Blanchiment de capitaux et terrorisme: «La presse doit contribuer à l’effort de guerre», selon le directeur adjoint des Affaires criminelles et des Grâces

Certains des propos de la directrice de la Cellule nationale de traitement des informations financières n’ont pas plus au directeur adjoint des Affaires criminelles et des Grâces du ministère de la Justice. Pour Ramatoulaye Gadio Agne, «le système classique visant à uniquement mener des investigations et à traduire les délinquants devant les tribunaux a montré ses limites. Ainsi, dans une démarche d’amélioration et de renforcement de l’impact des politiques de lutte, la prise en compte du rôle de la société civile et de la presse est désormais reconnue et intégrée.»
 
Aussitôt après, Abdoulaye Bâ s’est porté en faux contre ces propos en soutenant que «l’action judiciaire n’a pas atteint ses limites». La réalité est que, dans le contexte actuel, «il faut envisager, à côté ou parallèlement aux procédures judiciaires, de profondes investigations assurées et assumées par la presse qui doit contribuer à l’effort de guerre contre les ennemis de la stabilité économique et sociale, et de l’intérêt public au sein des Etats», a précisé M. Bâ.
 
«Le journalisme d’investigation, lorsqu’il est mené avec professionnalisme, et avec un sentiment de responsabilité civique, constitue le complément essentiel à l’enquête pénale et devient ainsi un moyen de riposte efficace à la criminalité galopante», a ajouté Abdoulaye Bâ.
 
Sur le même tempo, le directeur des programmes et projets du Giaba, Buno Nduka, a souligné que, dans son entendement à lui, il est juste question d’améliorer le fonctionnement du système judiciaire en tenant compte du facteur temps afin que «les criminels et trafiquants» ne profitent pas des pauses inhérents aux traitements des dossiers pour déplacer leurs produits illicites sous d’autres cieux. (M. Dieng)