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« Allons-y, Moustapha Diakhaté ! » (SUITE ET FIN)

Mardi 5 Juillet 2022

L'essayiste Mody Niang
L'essayiste Mody Niang
La première partie de ce texte a été publiée par les quotidiens WalfQuotidienDakar-Times et Kritik du 28, Enquête et L’Exclusif du 29 juin 2022, ainsi que par un nombre indéterminé de sites, dont je remercie ici les rédactions. Le lecteur se rappelle que j’y répondais volontiers à l’invitation de Moustapha Diakhaté à nous intéresser plus aux causes des événements qu’aux conséquences qu’ils entraînent, et dont il rendait directement responsables les seuls organisateurs. Naturellement, je suis loin, très loin d’être d’accord avec lui et avais commencé à le démontrer dans le premier jet, et donnais rendez-vous aux lecteurs à celui-ci, le second et dernier.
 
Mon avis, ma forte conviction est que son ex-mentor est, pour l’essentiel, responsable de toutes les menaces qui pèsent lourdement sur notre pays depuis le 2 avril 2012. Si cet homme que nous avons élu le 25 mars 2012 était exactement ou presque le même que celui qui nous gouverne depuis un peu plus de dix ans avec, en bandoulière, ses engagements respectés à la lettre ou du mieux qu’il peut, le Sénégal que nous vivons aujourd’hui serait bien plus tranquille. Malheureusement, ente les deux hommes, il ne reste plus que le nom : l’un et l’autre sont comme Yalla ak yaali. Pour avoir une base solide d’arguments me permettant de le démontrer, je suis obligé de faire des rappels, encore des rappels dont mes compatriotes ont toujours besoin, étant donné leur fâcheuse tendance à vite oublier et à passer indifférents, devant les événements les plus lourds de menaces pour notre pays. Je me contenterai de deux rappels : son premier message à la Nation, le 3 avril 2012, et l’interview qu’il a accordée à Béchir Ben Yahmed[[1]]url:#_ftn1 de l’hebdomadaire Jeune Afrique, le 14 juin 2012.
 
Ce 3  avril donc, il s’adresse ainsi au gouvernement :
 
« Je (vous) donne mission de traduire en actes la forte aspiration au changement massivement exprimée le 25 mars. Cette occasion historique constitue pour nous tous, un nouveau départ pour une nouvelle ère de ruptures en profondeur dans la manière de gérer l’État au plan institutionnel et économique. C'est pourquoi, je tiens à ce que toutes les femmes et tous les hommes qui m'accompagnent dans l'exécution du contrat de confiance qui me lie au peuple, comprennent et acceptent que cette mission ne crée pas une catégorie de citoyens privilégiés, au-dessus des autres et de la loi. Au contraire, cette charge se décline en un sacerdoce sans ambiguïté : il est question de servir et non de se servir[[2]]url:#_ftn2 . Déjà, comme vous le savez, j’ai décidé de ramener à cinq ans le mandat de sept ans pour lequel je suis élu sous l’empire de l’actuelle constitution. »
 
Le lecteur a bien lu : je n’ai rien inventé.
Et le tout nouveau président, que j’appellerai plus tard et à juste titre le président-politicien, de poursuivre son cinéma, car c’en était un :
 
« Gouverner autrement, c'est bannir les passe-droits, le favoritisme et le trafic d'influence ; c'est mettre l'intérêt public au-dessus de toute autre considération et traiter tous les citoyens avec la même dignité et le même respect. En outre, l'État et ses démembrements réduiront leur train de vie tout en restant performants. »
 
Il ne s’arrête pas en si bon chemin et poursuit :
 
« S’agissant de la bonne gouvernance, je serai toujours guidé par le souci de transparence et de responsabilité dans la gestion vertueuse des affaires publiques. Je mets à ma charge l’obligation de dresser les comptes de la Nation et d’éclairer l’opinion sur l’état des lieux. »
 
