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COVID-19 : Paris ne souhaite pas que l’Allemagne ferme sa frontière avec la France

Lundi 15 Février 2021

Paris « ne souhaite pas que l’Allemagne ferme complètement la frontière » avec la France, a déclaré lundi le secrétaire d’État français chargé des Affaires européennes, Clément Beaune, alors que Berlin filtre les passages avec la République tchèque et l’Autriche pour contenir la diffusion des variants du coronavirus.
 
Le gouvernement allemand a laissé entendre qu’il pourrait faire de même avec la France dans les prochains jours, en raison de la situation sanitaire dans le département français de la Moselle où est constatée une progression du variant sud-africain, très contagieux.
 
« Je ne souhaite pas que l’Allemagne ferme complètement la frontière » avec la France, a souligné sur Franceinfo le secrétaire d’État, en appelant à « une concertation » pour éviter ce scénario.  
 
« Si l’Allemagne devait restreindre encore la circulation » vers la France, « je souhaiterais que l’on définisse ensemble des exceptions les plus larges possible. Nous avons deux préoccupations majeures : le transport routier […] et les travailleurs frontaliers. Pour ces personnes-là, c’est une question de capacité à travailler et à gagner leur vie », a-t-il insisté.
 
« On fera tout en discussion, pour qu’il n’y ait aucune décision qui ne soit pas coordonnée,  pour qu’il n’y ait pas de mauvaise surprise », a-t-il souligné, indiquant qu’il devait s’entretenir ce lundi avec les trois ministres-présidents des régions allemandes frontalières avec la France.
 
Interrogé sur les inquiétudes exprimées par Paris, le gouvernement allemand a indiqué lundi qu’il allait « continuer d’observer précisément la situation (sanitaire, NDLR) pour évaluer en continu les mesures de lutte contre la pandémie ».
 
« Les contrôles renforcés avec les pays frontaliers ne sont pas la normalité et ne sont mis en place que pour une durée donnée, en fonction de conditions liées à la menace des variants », a expliqué le porte-parole du gouvernement Steffen Seibert, parlant de mesures de « dernier recours ».  
 
Exceptions
 
Si des contrôles renforcés avec la Moselle ne sont pas exclus, tout sera fait pour éviter trop de tracas aux frontaliers, a par ailleurs assuré Tobias Hans, le dirigeant conservateur de La Sarre, petite région-État du sud-ouest de l’Allemagne, voisine de la France. Les travailleurs frontaliers pourraient circuler sur présentation d’un test négatif, a-t-il suggéré.
 
Concernant la décision allemande de fermer en partie ses frontières avec la République tchèque et le Tyrol autrichien, « je ne crois pas qu’il y ait eu un débat avec la Commission européenne », a regretté M. Beaune.
 
« D’ailleurs la Commission européenne a rappelé, puisque nous avons passé un certain temps à coordonner nos mesures européennes, à définir des règles communes, un cadre, que cela n’était pas conforme au cadre européen. Il y a eu un échange hier entre la commissaire européenne concernée et le ministre de l’Intérieur allemand pour s’en expliquer », a-t-il poursuivi.
 
Le filtrage mis en place par l’Allemagne depuis dimanche créait lundi des files d’attente à la frontière avec la République tchèque, selon les médias allemands.
 
Le ministère allemand de l’Intérieur a fait état de 10 000 contrôles effectués jusqu’à lundi matin dont la moitié se sont soldés par des refoulements.
 
Une liste de professionnels autorisés à franchir la frontière a été définie, a rappelé le ministère, qui assure travailler à des « solutions sur mesure » prenant en compte la réalité des frontaliers. (AFP)
 
 
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