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Accidents de la circulation: qui pour sonner le tocsin?

Lundi 8 Avril 2019

Une des victimes de l'accident meurtrier de Koungheul
Une des victimes de l'accident meurtrier de Koungheul
C'est devenu une donnée autant banale qu'immuable. Le carnage est en mode continue sur nos routes. Cinq morts sur le carreau à Koungheul suite à un accident de la circulation à l'aube de ce 08 avril 2019. Un véhicule "7 places" aurait heurté un camion en stationnement. Parmi les victimes, deux profs, une artiste-musicienne et 2 autres innocents. Des familles fortement  implorées, des orphelines et orphelins à l'avenir incertain, des cours de moins, des écoliers en errance partielle, des ressources humaines et financières de plus à remobiliser par un Etat pauvre très endetté (PMA) pour combler le vide. Et tutti quanti!
 
Par la défaillance, pour ne pas dire par la bêtise humaine, la loi des séries continue sur nos routes. Quelques moments d'émotion, d'émerveillements contrits, puis, un autre massacre. La seule chose pérenne, c'est, tels ces lugubres malheurs, le caractère intermittent mais itératif de nos hypocrisies comportementales.
 
INTERROGATIONS EXISTENTIELLES
 
Revenons-en à l'accident meurtrier de Kougheul. À l'instar de la litanie de drames déjà vécus, il interpellé notre conscience; notre bon sens tout court. 
 
1). Les véhicules - des guimbardes probablement - protagonistes du trop meurtrier accident, étaient-ils en règle; de jure et/ou de facto?
 
2). Les tombeaux roulants ont-ils été contrôlés en cours de route; leur chauffeur ou chauffard  avec? 
 
3). Des infractions ou délits ont-ils été "constatés" ou constatés pendant leur dernier itinéraire ? Au cas échéant, quelque chose n'a-t-il pas été glissé dans le petit "quelque chose-là" En échange  de fermer les yeux sur le scandale? 
 
4). Qu'a-t-on entrepris afin de stopper net la flagrante indélicatesse du ou des chauffards?
 
5). Plus généralement, que sont devenues les mesures sur la Sécurité routière, arrêtées à grand renfort médiatique par l'autorité, et visant à faire baisser drastiquement le carnage sur les routes du Sénégal?
 
6). Quelle suite est réservée à la circulaire anticorruption - ayant fuité dans la presse - du Général MF, commandant de la brigade nationale de la maréchaussée territoriale?
 
L'accident de Kougheul ne constitue évidemment que l'arbre qui cache la forêt de ces tas de cadavres, ces lots de blessés graves, ces cohortes d'innocentes victimes collatérales à jamais meurtries que charrie cet incivisme prémédité sur nos routes. 
 
Il n'y a pas de fatalité qui vaille. L'État dont le devoir premier est la Sécurité des personnes et de leurs biens a l'impérieuse obligation de sévir. Par l'éducation, la sensibilisation, la répression. Manquer à ces obligations revient à ériger la permissivité comme règle de gouvernance. 
 
À l'endroit de l'opinion et des médias, il faut rappeler qu'analyser la formation du gouvernement, c'est bien. Mais, s'intéresser aux résultats de la gouvernance c'est encore mieux. Aux décideurs, former un gouvernement, ce n'est qu'une étape. Gouverner dans toute la plénitude de ses prérogatives républicaines, c'est encore mieux. C'est même impératif. À la puissance publique de sonner le tocsin et mieux, de réduire ces fâcheux dégâts à leur plus petite expression.
 