Ce n’est pas tout. Il ajoute sans état d’âme :
 
« Je compte restituer aux organes de vérification et de contrôle de l’État la plénitude de leurs attributions. Dans le même sens, l’assainissement de l’environnement des affaires et la lutte contre la corruption et la concussion me tiennent particulièrement à cœur. »
 
Et il avertit ou feint d’avertir :
 
« À tous ceux qui assument une part de responsabilité dans la gestion des deniers public, je tiens à préciser que je ne protégerai personne. Je dis bien personne. J'engage fermement le Gouvernement à ne point déroger à cette règle. »[[3]]url:#_ftn3
 
Le second rappel, après le message du 3 avril 2012, c’est l’interview qu’il a accordée à Béchir Ben Yahmed, le 14 juin 2012. C’était à Kaolack où il présidait son deuxième conseil des ministres décentralisés. Cette interview en dit long, vraiment long sur la nature ondoyante de cet homme qui nous gouverne depuis le 2 avril 2012. En voici quelques extraits :
 
« ...La rupture n’est pas qu’un slogan. C’est un comportement, celui que les dirigeants de ce pays doivent adopter. Humilité, sobriété et rigueur doivent régir notre action politique. Je vous assure qu’il s’agit bien là d’une rupture, profonde, avec les pratiques en vigueur sous mon prédécesseur… AVEC MOI, TOUT VA CHANGER. J'AI RENONCÉ À DEUX ANS DE POUVOIR, en ramenant le mandat présidentiel de sept à cinq ans et en m’appliquant immédiatement cette mesure, comme je m’y étais engagé. J’ai tenu, pour la première fois dans l’histoire de ce pays, à déclarer publiquement mon patrimoine, malgré les polémiques entretenues à dessein par mes adversaires (…). À la fin de mon mandat, je ferai le même exercice, et l’on pourra comparer. »
 
Je n’ai rien inventé, c’est bien le président Macky Sall qui répondait cela, les yeux dans les yeux, et sans état d’âme, à Béchir Ben Yahmed.
 
Et celui que j’appelle président-politicien et qui le mérite bien, de poursuivre :
 
« Les Sénégalais ont réclamé une gouvernance plus vertueuse, plus éthique. Nous avons L'OBLIGATION DE RENDRE DES COMPTES, de RÉDUIRE LE TRAIN DE VIEET LES DÉPENSES NAGUÈRE SOMPTUAIRES DE L’ÉTAT.J'AI AUSSI TROUVÉ UN GOUVERNEMENT COMPOSÉ DE 38 MINISTRES EN ARRIVANT, ET JE L'AI RAMENÉ À 25. C’est désormais l’un des plus réduits d’Afrique, et je vous assure qu’il aurait été plus simple pour moi de distribuer plus largement les maroquins (…). J’ai supprimé plus de 60 agences et directions nationales dont l’utilité n’était pas avérée. Autant de coupes qui ne réduiront en rien l’efficacité du gouvernement et de l’administration, bien au contraire (…). »
 
A-t-on vraiment besoin de commenter tous ces engagements de l’homme ? Je ne le crois pas du tout. Il suffit de les comparer avec la gouvernance qu’il met en œuvre depuis son installation officielle comme quatrième président de la République pour s’en faire une bonne idée. En tout cas moi j’affirme – et je crois pouvoir me le permettre –, que s’il avait respecté l’essentiel des engagements pris ici  comme ailleurs, le Sénégal ne serait sûrement pas celui que nous vivons depuis le 2 avril 2012. Il n’y aurait sûrement pas de cas Ababacar Khalifa Sall ou de Karim Wade.  Aucun doute que l’ex-juge Dème serait encore magistrat. Peut-être même, Ousmane Sonko ne créerait-il pas Pastef. L’homme serait sûrement réélu sans problème en 2017, sans avoir besoin de recourir à son contestable parrainage, ni d’éliminer des candidats potentiels à l’élection présidentielle qui lui feraient courir le risque d’un second tour. Il aurait alors respecté son engagement à réduire son mandat de deux ans et à se l’appliquer. Engagement exprimé même sur les perrons de l’Élysée devant Nicolas Sarkozy qui reconnut « n’avoir jamais vu ça ». Évidemment il était loin, très loin de connaître l’homme qu’il avait en face.
 
