Affecté par l’incertitude allemande, l’euro recule face au dollar

New York (awp/afp) - L'euro, plombé par les incertitudes autour de la situation politique en Allemagne, restait en repli mardi face au dollar après un discours nuancé de la présidente de la banque centrale américaine.

Vers 21H00 GMT (23H00 HEC), l'euro valait 1,1791 dollar contre 1,1849 dollar lundi vers 21H00 GMT. Il est tombé vers 16H40 GMT à 1,1758 dollar, son niveau le plus faible en un mois.

La monnaie unique européenne se stabilisait face à la devise japonaise, à 132,32 yens pour un euro contre 132,35 yens lundi soir.

Le billet vert montait un peu face à la monnaie nippone, à 112,23 yens pour un dollar contre 111,70 yens lundi.

L'euro "continue à pâtir des résultats des élections en Allemagne, qui apportent beaucoup d'incertitudes", a remarqué Boris Schlossberg de BK Asset Management.

Après la victoire moins importante que prévu du parti de la chancelière Angela Merkel, la CDU, au scrutin législatif dimanche, qui a également vu la forte poussée du parti d'extrême-droite AfD, les divisions freinent la quête d'une majorité de gouvernement.

Or "Mme Merkel est considérée comme un élément essentiel de la solidité de l'euro et les marchés souhaiteraient la voir pleinement au pouvoir", a avancé M. Schlossberg.

Les inquiétudes politiques en zone euro étaient renforcées par la perspective d'un référendum d'autodétermination, interdit par Madrid, en Catalogne dimanche prochain.

Parallèlement le dollar, qui a largement profité en début de séance de la faiblesse de l'euro, a perdu un peu de ses gains après une intervention de Janet Yellen.

"Elle a essayé d'être le plus nuancée possible", a estimé M. Schlossberg. "Elle a assuré que la Fed avait bien l'intention de remonter les taux d'intérêt en décembre, tout en insistant sur certains aspects pouvant ralentir l'économie comme les ouragans, se laissant ainsi la porte ouverte à un éventuel statu-quo", a-t-il analysé.

"Pour la suite, elle a également souligné qu'il fallait une remontée +progressive+ des taux", a relevé le spécialiste. "Dans la mesure où le Comité de politique monétaire de la Fed semblait avoir décidé à l'unisson la semaine dernière de sa politique, les observateurs s'attendaient peut-être à un ton un peu plus offensif", a-t-il estimé.

Dans un long discours lors d'une conférence économique à Cleveland, dans le nord des Etats-Unis, la patronne de la banque centrale a admis qu'elle et ses confrères -qui ont prédit sans succès depuis des mois un retour de l'inflation vers l'objectif de 2%- avaient "peut-être mal évalué" l'impact du fort marché du travail sur l'évolution des prix.

Mme Yellen continue de croire néanmoins que la faiblesse de l'inflation "est probablement temporaire" et que "si on ne continue pas à relever les taux graduellement à l'avenir, il y a un risque que le marché du travail passe en surchauffe, créant potentiellement un problème inflationniste qu'il sera difficile à maîtriser sans provoquer de récession".

Vers 21H00 GMT, la livre britannique montait face à la monnaie unique, à 87,61 pence pour un euro - atteignant même vers 07H50 GMT 87,54 pence, son niveau le plus fort depuis mi-juillet. La livre sterling baissait face au dollar, à 1,3458 dollar pour une livre.

La devise suisse repartait à la hausse face à l'euro, à 1,1423 franc suisse pour un euro, mais baissait face au billet vert, à 0,9689 franc suisse pour un dollar.

La devise chinoise a de nouveau terminé en forte baisse face au billet vert, à 6,6398 yuans pour un dollar à 15H30 GMT - un nouveau plus bas en fin d'échanges en un mois - contre 6,6215 yuans lundi à la même heure.

L'once d'or a fini à 1.300,05 dollars au fixing du soir, contre 1.293,30 dollars lundi.

Le bitcoin valait 3.907,00 dollars, contre 3.940,74 dollars lundi vers 21H00 GMT, selon des données compilées par Bloomberg.