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Arrestations et emprisonnements - Le Synpics fustige le « deux poids deux mesures » contre les journalistes, plaide pour l’implication du Cored

Samedi 27 Mai 2023

Amadou Bamba Kassé, secrétaire général du Synpics
Amadou Bamba Kassé, secrétaire général du Synpics

Communiqué ************************************************

 
« Le Bureau exécutif national du SYNPICS (ndlr : Syndicat des professionnels de l’information et de la communication du Sénégal) a appris que le directeur de publication d'un des 42 quotidiens sénégalais, "Yoor-Yoor" Serigne Saliou GUEYE a été placé sous mandat de dépôt par le juge du 2ème cabinet d'instruction ce vendredi.
 
Il est reproché à M. Gueye qui exerce publiquement les fonctions de Directeur de Publication d'un quotidien qui paraît tous les jours d'avoir commis les délits suivants :
 
- Ecrits de nature à jeter le discrédit sur les actes ou décisions juridictionnels
- Diffusion de fausses nouvelles de nature à jeter le discrédit sur les institutions publiques
- Usurpation de la fonction de journaliste.
 
Le SYNPICS s’étonne que pour des incriminations similaires, des mis en cause aient pu bénéficier, suite à l’ouverture d'information judiciaire à leur encontre, d'une mise en liberté provisoire et/ou du port d'un bracelet électronique.
 
Certains mis en cause pour des délits identiques ont déjà pu se faire entendre sur le fond par le juge d'instruction dans un délai très rapide, ce qui a permis à leur avocat  d'introduire une demande de mise en liberté.
 
Le SYNPICS constate, pour s'en étonner, que plus de deux mois de détention de Pape Ndiaye, chroniqueur à Walf Tv, ne puisse déboucher sur une telle audition sur le fond et une possibilité pour lui de retrouver les siens à travers une mise en liberté définitive ou à tout le moins, provisoire.
 
Ceci s'apparente à du "deux poids deux mesures", or tous les citoyens, nonobstant leur métier ou fonction, sont égaux devant la loi.
 
Sans pour autant réclamer un privilège de traitement, le SYNPICS considère que toute poursuite contre un journaliste, même pour des délits de droit commun, dès lors qu'ils sont liés à l'exercice de son métier, doit être obligatoirement basée sur un verdict rendu au préalable, par le tribunal des pairs.
 
Le SYNPICS réclame que le Code pénal soit réformé afin que la saisine du Cored et du tribunal des pairs précède toute mesure ultérieure de réparation civile, prise contre un professionnel des médias.
 
 La sanction pénale contre un journaliste par un emprisonnement n'est plus de mise dans les démocraties où seules des sanctions pécuniaires ou disciplinaires prévalent. Les délits de presse constatés par les tribunaux des pairs ne débouchent pas plus sur des amendes, des dommages et intérêts et éventuellement des retraits de la carte de presse dans les cas les plus extrêmes.
 
Attaché viscéralement à la liberté de la presse, le SYNPICS en appelle à l'implication de tous pour que le Sénégal se mette à jour quant aux standards de la démocratie qui excluent tout emprisonnement de journaliste dans le cadre de sa fonction.
 
Le SYNPICS recommande aux journalistes et techniciens des médias qui se réclament de cette profession de s'en référer au code de la presse et de se conformer à l'exigence de disposer d'une carte nationale de presse. Ceci est une exigence de la loi.
 
Le SYNPICS encourage la commission nationale de la carte nationale de presse à prendre en compte le contexte et ainsi accélérer la production et la mise à disposition des cartes pour tous les demandeurs qui remplissent les conditions.
 
 Le SYNPICS invite les autorités de poursuite à plus de souplesse à l'égard des professionnels des médias. Au cas contraire, la démocratie sénégalaise tant vantée en Afrique et dans le monde sera fortement remise en cause. »
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