Oui, s’il avait respecté ne serait-ce que son engagement à « restituer aux organes de vérification et de contrôle de l’État la plénitude de leurs attributions » pour lutter « contre la corruption et la concussion qui (le tenaient) particulièrement à cœur », il nous aurait épargné beaucoup d’événements qui menacent aujourd’hui la stabilité du pays. Au lieu de cela, il les a mis en hibernation et parfois carrément humiliés. Les inspecteurs généraux d’État ne me démentiront pas, eux qui ont été chassés sans ménagement de la présidence de la République pour le Building administratif Mamadou Dia, où ils deviennent par la force des choses familiers avec des hommes et des femmes qu’ils pourraient être amenés à inspecter. C’était pour faire place à ses ministres, ministres-conseillers, conseillers spéciaux, conseillers, ambassadeurs « itinérants », « chargés » de missions, etc., et dont nul ne connaît le nombre, même pas lui-même.
 
Il va plus loin en mettant lourdement le coude sur leurs rapports comme sur ceux de la Cour des Comptes, de l’Autorité de Régulation de la Commande publique (ARCOP), de l’Inspection générale des Finances du Ministère des Finances, etc. Sans compter les plus de trente dossiers de l’OFNAC qui dorment d’un sommeil profond sur la table du Procureur de la République. Tous ces dossiers et rapports, y compris ceux de la Cellule nationale de Traitement des Informations financières (CENTIF) mettent gravement en cause la gestion de nombre d’hommes et de femmes membres de sa famille, de son parti et de la coalition gouvernementale. S’y ajoutent les non moins lourds dossiers des vingt-cinq mis en cause par la Cour de Répression de l’Enrichissement illicite (CREI).
 
Je prends seulement pour exemples ces derniers dossiers. Si le président de la République était un homme de parole et avait laissé le Procureur Alioune Ndao et la justice faire leur travail en toute indépendance et jusqu’au bout, le cas Karim Wade ni celui de Khalifa Ababacar Sall ne se poseraient probablement pas. Le premier n’a été convoqué que le 14 ou 15 mars 2013. Il a eu, avec ses acolytes, largement le temps de se débarrasser, au Sénégal comme ailleurs, de toutes preuves qui pourraient les confondre. D’ailleurs, ma conviction est que, pour le confondre, on n’avait même pas besoin de recourir à la CREI. Une justice indépendante le condamnerait sans que le plus petit doigt ne fût levé. Il lui suffirait de s’appuyer sur, entre autres dossiers, les Contes et mécomptes de l’Anoci (Éditions Sentinelles, Dakar, août 2009) d’Abdou Latif Coulibaly, au moment où il était encore journaliste et le « Rapport public sur l’État de la Gouvernance et de la Reddition des Comptes » (juillet 2014). Le Rapport couvre la période 2004-2009, donc de la date de création de l’ANOCI à celle de sa dissolution. Les contrôleurs de l’IGE ont mis en évidence, dans la gestion du fils de son père, des « cas illustratifs de mal gouvernance financière ». Ils ont ainsi constaté, relativement au fonctionnement de l’Agence, de graves manquements qui seuls, suffiraient à l’envoyer à Reubeuss (pp. 119-121).
 
Il n’y aurait pas, non plus, de cas Khalifa Ababacar Sall si tous les vingt-cinq dossiers de la CREI avaient été traités par une même justice indépendante. La gestion de la Mairie de Dakar serait passée en revue et la caisse d’avance n’aurait pas survécu à cette investigation. Or, c’est sur la base de cette seule caisse d’avance que M. Sall a été envoyé en prison et, partant, éliminé de la course vers l’élection présidentielle de février 2019.
 