Cheikh Lamane DIOP, Journaliste-citoyen
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1.Posté par Me François JURAIN le 13/04/2019 21:05
Qui pour sonner le tocsin? Malheureusement personne. Car ceux qui ont l'impérieuse tache de prendre les dites mesures, ont bien pesé le problème: se faire élire, ou prendre des mesures forcément impopulaires: la réponse a été donnée dernièrement.
Quelles mesures?
Tout d'abord, le PERMIS DE CONDUIRE. Savoir reconnaitre et connaitre trois panneaux, c'est bien, (encore faudrait il aussi que les dits panneaux soient posés sur le bord de la rue ou des routes!), et savoir faire un créneau, c'est bien, mais nettement insuffisant pour se lancer au volant d'un véhicule qui peut s'avérer, souvent, trop souvent comme un engin de mort.
A relier au permis de conduire: le manque total d'EDUCATION. Aucun respect du piéton, de l'autre véhicule, des autres en général. Une seule règle, qui s'applique à la majeure partie des conducteurs sénégalais: "je passe, poussez vous!" Le mot priorité n'existe pas, les feux, c'est juste pour la décoration au moment de Noel, les passages piétons, quand ils sont encore visible, ca n'intéresse personne, je suis au volant d'une voiture, je suis le roi, je fais ce que je veux, je m'arrête ou je veux, et si ca ne vous plait pas, c'est pareil!
Vient aussi également, l'état des véhicules, pour la plupart dans un état de délabrement plus qu'avancé: dépassé. Les freins ont existé, puisqu'il y a encore la pédale, les vitesses doivent être reliées à une boite à vitesse, mais c'est un lointain souvenir, les portières ne ferment pas toujours, mais par miracle, hélas, ce tas de tôle arrive à atteindre allègrement plus de 100km. De toute façon, si il y a accident, c'est Dieu qui l'a voulu!
L'état des routes, souvent INAPPROPRIÉ pour recevoir ce genre de véhicules, c'est à dire des véhicules à moteur roulant à cette allure.
Mais on vous rétorquera que, même si la voiture est une guimbarde dont sa place est plus dans un musé de l'auto que sur nos routes, le possesseur sénégalais peut, grâce à son véhicule, faire vivre sa famille de dix personnes: c'est vrai. Est ce que cela donne pour autant le droit d'en tuer d'autres?
Un ministre dont j'ai oublié le nom jurait ses grand dieux, dans la presse, que le permis à point serait instauré au premier janvier de l'année 2017 (ou peut être 2018, c'est sans importance)
Pauvre sôt: connait il seulement toute l'engenerie que nécessite une telle mesure? En logistique, en informatique, ect...?
Il faudrait déjà commencer par mettre de l'ordre dans la police: une contravention ne se négocie pas, elle se paie. Je propose de verser 10.000FCFA, à toute personne qui viendra se poster avec moi au carrefour de son choix, le temps d'une heure: si nous ne constatons pas 100 infractions je donne casch les 10.000FCFA! Entre les deux roues qui roulent sans casque - quand on constate que ceux qui roulent avec un casque, c'est uniquement pour le conducteur, le ou la passagère qui est derrière elle peut mourir, c'est pas un problème! les deux roues qui n'ont pas de plaques d'immatriculation, les priorités qui ne sont pas respectées, ect... tout cela devant une maréchaussée plus occupée par son portable que par les infractions qu'il a en charge de constater et de verbaliser, le constat est édifiant!
Alors, les premières mesures, d'urgence, existent, mais elles ne seront jamais appliquées.
Si tous les titulaires du permis de conduire devaient repasser un examen, un peu plus en cohérence avec la circulation actuelle, cela serait déjà une bonne mesure.
Si le trafic des faux permis, à 200.000FCFA, cessait, souvent avec une complicité interne, cela irait dans le bon sens.
Si les voitures de plus de dix ans d'âge, étaient définitivement retirés de la circulation, cela ne serait que du bon sens.
Mais cela nécessiterai de prendre des mesures draconiennes, et forcément impopulaires. D'une élection à l'autre, il est impossible pour le pouvoir en place de prendre des mesures impopulaires, surtout dans ce domaine: tous les présidents de la république ont dans la tête cette phrase célèbre du président pompidou: on peut toucher à tout, sauf à la bagnole!
Cela nécessiterait aussi de mettre en place des infrastructures, des moyens d’accompagnement, des facilités de crédits pour ceux qui devraient ou voudraient remplacer leur véhicule: : ce n'est pas l'argent qui manque, mais la volonté d'affectation.
Donc, entre des lois qui existent mais qui ne sont pas appliquées, des ministres désolés mais qui ne feront rien et bien, les piétons risqueront leur vie à chaque fois qu'ils mettront le pied dans la rue, des enfants, des parents, mourront dans des accidents provoqués par des chauffeurs chauffards, roulant dans des véhicules hors d'usage sur des routes inappropriées, mais malheureusement, cela ne changera pas, et aucune mesure sérieuse ne sera prise. Oui, les accidents vont se multiplier, parce que le nombre de véhicules augmente inexorablement, oui les contraventions vont continuer de se "négocier" alors qu'elles devraient s'appliquer, oui les ministres et autre président vont s'offusquer chaque fois qu'il y aura un accident, mais si il y a bien une chose certaine, c'est que, malheureusement, RIEN NE CHANGERA.
Alors, après chaque accident, les familles éplorées, essaieront une fois de plus de se consloer, en se disant "c'est DIEU qui l'a voulu!" moi, quand je rentre chez moi, après avoir échappé, soit en tant que piéton, soit en tant que passager d'un véhicule-taxi, content d'être encore en vie, je me dis: "c'est DIEU qui l'a voulu"! Ce n'était encore pas mon heure...
Me François JURAIN

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