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TCHAD – Des manifestations contre Mahamat Idriss Déby font une trentaine de morts dans les rues de Ndjamena

Jeudi 20 Octobre 2022

 
Une trentaine de personnes ont été tuées aujourd’hui à Ndjamena lors des manifestations contre le maintien au pouvoir de Mahamat Idriss Deby et la prolongation de la période de transition. Selon l’Agence France Presse, les victimes sont en majorité des militants de l’opposition mais on dénombre également la mort d’une dizaine de membres des forces de sécurité tchadiennes.
 
Une véritable ambiance de guérilla règne dans la capitale tchadienne. Des barricades sont érigées en plusieurs quartiers de Ndjamena entre lesquels policiers et manifestants se faufilent sous les détonations de gaz lacrymogènes. Selon « Jeune Afrique », les rues sont jonchées de pneus en feu, d’amas de briques et de troncs d’arbres dressés pour bloquer l’avancée des forces de sécurité.

Cité par l’AFP, Abass Mahamat, 35 ans, a répondu à l’appel de l’opposition. « Je suis sorti manifester pour dénoncer ce dialogue de façade pour pérenniser un système et réclamer un changement du pouvoir. En 31 ans, on n'a pas vu de changement positif dans notre pays », a-t-il indiqué.

Selon le porte-parole du gouvernement Aziz Mahamat Saleh, « il y a eu une trentaine de morts dont une dizaine des éléments de forces de l'ordre et plusieurs blessés. »

« Les manifestants ont attaqués des édifices publics, le gouvernorat, le siège du parti du Premier ministre, celui du président de l'Assemblée nationale », a ajouté Saleh, qui a assimilé cette manifestation interdite mercredi par les autorités à une « insurrection ».

 L’opposition politique la plus significative, ainsi que plusieurs mouvements politico-militaires avaient boycotté le Dialogue national inclusif et souverain (DNIS) achevé en septembre dernier. A la fin de ses travaux, le DNIS avait acté la possibilité pour Mahamat Idriss Déby non seulement de prolonger de 18 mois supplémentaires la durée de la période de transition, mais aussi et surtout de pouvoir être candidat à la prochaine élection présidentielle. Or, en prenant le pouvoir après l’assassinat de son père Idriss Déby Itno en avril 2021, le fils Déby avait pris, devant l’Union africaine, l’engagement de ne pas postuler à ce scrutin.
 
Mahamat Idriss Déby avait été quasiment installé par la France dans ses fonctions de chef de président de la république à l’occasion d’une cérémonie pour laquelle Emmanuel Macron avait fait le déplacement à Ndjamena. Ce qui avait été interprété comme un blanc-seing à une transmission dynastique de fait du pouvoir.  
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