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Soupçons de voyeurisme au travail: un an avec sursis requis contre un avocat, décision le 8 juillet

Vendredi 2 Juillet 2021

Le parquet a requis jeudi 12 mois d’emprisonnement avec sursis à l’encontre de l’ex-associé d’un grand cabinet parisien, soupçonné d’avoir capturé des images avec son téléphone sous les jupes d’une stagiaire et de deux collaboratrices, un dossier dans lequel le tribunal tranchera le 8 juillet.
 
Le parquet a requis jeudi 12 mois d’emprisonnement avec sursis à l’encontre de l’ex-associé d’un grand cabinet parisien, soupçonné d’avoir capturé des images avec son téléphone sous les jupes d’une stagiaire et de deux collaboratrices, un dossier dans lequel le tribunal tranchera le 8 juillet.
 
Entamé en janvier dans une salle emplie de robes noires, le procès avait été renvoyé peu avant minuit, après huit heures de débats, le tribunal ayant décidé d’ordonner de nouvelles expertises, techniques et psychologiques.
 
A l’issue d’une seconde journée d’audience jeudi, la procureure a demandé la condamnation de Patrick T., avocat renommé en droit du travail de 59 ans, pour « voyeurisme par personne abusant de son autorité » et « atteinte à l’intimité de la vie privée », avec une obligation de soin.
 
Insistant sur les déclarations « constantes, précises, réitérées » des trois femmes, elle a brocardé le « déni » et le sentiment « d’impunité » du prévenu, décrivant « un auxiliaire de justice qui viole l’une des règles les plus élémentaires du droit d’autrui, le droit à l’intimité de la vie privée ».
 
« Je suis totalement innocent », a répété, comme en janvier, le prévenu, qui exerce dorénavant dans un autre cabinet. « A aucun moment, il n’y a eu chez moi une volonté d’abuser de ma situation ».
 
L’affaire a débuté avec la plainte d’une jeune femme, stagiaire au sein d’une autre équipe, qui a déclaré que, lors d’un rendez-vous le 2 août 2019, cet avocat l’a invitée à faire le tour de son bureau pour entrer une information sur son ordinateur.
 
Selon son récit, alors qu’elle se tenait debout devant lui, elle a entendu le son caractéristique de la mise en route d’une vidéo puis aperçu le téléphone portable de l’avocat entre ses jambes. « Sonnée », elle a rapidement quitté les lieux.
 
Les enquêteurs ont ensuite retrouvé deux anciennes collaboratrices qui avaient narré des faits similaires au printemps et à l’été 2014: la première a rapporté avoir aperçu des « flash », le deuxième le téléphone allumé non loin derrière elle.
 
Elles ont par la suite rapidement quitté le cabinet; l’avocate de l’une d’elle a décrit une femme « traumatisée » qui a « abandonné une carrière prometteuse ».
 
L’audience a repris jeudi avec d’arides questions techniques. Aucun fichier suspect n’a été retrouvé sur les téléphones du prévenu, mais à l’issue de deux expertises, un effacement ne pouvait être exclu.
 
« Ce dossier a été pollué par la rumeur », a plaidé Me Jacqueline Laffont pour Patrick T., liant ce « poison » à un « conflit » qui existait au sein du cabinet avec une autre équipe. La première plaignante a « cru comprendre », elle a « ressenti », a suggéré l’avocate, demandant la relaxe.
 
« Les faits n’ont pas été vérifiés par l’accusation », a poursuivi Christian Charriere-Bournazel. « Ce serait une erreur judiciaire terrible et un dommage irréparable que la condamnation de Patrick T. dans une affaire où rien ne tient ». (AFP)
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