Je pourrais prendre pour exemples tous les engagements de celui qui deviendra le président-politicien et montrer que, s’il les avait vraiment respectés, il serait populaire et n’aurait pas besoin de recourir à toutes les manipulations, à tous les njuuj-njaaj qu’il lui a fallu pour être réélu. Il serait populaire parce qu’il aurait « traduit en actes la forte aspiration au changement massivement exprimée le 25 mars ». Peut-être même, l’opposant Ousmane Sonko qui l’empêche aujourd’hui de dormir lui, sa famille et sa coalition n’existerait-il pas, puisqu’il n’y aurait pas les cas flagrants de mauvaise  gestion qui expliquent la création de son parti. Il n’y aurait pas d’opposition braquée contre lui pour résister à sa volonté de la réduire à sa plus simple expression. Il n’y aurait pas des Cheikh Oumar Anne, des Farba Ngom, des Mansour Faye et sa fille, des Samuel Sarr[[4]]url:#_ftn4 et autres membres de sa famille comme de sa coalition lourdement épinglés par les rapports de nos différents organes de contrôle.
 
Je ne suis donc point d’accord avec Moustapha Diakhaté, ni avec bien d’autres comme lui qui chargent trop facilement l’opposition, Yewwi Askan wi plus exactement, qu’il rendent responsable de tous les événements que nous connaissons et des conséquences qu’ils entraînent. Je suis d’ailleurs tenté de lui poser, à lui le vrai bawal-bawal, la question suivante en walaf : « Waaw, seriñ Mustafaa, ganaaw buma la nuyyóo ziaar la, yakaarnga ni bu sa waaji waccoowoon ak nun ci lépp lumu nu digóon batax li ëpp ci nun jox ko sunu kóolute, yaaka rnga ni li xew ci sunu réewmi lépp doon na fi xew ? » En d’autres termes, penses-tu réellement, mon cher Moustapha, que si ton ex-mentor était un homme de parole et avait respecté l’essentiel des engagements pour lesquels nous lui avions donné 65% de nos suffrages, penses-tu alors réellement que le Sénégal serait celui que nous vivons depuis plus dix ans ? Je suis sûr que ta réponse intérieure sera négative car, malgré les apparences, tu es un homme de raison même si, parfois, tu te laisses gagner par ton aversion contre Yewwi Askan wi et son principal responsable, dont tu as été le premier à demander la radiation de la Fonction publique.
 
Heureusement que, de plus en plus de Sénégalaises et de Sénégalais découvrent l’homme. Un homme qui renie sans état d’âme ses engagements les plus solennels ; un homme qui, au lieu de lutter contre la fraude, la corruption, les détournements de deniers publics comme il s’y était engagé, les entretient et les nourrit au quotidien avec une impunité et un cynisme insoutenables ; un homme qui utilise toutes sortes de subterfuges pour se débarrasser de tout adversaire politique potentiellement dangereux ; un homme surtout qui, au lieu de s’employer à redorer le blason terni de nos valeurs cardinales comme il nous l’avait fermement promis, le ternit par ses actes et propos de tous les jours, notamment en entretenant la détestable transhumance par la corruption ; un homme enfin qui, selon des nombreux observateurs, sacrifie l’intérêt général au profit d’un partenariat extérieur douteux, notamment en bradant nos importantes ressources naturelles.
 
