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Au Sénégal, la campagne électorale a débuté avec le principal candidat de l’opposition en prison

Lundi 11 Mars 2024

Bassirou Diomaye Faye, un candidat qui pourrait rester en prison jusquà la fin de l'élection présidentielle.
Bassirou Diomaye Faye, un candidat qui pourrait rester en prison jusquà la fin de l'élection présidentielle.

Son nom est dans toutes les bouches, chanté, scandé, son visage sur les tee-shirts, les casquettes. Et pourtant, au premier grand meeting de sa coalition dimanche 10 mars à Dakar, le candidat d’opposition Bassirou Diomaye Faye n’occupe pas le devant de la scène : il est toujours derrière les barreaux. 

 

Bassirou Diomaye Faye, candidat de l’opposition antisystème, est en prison depuis presque un an pour « outrage à magistrat ». Secrétaire général et membre fondateur du parti dissous Pastef, il est l’un des dix-neuf candidats à l’élection présidentielle désormais fixée au 24 mars après avoir été ajournée. 

 

Les spéculations vont bon train sur une prochaine sortie de prison à la faveur d’une loi d’amnistie récemment votée ou d’une remise en liberté provisoire, mais la campagne a débuté sans lui...

Les partisans de Bassirou Diomaye Faye espéraient que le vent de "décrispation" et d'"apaisement" souhaité par le président Macky Sall se concrétiserait par la libération de leur candidat. Cinq jours après, les autorités sénégalaises se murent dans le silence.

​Les événements visés par l'amnistie générale sont survenus entre février 2021 et février 2024. Ils ont fait plusieurs dizaines de morts chez les rangs militants et sympathisants du principal parti d'opposition, le Pastef d'Ousmane Sonko. Pour les organisations de la société civile, cette loi dénoncée aussi par l'opposition est "une prime à l'impunité".

Avec les temps d'antenne dont bénéficient les candidats à cette présidentielle, ses mandataires espéraient transmettre son premier message de campagne sur la Radio-télévision nationale (RTS). Mais c'était sans compter sur l'intransigeance du Conseil national de régulation de l'audiovisuel (Cnra). Selon le "gendarme" du secteur des médias, le code électoral est strict : seuls les candidats en personne doivent bénéficier de 3 minutes quotidiennes tout au long de la campagne.
 

Samedi, les cadres de la coalition ont présenté leur programme à la presse, avec plusieurs mesures fortes : la disparition du poste de premier ministre et la création d’un poste de vice-président, la naissance à terme d’une monnaie nationale en lieu et place du franc CFA et la renégociation des contrats sur les hydrocarbures dont la production doit débuter en 2024. [IMPACT.SN avec Le Monde et AFP]

 
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