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Al Jazeera dénonce un « mensonge dangereux » de Nétanyahou pour interdire la chaîne

Mardi 2 Avril 2024

La chaîne de télévision qatarie Al Jazeera a dénoncé lundi son éventuelle interdiction de diffusion par Israël, qualifiant les propos du premier ministre Benyamin Nétanyahou de « mensonge dangereux et ridicule ».

 

Al Jazeera a dénoncé une « campagne frénétique » à son encontre lancée par M. Nétanyahou qui l’accuse de « nuire à la sécurité d’Israël » et d’avoir « activement participé à l’attaque du 7 octobre », d’après un communiqué de la chaîne. « Le réseau Al Jazeera condamne ces déclarations et n’y voit qu’un mensonge dangereux et ridicule ».

 

Interdiction d’Al Jazeera

 

Le premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, a annoncé lundi vouloir « agir immédiatement » pour interdire la diffusion d’Al Jazeera en Israël, peu après le vote par le Parlement d’une loi l’autorisant à le faire.

 

« La chaîne terroriste Al Jazeera ne diffusera plus d’Israël. J’ai l’intention d’agir immédiatement en accord avec la nouvelle loi pour arrêter les activités de la chaîne », a déclaré M. Nétanyahou sur le réseau social X.

 

Il s’est exprimé peu après le vote lundi à la Knesset (Parlement israélien) d’une loi permettant d’interdire la diffusion en Israël de médias étrangers portant atteinte à la sécurité de l’État, un texte visant la chaîne qatarie.  

 

Cette loi approuvée à une très large majorité par les députés (70 pour, 10 contre) donne au premier ministre la possibilité d’interdire la diffusion de contenus de la chaîne visée mais aussi de fermer ses bureaux en Israël.

 

M. Nétanyahou avait demandé auparavant à ce que cette loi soit adoptée lors de la séance plénière du Parlement, selon un communiqué de son parti, le Likoud.

 

Il a accusé Al Jazeera d’être « un organe de propagande du Hamas et d’avoir participé activement au massacre du 7 octobre ».  

 

L’armée israélienne a affirmé à plusieurs reprises que des journalistes d’Al Jazeera étaient « des agents terroristes » affiliés au mouvement islamiste palestinien du Hamas et à son allié du Djihad islamique à Gaza.

 

La chaîne nie farouchement les accusations d’Israël et accuse Israël de cibler systématiquement ses employés dans la bande de Gaza.

 

Le chef du bureau d’Al Jazeera dans le territoire palestinien, Wael al-Dahdouh, a été blessé par une frappe israélienne en décembre qui a tué le caméraman de la chaîne dont le siège est au Qatar. Ce pays est aussi le lieu de résidence du chef du Hamas, Ismaïl Haniyeh.

 

« Préoccupante »

 

La loi adoptée lundi au Parlement à Jérusalem a été présentée dans le cadre des textes votés selon une procédure accélérée en pleine guerre contre le Hamas dans la bande de Gaza.

 

Les États-Unis, proche allié d’Israël, ont estimé qu’une éventuelle interdiction d’Al Jazeera en Israël serait « préoccupante ».

 

« Je vais vous renvoyer vers Israël sur ce qu’ils envisagent de faire mais […] si c’est vrai, une telle décision serait préoccupante », a dit la porte-parole de l’exécutif américain Karine Jean-Pierre, ajoutant : « Nous croyons à la liberté de la presse ».

 

Le 7 octobre, des commandos du Hamas infiltrés de Gaza ont mené une attaque sans précédent dans le sud d’Israël, qui a entraîné la mort d’au moins 1160 personnes, essentiellement des civils, selon un décompte de l’AFP établi à partir de données officielles israéliennes.

 

En réponse, Israël a juré de détruire le Hamas et son armée a lancé une campagne de bombardements aériens intenses sur Gaza. Les opérations israéliennes ont coûté la vie à plus de 32 800 personnes, majoritairement des civils, selon le ministère de la Santé du Hamas. [AFP]

 
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