Cet homme est donc pratiquement responsable de toutes les situations difficiles que nous vivons depuis le 2 avril 2012, ayant renié tous ses engagements qui lui ont valu notre confiance, concrétisée par 65% de nos suffrages, le 25 mars 2012. Dans un peu moins de deux ans, il termine son second et dernier mandat et devra débarrasser le plancher politique avec toute sa coalition. Il évitera ainsi le chaos à notre pays, en se gardant de solliciter un troisième mandat. C’est vrai qu’il a bien armé ses forces de défenses et de sécurité et notablement amélioré leurs conditions de vie. C’est aussi vrai qu’il n’a pas oublié ses magistrats ni ses autorités administratives (gouverneurs, préfets, sous-préfets). Cependant, aucune force, et quelle qu’elle soit, ne peut faire face à tout un peuple debout. Le Tunisien Zine el-Abidine Ben Ali, l’Egyptien Hosni Moubarak (qui ne sont plus de ce monde) et le Soudanais Omar Al Bachir en savent bien quelque chose.
 
Dakar le 4 juillet 2022
Mody Niang
 
[[1]]url:#_ftnref1 Aujourd’hui décédé.
[[2]]url:#_ftnref2 Son très privilégié beau-frère Mansour Faye a bien compris la leçon et ne se sert pas du tout.
[[3]]url:#_ftnref3 Même pas en faveur Sindiély Wade, ni de Mansour Faye, ni de Cheikh Oumar Anne ?
[[4]]url:#_ftnref4 Celui-là a même le culot de parler aujourd’hui des casseroles des autres ou de ce qu’il considère comme telles alors que lui, en traîne tellement qu’il lui est difficile d’avancer seulement d’un pas.
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1.Posté par Me François JURAIN le 09/07/2022 13:22
Quand est ce qu'au SENEGAL, on appellera un chat un chat?
Ce qu'il est convenu d'appeler le "discours du 03 Avril 2012", n'était pas à proprement parler un discours, c'était bien plus que ca: c'était l'engagement d'un Président de la République, envers tout un peuple. Il était signé, acté, juré, et sans ambiguïté. Même le plus inculte des sénégalais (il en existe malheureusement beaucoup, car la réduction de l'illettrisme n'est pas la préoccupation première du Président de l'APR) avait compris: ca va changer, tout va CHANGER! fini les agissements des voyous WADE père et fils, finit les détournements de fonds, ect...Tout est dans cet engagement! Moi même, pourtant rarement naïf, je l'ai cru, et autant l'avouer, à l'époque (pas longtemps, disons du 3 avril au 30, c'est à dire jusqu'à ce que l'IGS s'étonnait publiquement d'une somme rondelette - quelques milliards, dans le patrimoine SALL, qui avait quelque peine à trouver une explication cohérente et logique!) Mais le Président qui appliquera un tel engagement n'aura même pas besoin de poursuivre sa malhonnêteté en imposant, par la force, un troisième mandat: c'est le peuple tout entier qui le suppliera de faire un troisième mandat, car l'application d'un tel engagement ne peut que conduire un pays à son développement, la paix sociale, et le bien être de tout un peuple!
Donc, n'importe quel individu sensé, de quelque pays qu'il soit, à condition bien sur qu'il n'appartienne pas au troupeau de moutons bêlants des aperistes et autres BBY, qui eux, ont été atteints, avant l'heure, d'une cécité volontaire, qui n'a pu que se développer 'à une vitesse fulgurante, en raison de la place laissée vide dans leur cranes, par les neurones de l'intelligence qui ont définitivement quitté cet endroit, estimant que, quand même, il y a des limites à la bienséance, et se voyaient quand même mal placées d'entamer un combat avec les autres neurones, celle de l'honneur et de la dignité,
N'importe quel individu, disais-je avec ou sans diplôme, peut aujourd'hui comprendre que cet homme, ce petit Président d'un groupuscule politico-financier appelé APR, n'a jamais respecté son engagement. En langage normal, cela s'appelle une TRAHISON; et venant de la part d'un Président, qui s'est fait élire sur cet engagement, sur ce contrat, cela s'appelle une trahison d'état, et pour aller encore plus loin, celui qui se rend coupable d'une trahison d'état s'appelle "un TRAITRE A LA NATION": il fau savoir appeler un chat un chat!!!
