Le réchauffement actuel est sans précédent au cours du dernier millénaire, selon l’Institut fédéral de recherches sur la forêt, la neige et le paysage de Suisse (WSL).
La nouvelle étude du WSL, dévoilée cette semaine et parue dans la revue Nature, relativise l’importance de la période la plus chaude du Moyen Âge, pas aussi caniculaire qu’on l’estimait jusqu’à présent. Elle montre «au contraire que le réchauffement actuel est sans précédent», du moins dans la zone étudiée: la Scandinavie et la Finlande.
Cette découverte souligne le rôle que jouent les émissions de gaz à effet de serre dans les variations de température, relèvent les chercheurs.
Plus chaud que jamais au Nord
Les scientifiques ont mesuré les parois de 50 millions de cellules de bois provenant de 188 pins sylvestres vivants et morts de Scandinavie et de Finlande. L’ensemble des cernes observés couvre une période de 1170 ans.
À ce jour, la physique n’a pas fourni d’explication pour les périodes médiévales de chaleur exceptionnelle. Cependant, la nouvelle méthode de recherche, optimisée au WSL de l’EPFZ, permet de conclure qu’il fait aujourd’hui plus chaud en Scandinavie et en Finlande que durant les pics moyenâgeux.
Milliers de cellules par cerne
La technique employée a consisté à mesurer l’épaisseur des parois des cellules du bois dans les cernes. «Chaque cellule dans chaque cerne enregistre le climat dans lequel elle s’est formée. En analysant des centaines, voire des milliers de cellules par cerne, nous obtenons des informations climatiques d’une précision exceptionnelle», explique Jesper Björklund, premier auteur de l’étude et chercheur au WSL.
Les résultats tranchent avec les reconstructions antérieures qui faisaient figure de référence jusqu’à aujourd’hui. L’application des anciens modèles revenait à «minimiser considérablement l’influence humaine sur le réchauffement climatique actuel», estime Georg von Arx, du WSL.
Les analyses antérieures se basaient sur la largeur ou la densité des cernes, qui dépendent certes très fortement des températures, mais sont aussi souvent influencées par d’autres facteurs. En affinant le modèle, les chercheurs du WSL ont obtenu des résultats qualifiés de «sans équivoque» sur le caractère unique du réchauffement actuel. (ATS)






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