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A propos des mises en garde du ministre Mame Mbaye Niang.

Jeudi 16 Mars 2017

Depuis l'arrestation de monsieur Khalifa Ababacar Sall, les responsables de l’APR montent au créneau dans le dessein d’une part  de vilipender sa gestion de la mairie de Dakar en utilisant la rhétorique du procureur Serigne Bassirou Guèye  et d’autre part de témoigner subrepticement de leurs dévouements intéressés au président Macky Sall en vue de la continuité de sa gouvernance sobre et vertueuse.
 
C’est dans cet élan de solidarité à la mouvance présidentielle qu’il faut placer la sortie du ministre Mame Mbaye Niang. Il fait partie de cette catégorie de politiciens de moindre envergure qui essaient d’exister en s’attaquant à des adversaires sur ordre de leur bienfaiteur du moment nonobstant leur fierté, le sens de l’honneur et du devoir.
 
Ils ressemblent au demeurant à des chiens de garde que leurs maîtres peuvent lâcher à tout instant sur une proie pour faire mal. Ils essaient coûte que coûte d’occuper l’espace public afin de vociférer et de menacer la tranquillité du corps social. Ces acteurs de la trempe du ministre Mame Mbaye Niang existent pratiquement dans toutes les formations politiques sénégalaises.
 
Les responsables de la coalition Benno Bokk Yakaar ne supportent pas que les citoyens sénégalais puissent exprimer leur indignation sur la situation délétère du pays. Ils concourent à la surenchère médiatique en vue de faire peur voire de terroriser leurs adversaires. Il faut savoir raison garder et accepter l’exercice des libertés publiques au Sénégal. La surenchère doit être bannie de part et d’autre du champ politique.
 
Il n’est pas du devoir d’un ministre de la République de susciter voire de raviver des tensions sociales dans un climat pour le moins délicat afin de continuer à  bénéficier de la protection du chef de l’Etat. Le pouvoir de Macky Sall n’a pas intérêt à continuer de provoquer les populations ou de tester leurs limites aux injustices récurrentes dont elles sont victimes.
 
Le ministre Mame Mbaye Niang est coutumier des faits qu’il reproche aux partisans du maire de Dakar Khalifa Ababacar Sall. Il a reconnu publiquement le fait d'avoir participé à des scènes de guérilla urbaines afin de terroriser le régime libéral de maître Abdoulaye Wade lors de l’élection présidentielle de 2012. Il faut rappeler à juste titre que 12 citoyens sénégalais ont perdu la vie durant ces vives moments de tension orchestrés par des hommes de main lâches et irresponsables  tapis à l'ombre dans le but de pousser le président Wade à renoncer de participer aux élections.
 
Que cet homme vienne maintenant nous parlerd’une révolte qui serait sur le point de se matérialiser au sein de la société afin de terroriser et de sévir sur des populations qui réclament une justice libre et indépendante, nous laisse pantois. Dans un véritable État de droit où les citoyens sont égaux devant la loi et ne bénéficient d’aucune protection des autorités de la République, Mame Mbaye Niang ne serait jamais devenu ministre.
 
Après ses aveux publics de participation à des scènes de violence ayant entraîné la mort de 12 de nos compatriotes et la destruction des biens de certains citoyens sénégalais, le procureur de la République avait l’obligation de le mettre en examen afin de déterminer sa responsabilité et de connaître les commanditaires. Le procureur Serigne Bassirou Guèye qui est si prompt aujourd’hui à traquer des opposants politiques, se tait devant un aveu de culpabilité très grave. Le ministre Mame Mbaye Niang ne répondra jamais de sa participation revendiquée à ces scènes de violence post électorales tant que notre président par défaut Macky Sall sera au pouvoir. Sa nomination au gouvernement est comme une récompense pour services rendus sur le chemin du pouvoir.
 
Monsieur le ministre, vous nous rappelez avec détermination, avec un sourire narquois, que force reste à la loi parce que vous êtes du camp du pouvoir. Toutefois, si cette assertion était véridique et une réalité au pays de la Teranga, vous seriez dans les liens de la détention et vous ne seriez pas là pour nous narguer...
 
Que vous faites appel au président MackySall afin qu’il garantisse et maintienne l'ordre public ne change strictement à rien à la détermination des citoyens sénégalais d’exiger plus de justice sociale et une séparation effective des pouvoirs. Il est du devoir du chef de l’Etat  de veiller à apaiser la tension sociale en étant à équidistance des autres sphères de pouvoir et de respecter les droits fondamentaux inaliénables de ses concitoyens. Vos menaces et vos atermoiements ne passeront pas. Vous n’êtes pas parmi les meilleurs fils de la nation pour vous autoriser à chaque fois des sorties condescendantes afin de donner des leçons de bonne conduite au peuple alors que vous êtes loin d'être un modèle pour la jeunesse sénégalaise...
 
C’est également dans un souci de plaire au roi faible de la Cour de Benno Bokk Yakaar que vous exigez la poursuite de la reddition des comptes. Êtes-vous sincèrement, monsieur le ministre, un nouveau chantre de la gouvernance sobre et vertueuse du régime de Macky Sall ? Que dites-vous de votre gestion sélective des vacances ou caravanes citoyennes reposant sur un déséquilibre manifeste au niveau des acteurs culturels ?
 
Pourquoi par ailleurs seul  le choix du chanteur et ministre conseiller Youssou Ndour s'imposait à vous pour animer ces vacances festives sur le dos du contribuable sénégalais ? Pourquoi vous ne jugez pas utile de mettre à la disposition des citoyens sénégalais les contrats signés en due et bonne forme avec monsieur Youssou Ndour afin de vérifier la manière dont  nos maigres ressources publiques ont été gérés sous votre responsabilité ?
 
Pourquoi au juste, vos vacances ou caravanes citoyennes se résument  seulement au rythme du Mbalax ? Au lieu de parcourir le Sénégal pour faire la Bamboula en chantant et en dansant,  il faudrait sensibiliser davantage nos jeunes compatriotes sur le sens du devoir, l’amour de  la patrie, la défense de l’intérêt général, l'altruisme, le respect de nos valeurs culturelles, la promotion du civisme, l’esprit républicain, le sens de l’honneur, sur nos droits garantis par la Constitution.
 
Monsieur le ministre, vous devriez plutôt vous consacrer à votre travail afin de permettre au président Macky Sall de trouver des solutions idoines pour réduire considérablement le chômage de masse des jeunes. Et pourtant c’est vous-même qui faites croire au président que son objectif des 500 000 emplois est atteint et qu’il pouvait passer à autre chose. Le rêve risque d’être brutal pour les autorités de la République lorsqu’elles s’apercevront que vous ne leur avez vendu que du vent et que la messe est dite.
 
Épargnez-nous de vos saillies incendiaires et mettez-vous au travail si vous en êtes encore capable pour le bien-être de tous les citoyens sénégalais et pas seulement des militants de l’APR et de  la coalition d’opportunistes de Benno Bokk Yakaar qui, comme des sangsues, veulent détruire le corps social.
massambandiaye2012@gmail.com
 
 
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