Bon, à l'époque où nous sommes, on pourrait se dire qu'il ne reste plus que deux ans, puisqu'il va partir en 2024, pour être remplacé par qui on ne sait pas encore, mais remplacé, pour que cesse ce carnage humain provoqué par les agissements de ce clan maléfique et malfaisant.
Et bien que Nenni! Je continue d'affirmer haut et fort -et de le penser jusqu'au plus profond de moi même- que dès 2012, le Président de l'APR savait et voulait rester jusqu'en...2034, c'est à dire non seulement un troisième mandat, contre lequel quelques uns semblent découvrir les intentions de ce Président, mais également un quatrième. Nous avons eu, pour ceux qui ne le connaissait pas d'avant, dix ans pour découvrir la vraie personnalité de cet homme, le côté pile, mais surtout le côté face, peu reluisant. Il a commencé par cet engagement qui emballait tout le monde, et qu'il a trahi (qu'il avait même trahi avant de l'avoir prononcé!) cela mais tout le monde en confiance, et pour preuve de sa bonne volonté, il réduit le mandat Présidentiel à 5ans au lieu de 7! du jamais vu, comme dirait son sinistre ami SARKOZY, qui lui, n'a pas eu cette chance, et a été remercié par les Français pour mauvais et déloyaux services! Oui, sauf que, dans la tête de notre zélé Président de l'APR, se déroulait tranquillement son plan: 2019, 2024, 2029, et enfin 2034, avec une sortie éventuelle, on verra! Donc, le plan, qui je le répète date de 2012 se déroule sans (trop) de problème: dès 2019, interdiction formelle, sous peine de sanction, à tous les moutons bêlants de s'exprimer sur le sujet: certains y laisseront leur tête (enfin, plutôt leur compte en banque...) pour avoir émis l'ombre d'une idée sur la question: moyennant quoi, tout le monde (sauf le troupeau) en parle, en parle et en reparle, et à force le sujet est épuisé, et...on en parle plus! Bon, les plus avisés et têtus se disent quand même que le sujet est important, et qu'à vingt mois de l'échéance finale, il serait temps de connaître le "dauphin"! Alors de l'autre côté, notre Président se doit lui aussi de préparer le terrain, après avoir instauré un "climat de l'évidence"! Mais il faut lui rendre cette justice, il n'a jamais vraiment dit "JE NE FERAI JAMAIS UN TROISIEME MANDAT!" il avait simplement dit, titré dans le journal de notre ministre (Maître)chanteur: JE NE SOUHAITE PAS faire un troisième mandat! Nuance qui a son importance, c'est le moins que l'on puisse dire.
Maintenant que de plus en plus de gens, qui s'intéressent un tant soi peu à l'avenir -et au présent!- du pays, commencent à s'interroger, voire même, et à juste titre, s'inquiéter: déclaration à un journaliste RFI (les journalistes sénégalais ne sont pas assez bien pour le petit Président de l'APR): "Mon travail de Président est loin d'être terminé!" Je connais plus d'un journaliste sénégalais, dont l'excellence est affirmée, qui aurait sauté sur l'occasion pour poser la question suivante, par exemple: Monsieur le Président, votre travail va obligatoirement se terminer au mois de février 2024, puisque votre mandat se termine à cette date, et que la constitution vous interdit de faire un troisième mandat. Quand comptez vous présenter au peuple sénégalais votre "dauphin", celui que vous soutiendrez pour vous remplacer? (ce journaliste aurait même pu dire: sur qui comptez vous pour vous accorder, à vous, votre famille votre clan et vos amis, l'impunité pour tous les manquements commis pendant vos douze années de règne?) mais n'en demandons pas trop quand même! D'autant que la connivence et la condescendance est un peu la marque de fabrique des journalistes Français, qui ne savent que poser les questions préparées d'avance!
