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SENEGALAIS FORMES A POLYTECHNIQUE PARIS - Thierno Ly, de Limamoulaye à TOTAL

Samedi 8 Octobre 2016


Mon été 2016 fût riche en rencontres, échanges et découvertes. Parmi ces découvertes, des Sénégalais formés à Polytechnique Paris en font partie. Naturellement, quand on voit les siens accéder aux meilleures filières du monde, on se pose au moins ces deux questions : qui sont-ils ? Et que font-ils à la sortie de ces filières ? Ici, il est question de Thierno Ly.
 
Par Aminata THIOR, mondoblog.org
 
Elève au lycée Limamoulaye en série S1, lauréat au concours général (2ème prix de mathématiques), Thierno est arrivé à Paris en 2003 après l’obtention de son baccalauréat avec une mention AB. A l’époque c’était le lycée qui s’occupait de toutes les démarches administratives pour l’obtention d’une pré-inscription en France. La consigne était d’éviter Paris (parce que c’est cher) et de choisir les villes où les élèves avaient des connaissances. Thierno lui, choisit Paris parce qu’il y avait des amis ainsi que l’Université Val de Marne, appelée aussi Paris 12, parce que la filière STPI (Science et Technologie pour l’Ingénieur) n’existait qu’à Paris et dans une autre ville où il ne connaissait personne.
 
La première semaine à Paris 12 fut un choc pour moi. Le niveau en maths-physique était faible et il m’arrivait souvent de corriger certains professeurs”, raconte-il, un sourire hésitant aux lèvres. Par la suite, Thierno a cherché à changer de filière. L’administration de Paris 12 lui informa que c’était chose impossible, il fallait attendre la fin du premier semestre pour tout changement. Au semestre suivant, il quitta STPI pour faire science de la matière avec des dominantes en Physique et Chimie. Il y fera peu de mathématiques. Cela ne lui convenait toujours pas. Il fit alors des recherches pour une nouvelle université qui le menèrent à Paris 6, communément appelé Pierre et Marie Curie, la meilleure université de France à l’époque. Il fut pris directement en 2ème année à Paris 6 sur dossier. Là-bas, il découvrit le système des prépas intégrées (les universités avec une filière prépa) qu’il rejoignit naturellement.
 
Ma 2ème année à Paris 6 se passa très bien. Les matières scientifiques étaient de haut niveau et les cours, intensifs” confie-t-il. Il a ensuite passé les concours d’entrée aux grandes écoles (INSA, Supelec et autres) qu’il réussit tous et choisit Supelec. En parallèle, ses professeurs lui avaient conseillé de passer le concours de Polytechnique Paris. Thierno était un étudiant inscrit à Supelec lorsqu’il a déposé un dossier pour intégrer l’X. Il fut pré-sélectionné, puis sélectionné, avant de passer le concours qu’il réussira avec brio. C’est en plein mois d’avril que Thierno Ly quitte Supelec pour rejoindre Polytechnique Paris. Nous étions en 2006.
 
Le retour au pays
 
« Ma chance, je pense, c’est d’avoir été le premier de la famille à avoir fait l’école française et d’avoir eu des parents qui m’ont poussé vers le haut. Par la suite, c’est par vocation et passion que je me suis entièrement consacré aux études. »

Je suis très attentif aux offres du marché dans le domaine du pétrole au Sénégal. Il y a des projets et des entreprises qui émergent. Si j’ai une offre qui prend en compte mes expériences dans le domaine et qui me permet de vivre décemment au pays, je rentrerais sans hésitation” confie Thierno.

Par ailleurs, il déplore que l’Etat du Sénégal finance les études de certains fils du pays et que ce soit la France qui profite de ces talents. Et c’est cette même France qui se plaint de ses étudiants qui partent aux US pour terminer leurs études. “J’aurai tellement voulu que les dirigeants sénégalais aient cette politique de venir chercher dans la diaspora, les profils qui ont des compétences pointues dans certains domaines. Cela ne pourrait être que bénéfique pour le pays ”, conclut-il, sur un ton triste. En attendant, il se sent bien à Total.
 
 
 
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