant la porte ouverte à une reprise du dialogue.

Le contenu de la lettre du numéro un nord-coréen, s'il est rendu public, sera particulièrement scruté. Va-t-il permettre de confirmer le regain d'optimisme des derniers jours, et rassurer les Américains sur la portée de la dénucléarisation à laquelle s'est engagé le dirigeant nord-coréen ? Et va-t-elle permettre de lever les derniers doutes sur le maintien du sommet de Singapour à la date initialement prévue ?

- "Etape par étape" -

Au coeur des tractactions des derniers jours entre les deux pays sans relations diplomatiques, qui s'échangeaient encore il y a six mois menaces et invectives autour des ambitions nucléaires de Pyongyang, l'ordre du jour de cette éventuelle rencontre, qui serait la première entre un président américain en exercice et un leader nord-coréen.

Washington réclame une dénucléarisation "complète, vérifiable et irréversible" de la Corée du Nord et se dit prêt à apporter des garanties pour la "sécurité" du régime reclus, qui a toujours considéré son arsenal comme une sorte d'assurance-vie.

Mais l'administration Trump n'entend faire de réelles concessions, notamment sur la levée des sanctions draconiennes imposées à Pyongyang après la multiplication d'essais nucléaires et balistiques, qu'une fois que la Corée du Nord se sera "débarrassée" de ses bombes atomiques.

Kim Jong Un a redit jeudi vouloir "aller vers une dénucléarisation de la péninsule coréenne", mais a prôné un processus "étape par étape". Le régime nord-coréen a d'ailleurs publiquement affirmé refuser tout désarmement "unilatéral".

Mike Pompeo et Kim Yong Chol ont-ils réussi à concilier ces positions divergentes ?

La réponse n'est pas claire, mais le chef de la diplomatie américaine a salué jeudi les "réels progrès" réalisés "dans les dernières 72 heures pour réunir les conditions" favorables à la tenue d'un sommet couronné de succès.

"On va dans la bonne direction", a-t-il insisté. "Nous avons beaucoup parlé de la marche à suivre", "de nos attentes" ainsi que "des leurs", a-t-il dit, mais "c'est un défi très très difficile" et "il reste encore beaucoup de travail".

"Il faudra que le président Kim fasse preuve d'audace dans ses décisions si nous voulons saisir cette opportunité unique pour changer le monde", a lancé Mike Pompeo, avant d'ajouter, élogieux: "Le président Trump et moi pensons que le président Kim est le genre de dirigeant qui peut prendre ce type de décisions, et dans les semaines et mois à venir nous aurons l'occasion de vérifier si c'est bien le cas".

Il a prévenu que le processus serait long et semé d'embûches, mais qu'"il serait tragique de gâcher cette opportunité".

Les discussions entre Coréens se poursuivent aussi, après deux rencontres entre Kim Jong Un et le président de Corée du Sud Moon Jae-in. Une délégation du Sud a rencontré vendredi des émissaires nord-coréens pour discuter de l'amélioration des relations bilatérales et du sommet Trump/Kim dans la zone démilitarisée entre les deux pays. (AFP)


 
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