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Accusation de Sonko contre Mamour Diallo : Les autorités de l’Etat vont-elles encore faire le mort dans cette affaire foncière de 94 milliards de francs Cfa ?

Jeudi 18 Octobre 2018

Ousmane Sonko (g) et Mamour Diallo, directeur des domaines
Ousmane Sonko (g) et Mamour Diallo, directeur des domaines
Par El Hassane SALL
 
Face à la presse, ce mardi 16 octobre 2018, Ousmane Sonko a accusé le directeur des Domaines, Mamour Diallo, d’avoir fait main basse sur une somme de 94 milliards de francs Cfa dans le cadre d’une affaire foncière. Dans le même tempo, l’ex Inspecteur des Impôts d’ajouter: «Il n’est pas à son coup d’essai car il a été épinglé par d’autres rapports, notamment par l’Ige et la Cour des comptes. J’ai saisi tous les organes de contrôle, mais il n’y a que l’Ofnac qui a réagi. Or, cela est un crime économique.»
 
Après ces graves accusations formulées par le président du parti Pasteef, c’est le président Macky Sall,  chantre de la gestion sobre et vertueuse, qui est interpellé, lui qui avait dit qu’il ne protégerait personne. Donc ce qui est attendu de lui, c’est qu’il donne des instructions fermes pour élucider cette affaire.  Parce que ce montant est énorme et ne devrait pas passer par pertes et profits. Comme le pouvoir ne cesse de crier sur tous les toits que le «Sénégal est un pays de droit», que c’est «un Sénégal de tous pour tous» il est impératif que cette sombre affaire soit éclaircie. Car cet argent n’appartient pas au pouvoir, mais c’est de l’argent public. Et actuellement pratiquement tous les secteurs vitaux du pays sont en crise, faute d’argent. 
 
Cette accusation très grave contre le directeur des Domaines mérite d’être éclaircie  parce que Ousmane Sonko qui est actuellement dans le viseur du pouvoir n’est pas assez imprudent pour proférer de telles accusations s’il n’était pas sûr de son fait. Mieux, il soutient avoir saisi tous  les corps de contrôle. Donc le pouvoir n’a pas le droit d’utiliser de faux fuyant pour ne pas éclairer la lanterne des contribuables.
 
Le Procureur de la République, Serigne Bassirou Guèye, si prompt à «s’autosaisir» sur plusieurs autres dossiers aux relents politiques est lui aussi face à ses responsabilités. De même que  l’Assemblée nationale dont le rôle est de contrôler l’action gouvernementale. Pour démontrer qu’elle est une assemblée du peuple, elle doit déclencher une enquête parlementaire pour que les responsabilités soient situées et que les présumés coupables soient transférés devant la justice. Après tout, 94 milliards, même en francs Cfa, reste une somme  colossale ! A ce titre, C'est vraiment  une honte que les organes de contrôle et ceux dédiés à la bonne gouvernance ne réagissent pas au regard de la gravité de l’affaire soulevée.
 
Aujourd’hui, ce qui est attendu du chef de l’Etat est qu’il fasse jaillir la vérité, que ce dossier soit suivi jusqu’à son terme. Il n’est pas normal qu’au moment où les hôpitaux sont transformés en mouroirs faute de matériels appropriés, au moment où l’école traverse une crise sans précédent faute de moyens, au moment où les jeunes meurent comme des mouches en Méditerranée faute de perspectives, que certains se permettent de détourner des milliards sans coup férir. C’est pourquoi, le président Sall est interpellé. S’il fait le sourd, il ne fera que confirmer le fait que l’appartenance à son clan confère de facto une impunité. Ce qui est un sacré coup porté à l’Etat de droit.
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