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Trump, demandeur de business avec des pays de merde !

Jeudi 10 Juillet 2025

Donald Trump ne changera pas. Le cynisme, l’excès et le réalisme, il semble les avoir dans la peau et a fini par en faire naturellement des instruments stratégiques dans sa double conquête du pouvoir aux États-Unis, en 2016 puis en 2024. La boussole de sa gouvernance s’est inscrite dans ces attitudes là et il en sera sans doute ainsi jusqu’au terme de sa magistrature. En attendant, il va bien falloir travailler avec lui. Il en offre l’occasion à cinq chefs d’État africains qu’il a accueillis à la Maison Blanche le 9 juillet 2025 en présence de conseillers dont ceux dédies à l’Afrique. Sous le regard attentif – et quelques fois impatient – du président américain, ses hôtes ont tour à tour exposé leur vision de la relation idéale avec la première puissance mondiale en vantant individuellement leurs capacités à faire du business avec des entreprises et capitaines d’industrie américains. C’est fondamentalement ce qui intéresse le golfeur amateur de Mar-a-Lago. Le reste relève de l’accessoire. 

 

A la tête d’une Administration chamboulée par son retour au pouvoir, appuyé sur ses propres réseaux d’affaires et d’amitié, Donald Trump semble avoir tiré des leçons de son premier passage à la Maison Blanche. Sur le fil de son ignorance exceptionnelle de l’Afrique et de ses dynamiques politiques et sociales, il avait globalement traité de « pays de merde » tout un continent pour lequel il aura fait montre d’un mépris et d’une condescendance difficilement admissibles à ce niveau de responsabilité politique. Mais on parle bien ici de Donald J. Trump, un phénomène – en bien et en pire - comme l’Amérique sait en fabriquer et chez qui rien ne doit être impossible ! La culture de la transaction et des compromis acceptables est passée par là. 

 

L’Afrique redevenue fréquentable, les cinq pays (Liberia, Guinée-Bissau, Mauritanie, Sénégal, Gabon), tous arrimés à la façade atlantique du continent, - un espace militairement stratégique pour les armées américaines et en particulier pour Africom - se voient ainsi ouvrir des opportunités économiques et, surtout, développementalistes potentiellement utiles pour leur pays. L’avantage avec Trump est qu’il sait jouer cartes sur table, en présence des médias. Le danger, c’est ce qu’il ne révèle pas et qu’il délègue au Pentagone, au Département d’État et à la Cia, trois des bras exécutifs qui prolongent la vision du chef de la Maison Blanche dans le monde, par le soft power ou par la violence non assumée. Il faut donc le prendre au mot.

 

Sa détestation idéologique du système d’aide en vigueur dans le monde ne saurait être condamnée si l’on prend en compte les circuits de dilapidation et de corruption par lesquels l’argent de contribuables de pays industrialisés a été trop souvent utilisé par des États comme les nôtres, de même que l’aide d’institutions multilatérales. Pour l’Afrique, la doctrine du business gagnant-gagnant qui irrigue la pensée trumpienne devrait être une aubaine. 

 

Questions : nos pays sont-ils préparés à commercer avec les États-Unis d’Amérique ? Nos dirigeants ont-ils tous une vision claire des ambitions qu’ils portent pour leurs populations pauvres toujours dans l’attente de leur grand soir ? Nos États, nos entreprises et nos hommes d’affaires ont-ils la personnalité et le leadership requis pour relever le défi auquel Trump les soumet ? Vigilance !

