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APHRO-COV : les contours du projet français destiné à endiguer le coronavirus dans 5 pays africains

Samedi 4 Avril 2020

Photo d'illustration
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« J'ai (…) eu un échange fructueux avec le Pdt @EmmanuelMacron . Nous sommes convenus d'harmoniser nos plans de lutte contre la #Covid19 et surtout d'étudier les moyens de résilience économique et sociale de l'Afrique face à la pandémie et à ses effets sur le plan structurel. »
 
Sur son compte Twitter vendredi 3 mars, le président Macky Sall n’a donné aucune indication sur le contenu de ses échanges avec Emmanuel Macron. Mais on peut penser qu’y figure le « dispositif conjoint visant à améliorer la veille sanitaire et la prise en charge des cas suspects de Covid-19 », indique une note produite par l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (INSERM). Ce projet concerne cinq pays d’Afrique de l’ouest : Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Gabon, Mali, Sénégal) et sera financé par l’Agence française de développement (AFD) pour un montant de 1,5 million d’euros (1 milliard de francs CFA environ).
 
Sa mise en œuvre a été confiée au consortium multidisciplinaire REACTing, structure dépendante de l’Inserm, avec la mission de faire face aux crises sanitaires liées aux maladies infectieuses émergentes.» A cet effet le projet Aphro-Cov « ciblera les laboratoires, le dispositif d’alerte  précoce, les services cliniques et, via une sensibilisation et une communication renforcée, toute la population. »
 
D’après l’Inserm, l’urgence d’un tel projet ne fait aucun doute : « la faiblesse des systèmes de santé de la plupart des pays du continent fait craindre une catastrophe sanitaire sans commune mesure si l’épidémie venait à poursuivre sa trajectoire actuelle. » Reprenant les propos du directeur général de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), l’institut français appelle « l’Afrique à se préparer au pire. »
 
Concrètement, il s’agira de doter des services hospitaliers des cinq pays « d’une capacité diagnostique suffisante pour détecter très rapidement et en toute sécurité les cas éventuels de Covid-19. » En amont, « le personnel de première ligne des hôpitaux sera à même d’accueillir les patients, de collecter les échantillons, de fournir un diagnostic et de prendre en charge les individus rapidement », lit-on dans la note de presse parvenue à Impact.sn
 
Une coopération sanitaire internationale jugée indispensable
 
Partant du caractère mondialisé du Covid-19 et des menaces qu’il fait planer sur la survie des nations, l’AFD et l’Inserm rappelle que le dispositif APHRO-COV est en cohérence avec « les plans nationaux de riposte au virus et (avec) les directives internationales de l’OMS » dans le but de « construire (…) une réponse (…) multilatérale centrée sur le rôle de coordination de l’OMS » et de « renforcer les systèmes de santé des pays fragiles. »
 
« Nous vivons une dans un monde en commun et une stratégie de sécurité sanitaire exclusivement nationale serait, par nature, incomplète, prévient Gilles Bloch, président-directeur général de l’Inserm. Ce défi ne peut s’envisager qu’à la condition de prendre en compte à la fois ses aspects nationaux, régionaux et internationaux. »
 
Pour sa part, Rémy Rioux, directeur général de l’AFD estime que « seuls des systèmes de santé suffisamment robustes, partout dans le monde, sont en capacité d’organiser une riposte au Covid—19. Dans ce contexte, la coopération sanitaire internationale doit être fortement renforcée avec les pays les moins bien armés, notamment en Afrique où l’avenir de la pandémie pourrait se jouer. »
 
 
 
 
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