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ALGERIE : Saïd Bouteflika et deux ex-chefs du Renseignement condamnés en appel à de lourdes peines de prison

Lundi 10 Février 2020

Saïd Bouteflika, le frère du président déchu Abdelaziz Bouteflika, et deux anciens chefs du renseignement algériens ont été condamnés lundi soir à 15 ans de prison par un tribunal militaire pour complot contre l’armée et l’Etat, un verdict confirmé en appel.
 
« Saïd Bouteflika, le général (Athmane) Tartag et le général (Mohamed Lamine) Mediene ont eu 15 ans de prison. Le premier verdict a été confirmé », a déclaré à l’AFP Me Boudjemaâ Guechir, l’avocat du quatrième accusé dans ce procès, Louisa Hanoune, la secrétaire générale du Parti des Travailleurs (PT, trotskiste).
 
Arrêtée en mai dernier, « Mme Hanoune a été condamnée à trois ans de prison dont neuf mois ferme. Elle a fait les neuf mois, elle va sortir », a précisé Me Guechir.
 
« Le parquet n’a retenu contre elle que la non dénonciation d’un crime et l’a innocentée pour le reste. Notre sentiment » est que l’on va « aller vers une relaxe pure et simple, on va se pourvoir en cassation de la décision », a-t-il ajouté.
 
Le parquet avait auparavant requis 20 années de prison à l’encontre de Saïd Bouteflika, le puissant conseiller de son frère, ainsi que contre le général Mohamed Lamine Mediene, alias « Toufik », l’ancien patron du tentaculaire Département du Renseignement et de la Sécurité (DRS), et son ex-bras droit, le général Tartag, qui lui avait succédé, tous rejugés en appel depuis dimanche.
 
Ces réquisitions étaient les mêmes qu’au cours du procès de première instance en septembre, devant le tribunal militaire de Blida (à une cinquantaine de kilomètres au sud d’Alger) qui avait abouti à la condamnation des quatre accusés, détenus depuis leur arrestation en mai 2019, à 15 ans d’emprisonnement pour « complot contre l’autorité de l’armée et de l’Etat ».
 
« Je suis déçu mais pas découragé. Nous avons la possibilité de faire un pourvoi en cassation devant la Cour suprême. Nous avons huit jours pour le faire », a dit à l’AFP Me Farouk Kessentini, l’avocat du général Mediene.
Le général Tartag, quant à lui, avait refusé de se présenter devant la Cour.
 
« C’est une lourde peine. Mon client sait pertinemment que la conjoncture que traverse le pays n’est pas propice à un verdict léger. Il est l’otage du Hirak », le mouvement de contestation populaire qui ébranle le pouvoir depuis près d’un an, a expliqué à l’AFP son avocat Me Khaled Bergheul.
 
« Je pense qu’après la Cour suprême, on pourra même parler d’une grâce présidentielle. Nous avons huit jours pour aller en cassation », a-t-il renchéri.
Lundi, les avocats des trois accusés présents ont plaidé l’acquittement.
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