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Cheikh Tidiane Gadio: les conditions draconiennes d'une assignation à résidence

Jeudi 30 Novembre 2017

Les conditions d’assignation à résidence du président de l’Institut panafricain de stratégies (IPS) sont strictes dans sa résidence du Maryland. Selon le juge en charge du dossier, il y a un risque de fuite de Cheikh Tidiane Gadio d’autant plus qu’il n’existe pas de traité d’extradition entre les Etats-Unis et le Sénégal. Son procès pourrait s’ouvrir le 12 décembre prochain.


Cheikh Tidiane Gadio: les conditions draconiennes d'une assignation à résidence
Par Momar DIENG
 
La liberté provisoire lui ayant été refusée par le magistrat William H. Pauley, juge du district Sud de Manhattan, Cheikh Tidiane Gadio a été assigné à résidence à son domicile du Maryland. C’est le magistrat William H. Pauley III, juge au District Sud de Manhattan, qui a détaillé, en six (06) points les conditions de la détention de l’ex ministre sénégalais des Affaires étrangères dans une note en date du 27 novembre 2017 dont «Tribune» a obtenu copie.
 
Le premier point de la note indique que Cheikh Tidiane Gadio fait l’objet d’une double surveillance: une surveillance électronique et une surveillance de type GPS, «conformément aux instructions du Pretrial Services», le bureau qui s’occupe des contacts avec le prévenu avant le procès.
 
Surveillance électronique et système GPS
 
Ensuite, poursuit le juge William Pauley III, M. Gadio est tenu de disposer d’un téléphone fixe à son domicile, appareil de communication que le Pretrial Services pourra le contacter à n’importe quel moment de la journée, et de manière illimitée, et ceci sans qu’une notification préalable soit requise.
 
Le troisième axe des mesures de précaution fixées par le District Sud de Manhattan confine le président de l’Institut panafricain de stratégies (IPS) «à sa résidence.» De manière concrète, Cheikh Tidiane Gadio «ne peut pas voyager pour rendre visite à ses avocats ou à quelqu’un d’autre», précise le document. «L’avocat de la défense l’accompagnera de sa résidence à toutes les comparutions devant le tribunal.» Le même avocat «le renverra à sa résidence une fois la comparution devant le tribunal terminée.»
 
Si Gadio est «soumis à une surveillance stricte par Pretrial Services» (4e point), le juge confirme également dans le point suivant que «toutes les autres conditions précédemment fixées par le magistrat Nathaniel Kevin Fox continuent à s’appliquer.» Et dans le dernier alinéa de la mise au point du juge Pauley, il est rappelé que «toutes les conditions de la caution du défendeur doivent être satisfaites avant sa libération.»
 
Concernant la caution, il est établi que le juge exigeait une somme de 1 million de dollars (environ 550 millions de francs Cfa) avant d’envisager d’accorder la liberté provisoire à Cheikh Tidiane Gadio. Selon nos informations, il est possible qu’un cash de 250 mille dollars, soit le quart de la caution, ait été mis sur la table du juge, en plus des garanties diverses qui auraient été obtenues de quelques personnalités venues en soutien à Gadio.
 
«Risque de fuite»
 
Pour motiver cet encadrement strict de l’assignation à résidence, une autre note de la cour que «Tribune» s’est procurée indique que «Gadio devrait être considéré comme (porteur) d’un risque de fuite puisque les Etats-Unis n’ont pas de traité d’extradition avec le Sénégal.» Cette position est celle du Gouvernement américain représenté dans cette affaire par le Département de la Justice (DoJ). D’après l’adjoint au procureur Daniel Richtenthal, «les gens fuient et ils fuient pour des raisons rationnelles.»
 
Cependant, Cheikh Tidiane Gadio ne manque pas de soutien. A commencer par son avocat Sean Hecker pour qui la réputation de son client dans la communauté internationale est un gage pertinent pour assurer sa comparution devant un tribunal de Manhattan. «C’est un homme d’honneur, un homme de réputation profonde et bien méritée», a souligné cet avocat de la firme Debevoise & Plimpton sur le site du tribunal.
 
D’autre part, Cheikh Tidiane Gadio bénéficie des soutiens de Colin Powell et d’Hillary Clinton, tous deux ancien Secrétaires d’Etat. Le premier est particulièrement élogieux vis-à-vis de son ex-collègue – et globalement de la diplomatie sénégalaise - pour son action après les attentats du 11 septembre 2011 contre les Tours jumelles de Manhattan.
 
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