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1.Posté par Me François JURAIN le 11/07/2025 10:31
Il n'y a pas de business gagnant gagnant avec TRUMP. Il gagne seul, il doit gagner seul, et qu'importe les perdants; les êtres humains ne comptent pas, seul compte son compte en banque, point barre. L'Afrique est victime de sa propre turpitude, tous ces détournements de fonds, de vols, de corruption, pas seulement au SENEGAL, mais dans tous les pays d'Afrique confondus, on totalement sapé la confiance que l'on pouvait faire à ce continent. Il faut louer le travail de fond auquel se livre actuellement le Parquet financier du Sénégal, qui nous donne un aperçu de ce que peut être -et a été pendant des décennies, dans tous les pays de ce continent, sans exception;- le Sénégal même si il se trouve en haut du tableau, n'est pas le pire- Tous ceux qui, de près ou de loin, ont eu accès au finances publiques, ont volé, détourné, bénéficié de la corruption où ont été corrupteurs eux mêmes, doivent rendre des comptes aujourd'hui. J'avoue, à titre personnel être effaré par l'importance de ces détournements de fonds publics à des fins personnelles, par le niveau de corruption, par la normalité totalement accepté par les pouvoirs en place de ces vingt quatre dernières années, des réseaux de vols et détournements de fonds publics en tous genre. On comprend mieux, ce que voulait dire l'ex Président, lorsqu'il disait que les dossiers de ses amis, il les mettait sous son coude, faute de quoi ils seraient tous en prison. Depuis des années, je plaide pour une modification du code pénal, sanctionnant un détournement de fonds, quelle que soit son importance, d'une peine plancher minimale de dix ans incompressible, liberté qui ne sera accordée qu'au bout de dix années ou prolongée, tant que les sommes détournées ne seront pas remboursées, saisie de tous ses biens, inéligibilité à vie, et interdiction d'exercer une profession permettant d'approcher, de près ou de loin les deniers publics. Ce n'est qu'à ce prix que le continent tout entier retrouvera une dignité qu'il a perdu depuis longtemps, indispensable pour que ce continent puisse compter sur l'échiquier international. Mais il faut que les mentalités changent, qu'à tous les niveaux, du petit boutiquier au capitaine d'industrie, chacun ait en tête que tout argent volé, se traduit immanquablement par des écoles en moins, des hôpitaux en moins, et un pays maintenu en sous développement constant. Il faut savoir ce que l'on veut, et avoir en mémoire la phrase de Kennedy: "Avant de se demander ce que le pays va faire pour toi, pose toi la question de savoir ce que tu fais pour ton pays"

Une lueur d'espoir quand même: on voit de plus en plus, des ex présidents, ministres ou autres DG, rattrapés par les affaires, jugés, et condamnés. Pas assez lourdement à mon gout, mais condamnés quand même. Ce n'est qu'en persévérant dans cette fois que le continent tout entier s'en sortira, et le Senegal en particulier. Et ceux qui crient au règlement de compte ou autre chasse aux sorcières devraient avoir honte, un voleur restera un voleur, mais un voleur de deniers publics est doublement condamnable, car cet argent volé, détourné, aurait pu servir à construire des écoles, où votre propre enfant aurait pu aller, pour sortir d'une condition de misère dans laquelle il est plongé, bâtir des hôpitaux digne de ce nom, où votre père, votre mère, aurait pu aller se faire soigner, au lieu de mourir lamentablement, faut de soins. Donc, bravo au Parquet financier, qu'ils continuent dans la voie qu'ils ont tracé, avec ténacité, acharnement, qu'ils aillent chercher les voleurs là où ils se trouvent, il en va de la crédibilité du pays, et surtout de son avenir.

Donc, deale avec TRUMP, si on peut s'en passer, ce serait préférable, car de toutes les façons, on a tout à perdre avec un individu et une équipe de cette trempe. Nous n'avons pas les mêmes valeurs, et c'est tant mieux. C'est pourquoi finalement, le discour de notre Président était, je trouve, assez bien conçu, pour autant qu'on le prenne avec un certain humour, mais ça, TRUMP nous a largement démontré qu'il en était totalement dépourvu!

Finalement, lorsque notre Premier Ministre ne cesse de répéter: "ne comptons que sur nous mêmes", il faut l'écouter, et suivre ce conseil, car à mon sens, ce l'est certainement pas la plus grosse sottise de l'année...
Me François JURAIN

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