Déjà, à ce stade, les sourcils de plus d'un sénégalais, diplômé ou pas, aurait quand même dû se positionner en "accent circonflexe!"
Mais encore plus important: la CEDEAO a fait ratifier une charte, par tous les états membres, imposant la limitation à deux mandats, pour favoriser l'alternance et permettre aux jeunes générations d'éclore Seuls, trois états ont refusé de la signer: La Cote d'Ivoire, et pour cause, Monsieur OUATTARA à lui aussi révélé, après l'heure, son comportement de Président voyou, et imposé à son peuple, un troisième mandat, n'excluant pas un quatrième (il confond sans doute le Palais Présidentiel avec une maison de gériatrie, vu son âge! Pathétique!!! le TOGO, ce qui m', à titre prsonnel, surpris, mais peut être que ma connaissance de ce pays comporte des lacunes, et le troisième...LE SENEGAL!
Donc, résumons nous: depuis 2012, nous avons un Président qui trahi l'engagement qu'il a pris envers son peuple, révise la constitution pour ramener le mandat de 7 ans à 5 ans, en gage de sa bonne conduite, et dont le tailleur ministre, artisan de cette constitution modelée, nous a expliqué, à longueur d'écrans TV, que avec cette constitution nouvelle, il serait impossible de faire plus de deux mandats "nul ne peut faire plus de deux mandats consécutifs"! qui déclare dans les organes de presse du chanteur-ministre: je ne souhaite pas faire un troisième mandat! mais qui déclare, dans un autre organe de presse (qui est quand même un peu à sa botte) Attendez, mon travail de Président est loin d'être terminé! ET qui se refuse à ratifier une charte qui engage tous les pays de l'Afrique de l'Ouest, ayant pour but de limiter les mandats présidentiels à deux, peut on vraiment me taxer de faire du mauvais esprit, si, même si je n'ai aucune compétence dans la science maraboutique, je dis et j'affirme que cet homme, coute que coute (ou même quoi qu'il en coute, pour reprendre l'expression favorite d'un des support), imposera par la force nécessaire (car n'étant pas majoritaire en voix, le gré est exclu) le troisième mandat, qui débouchera évidemment sur le quatrième (en espérant qu'il n'y ait pas dans sa progéniture un élément en âge de reprendre le flambeau!)
Déjà, en 2017, j'écrivais dans ces mêmes colonnes: pour moi, le troisième mandat est plié et acté!
Non seulement je n'ai pas changé d'avis, mais les évènements ne font que me conforter dans ce qui n'est ni une prédiction, ni un message horoscopique, mais hélas, une vérité qui se confirme de jour en jour.
Donc, oui, même si certains, peut être pensant conjurer le sort, ont ouvert les yeux un peu tard, il est maintenant grand temps de faire face à l'évidence, et d'appeler un chat un chat.
Petite précision pour Mody NIANG et son excellente contribution: en 2018, dans le cadre de sa campagne électorale, le Président de l'APR s'était découvert des talents d'écrivain, et avait publié le "recueil" de tous les discours qu'il avait prononcé depuis 2012. Je me suis précipité chez le plus grand libraire de la place, non pas pour acheter ce livre, préférant en donner le montant à plus nécessiteux (et plus honnête), mais pour voir si, en première page, figurait le discours du 03 avril 2012: et bien, ne cherchez pas, ni en première page, ni en dernière, ni même au milieu, cet important ouvrage qui constitue certainement un leg pour les générations futures, comprend tous les discours, sauf...celui du 03 Avril 2012! et on dira encore que je fais du mauvais esprit!!!
Mais pour tout avouer, je voulais avoir le texte de ce discours valant engagement, pour l'imprimer et l'afficher sur mon bureau, afin de l'avoir sous les yeux chaque matin, et faire le pointage rigoureux des manquements à un engagement qui s'apparente à une traitrise d'état!
Bonne fête à tous les musulmans du SENEGAL (et d'ailleurs!)
Me François JURAIN

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