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Clôture sous les plus hauts en Europe, la BCE n'a pas pleinement rassuré

Jeudi 12 Septembre 2019

PARIS (Reuters) - Les Bourses européennes ont terminé dans le vert mais sous leurs plus hauts du jour jeudi après l’annonce par la Banque centrale européenne (BCE) de nouvelles mesures de soutien monétaire qui ne répondent que partiellement aux attentes des investisseurs face aux multiples signes de ralentissement de l’économie.
 
Les décisions de la BCE ont ainsi empêché les actions européennes de profiter pleinement de l’annonce par le président américain, Donald Trump, du report de deux semaines des surtaxes douanières sur 250 milliards de dollars (227 milliards d’euros) de produits chinois importés aux Etats-Unis, qui soutient Wall Street.
 
À Paris, le CAC 40 a fini sur une progression de 0,44% (24,8 points) à 5.642,86 points après un pic à 5.667,46 pendant la conférence de presse de la BCE. A Londres, le FTSE 100 a pris 0,09% et à Francfort, le Dax a avancé de 0,41%.
 
L’indice EuroStoxx 50 a gagné 0,63%, le FTSEurofirst 300 0,19% et le Stoxx 600 affiche en clôture une progression de 0,2% après avoir pris jusqu’à 0,78%.
 
La BCE a, comme attendu, réduit son taux de dépôt de dix points de base à -0,5% tout en introduisant un système de modulation pour atténuer son coût pour les banques; elle reprendra parallèlement en novembre ses achats d’obligations sur les marchés au rythme de 20 milliards d’euros par mois et elle s’est engagée à maintenir des taux bas “aussi longtemps que nécessaire”.
 
Mais certains investisseurs espéraient une baisse de taux plus marquée et un QE plus important.
“Trop peu et trop tard: c’est le jugement immédiat de beaucoup d’observateurs européens”, résume ainsi James Bentley, directeur de Financial Markets Online. “Alors que la BCE actionne enfin sérieusement les leviers du soutien monétaire, de nombreux observateurs européens doutent que cela soit suffisant”, ajoute-t-il.
 
Les indices européens ont passé une partie de l’après-midi en territoire négatif. Les informations de presse selon lesquelles des conseillers de Donald Trump envisageraient un accord intérimaire entre les Etats-Unis et la Chine pour repousser les prochains relèvements de droits de douane ont brièvement soutenu la tendance, jusqu’à un démenti de la Maison blanche.
 
VALEURS
 
Parmi les plus fortes hausses sectorielles en Europe se trouvent des compartiments exposés à l’évolution des tensions commerciales, comme l’automobile, dont l’indice Stoxx a pris 0,82%, les matières premières (+0,57%) ou les hautes technologies (+0,62%).
 
A l’opposé, le compartiment du pétrole et du gaz a souffert de la baisse des cours du baril et cédé 1,24%.
 
Le secteur bancaire, directement concerné par la baisse du taux de dépôt de la BCE, a abandonné 0,07%.
 
A Paris, Alstom a perdu 4,9% à 37,45 euros après la cession de 13% de son capital par Bouygues (-0,63%) au prix unitaire de 37 euros.
 
Accor a cédé 2,93% après l’abaissement de la recommandation de JPMorgan à “sous-pondérer”.
 
A WALL STREET
 
Au moment de la clôture en Europe, Wall Street évoluait en hausse, le Dow Jones s’adjugeant 0,39%, le Standard & Poor’s 500 0,44% et le Nasdaq Composite 0,46% grâce aux dernières nouvelles sur le commerce avec la Chine.
 
LES INDICATEURS DU JOUR
 
Aux Etats-Unis, l’inflation sous-jacente s’est accélérée en août pour atteindre son plus haut niveau en rythme annuel depuis juillet 2018 à 2,4%.
 
Les inscriptions hebdomadaires au chômage ont par ailleurs diminué la semaine dernière, à 204.000, leur plus bas niveau depuis avril.
 
En Europe, l’inflation IPCH d’août a été confirmée à 1,0% sur un an en Allemagne et 1,3% en France tandis que la production industrielle dans la zone euro ressort en baisse de 0,4% en juillet, un recul plus marqué qu’attendu.
 
CHANGES
 
Après un bref passage à vide et un plus bas à 1,0925 dollar en réaction au communiqué de politique monétaire de la BCE, l’euro s’appréciait de 0,58% face au dollar à 1,1073 au moment de la clôture européenne, les cambistes ayant surtout retenu des annonces du jour que l’institution de Francfort n’a pas opté pour les mesures les plus extrêmes évoquées ces dernières semaines sur les marchés.
 
“On a eu un peu de tout mais au final, je crois que les marchés attendaient la grosse artillerie et qu’il n’ont pas eu du tout la grosse artillerie”, résume Win Thin, responsable de la stratégie devises de Brown Brothers Harriman à New York.
 
L’”indice dollar”, qui mesure les fluctuations du billet vert face à un panier de devises de référence, abandonne 0,25%.
 
TAUX
 
Comme l’euro, les rendements des emprunts d’Etat de référence de la zone euro ont piqué du nez après la publication du communiqué de la BCE mais ils sont ensuite repartis à la hausse.
 
Au moment de la clôture des marchés d’actions, celui du Bund allemand à dix ans prenait près de trois points de base à -0,515% après un plus bas à -0,647%. Son équivalent français était inchangé sur la séance à -0,23% après être revenu brièvement à -0,376%, son plus bas niveau depuis une semaine.
 
Sur le marché américain, le rendement des Treasuries à dix ans a suivi en partie les fluctuations de ceux de la zone euro, tombant sous 1,67% avant de remonter au-dessus de 1,75%.
 
PÉTROLE
 
Les cours du brut sont en net repli après une réunion ministérielle de l’”Opep+”, qui n’a débouché sur aucune décision allant dans le sens d’une réduction accrue de la production, et le démenti apporté par la Maison blanche aux informations sur un possible accord commercial provisoire entre les Etats-Unis et la Chine.
 
Le nouveau ministre saoudien de l’Energie a déclaré à l’issue de cette réunion qu’aucune nouvelle baisse de production ne serait décidée avant la réunion semestrielle de l’Opep en décembre.
 
Le Brent perd plus de 1,3% et retombe sous le seuil des 60 dollars, le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) cède plus de 1,6% sous 55 dollars.
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