Connectez-vous

Accusations de fraude: la Tanzanie annonce des négociations avec Barrick Gold

Mercredi 14 Juin 2017

Accusations de fraude: la Tanzanie annonce des négociations avec Barrick Gold
Nairobi - La Tanzanie et le géant minier canadien Barrick Gold, propriétaire d'une société accusée de fraude fiscale massive, vont engager des négociations pour résoudre leur différend, a annoncé mercredi la présidence tanzanienne.

Barrick Gold qui détient 63,9% des actions d'Acacia Mining est accusée par la présidence tanzanienne d'opérer sans permis valide en Tanzanie. La société Acacia Mining aurait sous-évalué sa production pendant des années, s'exonérant de payer des milliards de dollars de redevances et impôts.

Mercredi, le président du conseil d'administration de Barrick Gold, John Thornton, s'est rendu en Tanzanie pour discuter avec le président John Magufuli après la chute de l'action du groupe, consécutive à l'annonce des accusations contre Acacia Mining.
 
Barrick Gold "est prête à discuter avec le gouvernement tanzanien du remboursement de l'argent perdu par la Tanzanie du fait des opérations de cette société dans le pays", a indiqué la présidence tanzanienne dans un communiqué.

"La rencontre a été constructive et ouverte, les parties acceptant d'entamer des négociations pour tenter d'en venir à un règlement qui soit dans l'intérêt de tous, y compris la Tanzanie, Barrick et Acacia", selon un communiqué du groupe canadien.

Après avoir touché un creux de six mois en Bourse, l'action Barrick Gold remontait légèrement mercredi à New York, à 16,43 dollars.

Lundi, après présentation du rapport de la commission d'enquête sur le secteur minier, M. Magufuli avait accusé Acacia Mining d'avoir "volé" de l'argent à la Tanzanie.

Il a annoncé mercredi qu'une commission spéciale allait être chargée des négociations avec Barrick Gold "en vue d'un accord sur le remboursement de l'argent dû à la Tanzanie, et la façon dont la compagnie conduira désormais ses opérations dans l'intérêt des deux parties".

John Thornton a par ailleurs accepté de "coopérer avec la Tanzanie pour la construction d'une fonderie d'or dans le pays", une mesure qui correspond, selon le communiqué, à l'ambition tanzanienne de traiter ses minerais sur son territoire afin de créer des emplois et générer plus de revenus d'exportation.

Une commission d'enquête tanzanienne a évalué lundi à 84 milliards de dollars américains (75 milliards d'euros) les pertes fiscales engendrées par les fraudes liées à l'exploitation minière depuis 1998, principalement la non-déclaration de revenus par des sociétés étrangères.

Le sous-sol tanzanien est riche en minerais parmi lesquels l'or, dont il est le quatrième producteur africain. Métal le plus exporté par la Tanzanie, l'or est l'une des principales sources de devises du pays qui exporte également du cuivre, du nickel, de l'argent, des diamants et d'autres pierres précieuses comme la tanzanite.

Le 24 mai, le président Magufuli avait limogé son ministre des Mines après avoir reçu un rapport soutenant que des sociétés minières sous-évaluent leurs exportations afin de payer moins de taxes, alors que la mauvaise gestion de ce secteur empêche les autorités de connaître la nature et la quantité des minerais ainsi exportés. (AFP)
 
Nombre de lectures : 225 fois

Nouveau commentaire :












Inscription à la newsletter